Conseil régional du culte musulman

Le CRCM affirme qu'il n'y a pas de pratiques discriminatoires à l'encontre des Mahorais et des Comoriens

  • Publié le 22 avril 2013 à 14:05

Sous le titre "lorsque des Mahorais et des Comoriens se sentent mis à l'écart par des Indo-Musulmans", Imaz Press Réunion a publié le samedi 20 avril 2013 un article dans lesquel des personnes originaires des Comores et de Mayotte se plaignaient du manque de considération à leur encontre de certains Indo-musulmans. Ces réactions venaient à la suite de la révélation faite par France Mayotte Matin selon laquelle des rites funéraires sont organisés en toute illégalité à la maison de Mayotte à Saint-Denis. Selon un ressortissant comorien, cité dans notre article, si cela se produit, c'est "parce qu'il y a un problème historique entre les deux principales communautés musulmanes de La Réunion, à savoir les Indo-musulmans d'un côté et les ressortissants des Comores et de Mayotte de l'autre". Dans un communiqué publié ce lundi 22 avril 2013, le CRCM (Conseil régional du culte musulman) dit "protester" contre des "allégations" qu'il je "mensongères". Nous publions ce communiqué ci-après

"A la suite de l’article d’Imazpress Réunion, après la révélation par France Mayotte Matin, de pratiques qui seraient illégales (ce qui reste à vérifier) à la Maison de Mayotte à La Réunion, en matière de rites funéraires, le Conseil Régional du Culte Musulman (CRCM) tient à émettre une ferme protestation à propos des allégations mensongères tendant à accréditer que les Mahorais et les Comoriens sont mis à l’écart par les indo-musulmans à La Réunion.

L’Islam est une religion universelle. Les structures cultuelles et communautaires crées historiquement par la composante indo-musulmane réunionnaise, accueillent tous les coreligionnaires sans distinction d’origine et de culture.

C’est ainsi que depuis des décennies les Comoriens puis les Mahorais, fréquentent librement les mosquées, les lieux de prière et les écoles coraniques implantés sur l’ensemble du territoire de La Réunion, et qui contribuent à leur intégration à la société réunionnaise. Leurs enfants constituent souvent la majorité des effectifs d’élèves des médersas.

Certains d’entre eux ayant poursuivi des études religieuses assurent même la fonction d’Imam et d’enseignant dans les lieux communautaires. La solidarité musulmane joue également fortement en faveur de ces populations récemment arrivées dans l’île puisque bon nombre d’entre elles sont bénéficiaires des aides dispensées par des associations " indo-musulmanes " intervenant dans le domaine social (VEM / Volontaires de l’Entraide Musulmane, AMR / Association Musulmane de La Réunion…).

De même il est notoire que les coreligionnaires originaires de Mayotte et des Comores bénéficient d’une égale assistance réservée à tout musulman quand en cas de décès les familles ou les services hospitaliers font appel aux instances de la communauté musulmane. L’accompagnement que celles-ci apportent aux familles endeuillées, à toutes les étapes du rite funéraire (transport, bain rituel, veillée mortuaire, inhumation) est alors assuré bénévolement dans un même esprit de solidarité islamique.

Quant à l’intervention dans ce domaine de la Maison de Mayotte, qui fonctionne avec le soutien du Conseil Général de ce territoire, elle durerait depuis de nombreuses années, et n’engage aucunement les instances de la communauté musulmane réunionnaise.

C’est pourquoi ces contre-vérités rapportées dans la presse sont aussi graves qu’inacceptables. Elles risquent même de porter atteinte à la cohésion de la société réunionnaise riche de sa diversité et de sa pluralité".

Houssen Amode

Président du CRCM

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2 Commentaires
intellect comoro-mahorais
intellect comoro-mahorais
10 ans

M. MOHAMED, avec tout le respect que je vous dois,
Vos deux communautés sont tellement "bien intégré" ensemble que j'espère que vous avez en mémoires que les comoriens du Port ont tout fait pour avoir leur propre lieu de culte tellement vous étiez mal intégré et "mal aimé" par vos frères. Et après cela a suivi une grande bataille pour garder la gestion de cette mosquée par un imam d'origine comorienne alors que les zarabes voulaient imposer un autre imam malgré le fait que les deux communautés sont issu de la branche sunnite de l'islam.
Avez vous déjà vu les confréries intégrer les mosquées gérées par les indiens. Les "maoulides", daira", rite funéraire, ...
Pourtant dans leurs propres communautés des confréries sont présents mais non celle dont vous originaires de comores adhéraient.
Je vous renvoie à mon article sur ce sujet . La communauté comorienne et mahoraise doit maintenant affirmer toute sa différence sans renier les frères musulmans avec qui on partage beaucoup de chose.
J'aimerai que vous définissiez ce qu'est une différence de comportement vis à vis de la réligion. Peut il y avoir un comportement différent? http://www2.ipreunion.com/evenements/reportage/2013/04/20/saint-denis-la-maison-de-mayotte-organise-des-rites-funeraires-les-comoriens-et-mahorais-se-sentent-mis-a-l-ecart-par-les-indo-musulmans,19996.html

Mohamed
Mohamed
10 ans

J'adhère aux propos du CRCM au sujet des relations entre les originaires de l'archipel des Comores et et ceux de l'Inde. Si nous n'avons pas la même culture, nous avons la même réligion et c'est le ciment de cette foi qui unit tous les ressortissants d'ici ou d'ailleurs. On observe cependant une différence de comportement vis à vis de la religion mais que je met sur le compte de la différence de culture. C'est ainsi que le lieu de prière pour les uns, devient "une place du village" après la prière. Pour les autres, cela reste un sanctuaire de la pensée et du recueillement. Nulle perturbation n'est admise et c'est sur ce point que parfois certaines dissentions sont observées ici ou là. POINT. Mohamed Président Mosquée chaféite du Port