5ème jour de grève à la Sermat

D. Ricquebourg : "le port n'appartient plus aux Réunionnais"

  • Publié le 7 mai 2013 à 12:29

La grève se poursuit à la Sermat ce mardi 7 mai 2013. Les discussions entre les dockers et les acconiers sont toujours au point au mort. Les grévistes protestent contre le licenciement de 19 personnes et le transfert du personnel au sein d'une autre société. Ce matin, lors d'un point presse, Danio Ricquebourg, délégué syndical de la CGTR Sermat Ports et Docks, a affirmé que "le port n'appartient plus aux Réunionnais". "Il appartient aux grandes compagnies qui s'en servent comme garage pour rattraper leur retard et gagner en productivité", a-t-il souligné. Il a aussi annoncé le dépôt d'une plainte pour abus de biens sociaux. À noter qu'une réunion est prévue ce mardi après-midi à la direction du travail.

"Cette grève ne se fait pas par plaisir. Notre but n’est pas de priver les entreprises de leur matière première. Mais à Port Réunion, il n’y a pas que de l’argent et des bénéfices, il y a aussi l’humain", a lancé en préambule Danio Ricquebourg. En effet, les acconiers, actionnaires exclusifs au sein du GIE Sermat, ont signifié le licenciement de 19 personnes et le transfert du reste du personnel au sein du autre société.

Selon lui, à travers ce mouvement, "c’est le problème de l’emploi en général à La Réunion qui se pose". Un emploi qui doit, a-t-il expliqué, "sans forme de racisme", être principalement occupé par des jeunes diplômés de l’île. "On a piqué l’argent des contribuables pour mettre les Réunionnais sur la touche au profit d’une grande multinationale", a-t-il déploré.

Il a aussi déclaré que "le port n’est plus aux Réunionnais", affirmant que les "grandes compagnies s’en servent comme garage pour rattraper leur retard et gagner en productivité".

Par ailleurs, Danio Ricquebourg a annoncé qu’une plainte serait déposée auprès du procureur pour abus de bien sociaux. Selon l’organisation syndicale, l’expert compatible du comité d’entreprise a remis un rapport sur le diagnostic économique, social et financier qui laisse apparaître des flux de capitaux suspects entre certains holdings des acconiers. "Nous sommes sereins", a souligné le syndicaliste.

À noter que ce mardi après-midi, une nouvelle réunion est prévue à la direction du travail entre syndicats et direction. "Nous attendons que l’État intervienne dans ce conflit. Il doit prendre ses responsabilités", a indiqué Danio Ricquebourg.

Pour rappel, les grévistes réclament la réintégration de la maintenance des portiques et des chariots cavaliers à la Sermat, alors que cette maintenance a été confiée à l'entreprise concurrente Kalmar, spécialisée dans la fabrication de ces machines. Ce qui permettrait de faire baisser les coûts à hauteur de 90 000 euros par mois et la création de 6 à 8 postes de techniciens, selon eux.

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