La grève à la Sermat se poursuit

Les grévistes se disent prêts à décharger les conteneurs prioritaires

  • Publié le 20 mai 2013 à 12:01

18ème jour de grève pour les dockers de la Sermat ce lundi 20 mai 2013. Ce matin, lors d'une conférence de conférence de presse, la CGTR a fait le point sur le conflit. Au lendemain de la rencontre des représentants syndicaux avec le médiateur Alix Séry, Danio Ricquebourg, délégué syndical CGTR Sermat, a confirmé que les dockers ne cesseront pas la grève si le GIE Sermat maintient le licenciement de 19 personnes. Dans un geste de bonne volonté, il a souligné que les dockers sont prêts à décharger les conteneurs prioritaires, notamment des médicaments, à condition d'avoir, de la préfecture, une liste de ces conteneurs. "L'État est responsable de cette situation", a martelé le délégué syndical. A noter que le médiateur Alix Séry rencontre ce lundi les acconiers.

Suite à l’entretien ce dimanche avec le médiateur Alix Séry, Danio Ricquebourg a indiqué qu’il ne fallait pas que ce dernier "comprenne que les dockers ne reprendront pas le travail pour mettre de côté le problème de la Sermat".

Déterminés, les dockers exigent, en effet, que les acconiers prennent en compte la proposition de l'internalisation d'exploitation de 12 des 18 chariots cavaliers. Cette proposition – émise par la direction du travail -, permettrait, dit la CGTR, de sauver 19 emplois. "Si nous voulons aller dans de véritables négociations, il faut bannir les licenciements. On veut nous faire vivre un remake de 1994", a commenté, pour sa part, Michel Séraphine, secrétaire général de la CGTR Ports et Docks. En pleine manifestation devant l'enceinte portuaire du port-est, un docker, Théo Hilarion, avait été victime d'un coup de feu tiré par l'un des gendarmes mobiles qui faisaient face aux manifestants. Au moment du drame, une délégation de dockers s'apprêtait à reprendre les négociations et c'est alors que les gendarmes ont tiré sur les salariés.

Conscients des conséquences du blocage du port-est depuis le début du conflit le 3 mai dernier, les dockers se disent, toutefois, prêts à décharger les conteneurs prioritaires, notamment les médicaments, en souffrance à Maurice.  Pour cela, ils demandent qu’une liste soit établie par le préfet Jean-Luc Marx. "Nous ne sommes pas égoïstes. Nous n’avons d’ailleurs pas attendu le préfet pour laisser sortir le riz de la coopérative solidaire et les denrées périssables. Nous souhaitons aussi une reprise de l’activité dans l’intérêt général et celui des petites et moyennes entreprises", a souligné Danio Ricquebourg.

Par ailleurs, le syndicaliste a aussi pointé du doigt l'État, responsable, dit-il, de cette situation. "Si l’État n’avait pas donné l’argent pour la défiscalisation, on aurait pas eu les chariots cavaliers", a-t-il expliqué, ajoutant "qu’il y a eu détournement des aides accordées à travers la défiscalisation pour mettre les sociétés dans une situation dégradée". "Il y a eu un montage juridique par les acconiers consistant à vider les entreprises de moyens financiers au profit des holdings. On a créé artificiellement une situation qui justifie les licenciements", a précisé Danio Ricquebourg. Les dockers réclament donc que les comptes des sociétés mères soient aussi mis sur la table.

À noter qu’un expert de la fédération nationale CGT Ports et Docks arrive ce mardi afin de faire toute la lumière sur ce dossier.

Rappelons que les dockers de la Sermat ont entamé ce lundi leur 18e jour de grève. Vendredi dernier, la 6e réunion de négociations entre grévistes et direction du GIE Sermat s’était soldée par un échec.

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1 Commentaires
jecrois, depuis son mobile
jecrois, depuis son mobile
10 ans

Les dockers ont raisons il faut continuer la lutte