Courrier des lecteurs de l'intersyndicale de l'éducation

Le passage en force des mairies sur la réforme des rythmes scolaires

  • Publié le 22 mai 2013 à 14:35

Sur le plan national, seul 18% des élèves seront concernés par cette réforme à la rentrée et ce chiffre va encore diminuer suite aux divers mouvements de protestations qui perdurent dans les régions et aux PEDT qui sont refusés par les DASEN. Au final, et au maximum 15% des élèves seront concernés peut être. Certains DASEN, ont le courage politique de refuser des PEDT non conformes ni à l'esprit de la réforme ni à la législation. Ici, vraisemblablement le DASEN est prêt à valider tous les PEDT y compris celui de Saint Joseph alors que les élèves des cycles seront séparés et que les élèves au final auront toujours 8 demi-journées d'enseignement. Nous sommes bien loin de l'intérêt de l'enfant dans cette configuration et aucune dérogation à la législation n'autorise ce genre de dérive.

La mairie de la Possession communique à tout va dans les médias, dans les cartables des élèves via des tracts politisés, organise des réunions d’information avant la grande journée de vote jeudi. Le rejet de l’option 1 est tel que la mairie commandite de faux comités de parents afin de soutenir l’action du maire. Ce référendum se veut un exemple de démocratie. Pourtant les conseils d’école se sont prononcés dans leur grande majorité pour un report à 2014, ceux qui ont malgré tout voté ont rejeté massivement l’allongement de la pause méridienne. Mais la mairie n’en a cure. C’est un véritable jeu de dupes : d’un côté la mairie passe en force pour obtenir les mannes financières de l’Etat et d’un autre côté, le rectorat accepte que les écoles de la Possession soient ouvertes toute la journée pour permettre le vote en dépit de toutes les règles de sécurité que la loi impose. Le recteur ne souhaite pas voir son quota d’école pour 2013 diminuer et exhorte la mairie à ne pas  flancher en dépit de l’intérêt réel des élèves.

Ce sont bien les mairies qui vont déterminer l’organisation des écoles, traitant le rectorat par le mépris. Ainsi les mairies de Saint-Denis et de Saint-Louis ont-elles acté la demande de report bien après la date légale  fixée au 31 mars. Le recteur comme les enseignants se retrouvent piégés, soumis aux desiderata politiques des maires. Mais les parents ont encore le pouvoir de faire respecter leur choix, acté dans les conseils d’école. On ne peut nier les enjeux politiciens de cette réforme et gageons que la commune de Saint Benoit n’aurait pas fait ce choix si le ministre de l’éducation nationale n’était pas socialiste et qu’il aurait davantage écouté les parents et les jeunes enseignants éloignés de leur domicile et contraints de revenir une journée supplémentaire.

M. Peillon a perdu la bataille de l’opinion publique auprès des parents, en effet un sondage montre l’inquiétude profonde des parents pour la rentrée et la FCPE pourtant enthousiaste au départ,   s’interroge de plus en plus sur le bien fondé de son application à la rentrée.   Quant aux enseignants, soumis aux diktats des mairies et des DASEN, ils ne peuvent que constater combien cette réforme   n’est pas destinée à améliorer le système scolaire français.

Pour l’intersyndicale : la CGTR EDUC’ACTION, le SAIPER PAS 974 et le SNE

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