Visite du premier ministre aux Antilles (actualisé à 14 heures 45)

Jean-Marc Ayrault annonce le maintien de la défiscalisation outre-mer

  • Publié le 28 juin 2013 à 14:45

En visite aux Antilles, le premier ministre Jean-Marc Ayrault a annoncé ce jeudi 27 juin 2013 à Fort-de-France (Martinique) le maintien de la défiscalisation, dont bénéficient les départements d'outre-mer. Un crédit d'impôt sera également expérimenté pour les grandes entreprises et les bailleurs sociaux. Pour Yves Jégo, délégué national de l'UDI (union des démocrates) et ancien ministre de l'outre-mer, ces annonces "font courir un grand risque à l'économie de ces territoires".

Ainsi, selon l’Agence France Presse (AFP), Jean-Marc Ayrault a expliqué que le système de défiscalisation est maintenu, en particulier pour "les petites entreprises et les entreprises de taille moyenne", précisant que le dispositif "mixte serait contenu dans le projet de loi de Finances 2014 présenté en septembre". "Mon objectif est que les dispositifs qui ont fait leur preuve soient maintenus, tout en améliorant leur efficacité", a-t-il indiqué.

Pour les entreprises plus importantes, un crédit d'impôt sera expérimenté. Ce dispositif permettra notamment d'éviter les intermédiaires qui interviennent dans le système de niches fiscales, indique l’AFP.

"Pour le logement social, je connais le besoin immense et les outils actuels y répondent. J'ai donc décidé de conserver ce dispositif de défiscalisation en créant aussi un nouveau crédit d'impôt en faveur des bailleurs sociaux. L'approche du gouvernement est de ne pas déstabiliser mais aussi de réformer", a souligné le premier ministre, toujours selon l’AFP.

Concernant la banque publique d'investissement (BPI), cette dernière devrait prendre en considération les besoins spécifiques des outre-mer. "Deux directeurs (océan Indien et Antilles-Guyane) de la BPI seront ainsi nommés prochainement pour développer une stratégie d'intervention spécifique pour ces territoires", termine l’AFP.

À noter que ces annonces n'ont pas manqué de faire réagir Yves Jégo, délégué national de l’UDI (union des démocrates) et ancien ministre de l’outre-mer. "Si l’on peut se réjouir que le gouvernement confirme les orientations de la Loi Développement Économique des Outre-Mers (LODEOM) votée en 2009 pour la défiscalisation du logement social, on ne peut que s’inquiéter de l’expérimentation annoncée visant à transformer, à terme, pour la totalité des entreprises, les leviers de la défiscalisation en mesures de crédits d’impôt", indique-t-il.

Selon lui, le gouvernement "tente le même tour de passe-passe que celui réalisé avec le CICE qui est pourtant la preuve même qu’un dispositif de crédits d’impôts pour les entreprises ne produit aucun effet". "On ne peut que dénoncer ce petit bricolage qui risque de mettre à mal le secteur productif de nos départements ultra-marins et de ruiner à terme des économies déjà très fragiles générant un taux de chômage largement plus du double de celui de la métropole. À défaut d’une révolution fiscale indispensable pour changer le modèle économique de nos territoires ultra-marins, le gouvernement a fait le choix du bidouillage improvisé en remettant en cause des leviers fiscaux qu’il défendait pourtant avec acharnement dans l’opposition", poursuit-il.

Yves Jégo conclut: "nos outre-mers méritent mieux que cette régression qui ne dit pas son nom et qui dissimule en fait l’absence totale de vision stratégique".

Pour sa part, Ibrahim Dindar, président de la Droite sociale, "regrette que le Gouvernement n’ait pas saisi l’occasion de démontrer son engagement vis-à-vis de l’Outre-Mer, non seulement en solidifiant et en sécurisant les dispositifs existant mais en leur donnant plus d’ampleur".

Il ajoute : "le besoins en logement social neuf, les besoins en réhabilitation des logements existant sont tels que non seulement la Ligne Budgétaire Unique (L.B.U.) doit être augmentée mais les mécanismes de défiscalisation pour le logement social encouragés par plus d’attractivité. Il en est de même pour le logement intermédiaire qui est indispensable au parcours résidentiel, à la mixité sociale et qui ne bénéficie plus d’un mécanisme incitatif".

Ibrahim Dindar termine en disant : "les Réunionnais sont sacrifiés sur l’autel des économies budgétaires sans que soit pris en compte leur situation bien plus dramatique qu’en métropole".

www.ipreunion.com

 

 

guest
0 Commentaires