Manifestation devant le tribunal (actualisé à 17h15)

Dysfonctionnement de la justice : ils rompent leur jeûne, mais maintiennent la pression

  • Publié le 27 août 2013 à 17:00

Se disant victimes d'injustices, Amédé Hélias et Iréné Elisabeth avaient décidé ce mardi 27 août 2013 d'entamer une grève de la faim devant le palais de justice de Champ Fleuri à Saint-Denis, protestant contre des irrégularités concernant des problèmes de terrains. Ces derniers ont de plus été rejoints dans leur démarche ce mardi après-midi par Claude-Fabien Antoinette, actuellement à Paris afin de faire remonter les doléances du collectif Éveil Citoyens 974, et ayant cessé de s'alimenter par "solidarité". Après la visite du procureur de la République Philippe Muller, venu à leur rencontre et s'engageant à leur apporter des réponses, les deux hommes ont toutefois levé leur campement en fin d'après-midi et renoncé à leur jeûne. Mais ils entendent bien revenir chaque jour devant le palais de justice afin de "maintenir la pression" pour se faire entendre.

"Je m’engage à vous répondre, mais il y a  20 000 procédures par an, il n’y a pas que vous", a lancé le procureur de la République à Amédé Hélias et Iréné Elisabeth. "Laissez-moi travailler et je tiendrai mes engagements", leur a-t-il ajouté. De procédure en procédure, de bataille juridique en bataille juridique, les deux hommes ont épuisé tous les recours pour se faire entendre, jusqu’à la grève de la faim, qu’ils ont entamée ce mardi matin devant le palais de justice de Saint-Denis.

"Ma famille est en souffrance, on vit sur la paille et on essaye de nous enterrer...", soupire Amédé Hélias. Il est en litige avec un notaire depuis l’achat d’un terrain dans le quartier de Saint-François, à Saint-Denis, en 2001, pour une somme de 80 000 euros. Une vente entachée selon lui d’une masse d’irrégularités. "Cela fait douze ans que je subis ça, on a découvert tous ces problèmes au fur et à mesure... Mon terrain ne vaut rien aujourd’hui et je suis en train de payer quelque chose qui n’est pas à moi...", déplore-t-il. Il demande "un jugement immédiat, la nullité de cette vente, qu’on me rembourse et un préjudice moral".

A ses côtés, Iréné Elisabeth, 68 ans, est tout aussi désespéré, en litige avec Roger Poudroux, lui aussi pour un problème de terrain, d’une valeur de 45 000 euros. "C’est la descente aux enfers pour moi... Je n’ai plus de terrain et pas un avocat ne veut prendre ce dossier. Pourquoi aurais-je fait cadeau à M. Poudroux de 45 000 euros alors que je ne gagne que 200 euros de retraite par mois ?", précise-t-il.

À noter que, parallèlement, à cette action, deux représentants du collectif Éveil Citoyens 974 sont actuellement à Paris afin d’interpeller sur des dysfonctionnements avec la justice, avec des entreprises ou avec des administrations locales. Une motion a d’ailleurs été déposée la semaine dernière au ministère de la Justice.

www.ipreunion.com

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