Communiqué de Maitre Philippe Creissen

Droit de réponse

  • Publié le 8 septembre 2013 à 10:07

Monsieur le Journaliste d'ipreunion.com, Vous avez fait état de mon point de vue sur le travail de mon Bâtonnier à l'occasion d'un article intitulé "LA BÂTONNIÈRE LÉOPOLDINE SETTAMA CONTESTÉE PAR CERTAINS AVOCATS ; Tensions au tribunal de Saint-Denis : du parquet au barreau". Cet article fait état d'une polémique entre les membres du parquet sur un prétendu malaise au "travail" du fait de Monsieur le Procureur de la République. Vous faites également état des ressentiments qui existeraient chez certains avocats à l'encontre de leur Bâtonnier et notamment en ce qu'un prétendu manque d'information les aurait privé de la possibilité d'assister à l'installation du nouveau procureur.

Dans la mesure où votre article vient m’impliquer dans une polémique "juridico-corporatiste" inattendue à la veille de l’audience à laquelle je dois être jugé le vendredi 13 septembre 2013 par le tribunal - en présence de Monsieur le Procureur Philippe MULLLER- je souhaiterais pouvoir apporter un complément d’observations à mon point de vue. Je crains en effet que dans les circonstances actuelles il puisse exister de sérieux problèmes d’indépendance et d’impartialité au sein de la juridiction, en particulier à mon encontre du fait qu’une procédure pour le moins inhabituelle a été entreprise pour aboutir à mon renvoi en correctionnel. Des précisions sont donc nécessaires.

Pour la défense du Bâtonnier, je voudrais dire, sur la " souffrance " du confrère anonyme, que dès le 6 juin les médias locaux annonçaient l’installation de Monsieur Philippe MULLER à l’audience 24 juin et que le rôle du Bâtonnier n’est pas de nous prendre par la main pour aller aux audiences. Comme d’autres, cet anonyme courageux n’est manifestement plus au contact du monde réel et de la souffrance réelle des petits justiciables.

Pour la défense de Monsieur Philippe MULLER, j’ajoute à décharge, qu’il me parait rassurant en tant que simple justiciable, dans l’attente depuis 5 ans, qu’il puisse sérieusement s’inquiéter du travail  en souffrance laissé par son prédécesseur, à la barre du tribunal, où j’attends patiemment depuis un an.

En effet, au mois d’octobre 2012, j’ai reproché publiquement, en audience, à Monsieur le procureur Richard BOMETON d’avoir fait un usage de faux en écritures publiques dans ses réquisitions écrites et à Monsieur le juge Noailles d’en avoir également fait usage dans son ordonnance de renvoi ; Un nouvel usage en a été fait à la barre du tribunal au mois d’avril 2013 pour requérir à mon encontre une mesure privative de liberté.

Dans le cadre de ma défense, j’indique que depuis le mois de décembre 2012, j’attends que le parquet daigne requérir la désignation d’un juge d’instruction en vue de la mise en examen des criminels présumés, sur ma plainte avec constitution de partie civile pour faux et usages de faux en écritures publiques!

Dans la situation actuelle, j’ai les plus grandes craintes sur le fait que l’on cherche à faire pression sur l’actuel procureur pour l’empêcher d’ouvrir enfin cette procédure criminelle lourde de conséquences pour certains de ses collègues magistrats et notamment celui ou celle qui serait encore en activité à la Réunion.

Cette situation inédite vient s’ajouter à celles qui me privent déjà d’un procès équitable. Nous en discuterons donc fermement à l’audience du vendredi 13.

Philippe Creissen,  Avocat

 

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