Placé en détention en métropole, Gérard Gauthier, ancien patron du GIR (groupement d'intervention régional) de Mayotte, a été transféré sur l'île aux parfums. Escorté par deux gendarmes et son avocat, l'homme est arrivé ce vendredi 29 novembre 2013 après-midi à Mayotte, rapporte France Mayotte Matin. Gérard Gauthier est mis en cause, avec un autre membre du groupement, Christian Lemignant, dans une affaire de stupéfiants.
À son arrivée à Mayotte, Gérard Gauthier devait pris en charge par les gendarmes mobiles, qui devaient le conduire directement dans le bureau du juge d’instruction Hakim Karki. Concernant Christian Lemignant, les choses sont un peu plus compliquées, selon France Mayotte Matin, "celui-ci ayant entamé dès son placement en garde-à-vue une grève de la faim et de la soif, puis conduit pour observation à l’infirmerie de la prison de Dunkerque". Son voyage est bien programmé, avec 5 gendarmes d’escorte, toutefois, la date de son départ n’est pas encore connue.
Pour rappel, Gérard Gauthier et Christian Lemignant avaient été interpellés à leur domicile en métropole, - l'un à Rennes, l'autre à Dunkerque -, ce lundi par les policiers de la brigade de sûreté urbaine du commissariat de Mamoudzou, avant d'être placés en garde à vue.
Selon France Mayotte Matin, si Gérard Gauthier, auditionné au siège de la direction départementale de la sécurité publique à Rennes, parlerait "beaucoup", accusant ses anciens collègues, - l’ancienne direction de la police des airs et des frontières, la gendarmerie, la justice -, d’être "responsables du trafic, sauf lui", de son côté, Christian Lemignant aurait catégoriquement refusé de répondre aux questions des enquêteurs pendant sa garde à vue.
Devant le juge des libertés, les deux hommes avaient également refusé de se rendre par leurs propres moyens à Mayotte pour être entendus par le juge d'instruction Hakim Karki, obligeant ainsi le JLD (juge des libertés et de la détention) à les placer en détention pour une durée maximale de 6 jours.
À noter que l’ancien patron du groupement et son collègue ne s’étaient pas présentés, le lundi 1er juillet 2013 à Mayotte, à la convocation du juge Hakim Harki au commissariat de Mamoudzou, pour cause de troubles psychiatriques.
Les deux membres des forces de l'ordre, ainsi que trois de leurs collègues sont soupçonnés de trafic de stupéfiants, mis au jour après l'affaire Roukia, cette jeune fille retrouvée morte d'une overdose en janvier 2011 à Mayotte, et d’aide au séjour et à l’entrée sur le territoire de personnes en situation irrégulière, le tout en bande organisée.