Mayotte

Pêcheurs arraisonnés aux îles Glorieuses : la polémique enfle

  • Publié le 9 janvier 2014 à 10:43

Le 31 décembre 2013, deux barques de pêcheurs mahorais étaient arraisonnées par le navire de guerre le Sirocco, près des côtes des îles Glorieuses. Alors que le journal France Mayotte Matin indiquait que les auteurs du délit avaient été abandonnés en plein océan avec trop peu d'essence - "ils ont dérivé pendant 3 jours n'étant retrouvés que par miracle", écrit le journal -, le préfet des TAAF avait réagi en expliquant que les pêcheurs avaient été renvoyés avec suffisamment de carburant. Ce jeudi 9 janvier, c'est Régis Masseaux, président de l'association des pêcheurs professionnels mahorais, qui répond à son tour au préfet pour dénoncer le sort réservé aux marins de Mayotte.

France Mayotte Matin publie, ce jeudi, la réponse de Régis Masseaux, qui est aussi vice-président du parc marin de Mayotte et membre du parc marin des Glorieuses siégeant à l’atelier de la pêche durable aux Glorieuses. "Je ne vous comprend pas M. le préfet, nous n’avons jamais cautionné les faits mais nous avons saisi M. le procureur afin qu’il fasse la lumière sur ce fait de pêche", écrit-il.

Et de poursuivre : "Le navire sri-lankais qui avait été surpris aux Glorieuses a été dérouté à Mayotte en 2013, la navire asiatique surpris en pêche en terres australes a été dérouté à La Réunion et ils ont fait l’objet d’un jugement à terre. Pour nous, pêcheurs de Mayotte, on nous juge sur place par des gens qui n’ont pas la compétence, on nous brûle notre matériel de pêche sur place, on nous brûle notre carburant sur place (...). Nous ne comprenons pas cette hâte de justice par votre gendarme (...)."

Régis Masseaux ajoute que "le nombre de litres de carburant pour regagner Mayotte reste très évasif et si les affaires maritimes condamnent la dangerosité de tels voyages à de telles distances assis sur une bombe de carburant, je ne comprends pas que l’officier de gendarmerie les ait laissé repartir. N’y a-t-il pas là non assistance à personne en danger ?"

"C’est pourquoi votre démenti ne peut être recevable en l’état", estime le président des pêcheurs professionnels mahorais. "Le démenti n’a que raison de disculpation d’un geste de personne de l’Etat ayant pris à nos yeux quelques décisions qui auraient pu avoir des conséquences graves en mettant en péril la vie d’autrui (...)", complète-t-il.

Enfin Régis Masseaux indique que "notre communauté à l’issue de la saisine se réserve le droit de porter l’affaire en justice ou pas".

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