La liberté de la presse en question

Nouvelle mise en examen pour le journal France Mayotte

  • Publié le 11 février 2014 à 15:32

Ce mardi 11 février 2014, le rédacteur en chef du journal France Mayotte, Samuel Boscher, et le directeur de publication, Patrick Millan, ont été mis en examen pour diffamation dans l'affaire des primes indues qu'aurait touchées la secrétaire générale de la DEAL de Mayotte, Brigitte Renaudin. Une procédure plutôt inhabituelle mais qui devient récurrente sur l'île aux parfums, France Mayotte ayant déjà été mis en examen dans l'affaire du trafic de stupéfiants mettant en cause des gendarmes du GIR et devant également se présenter devant la justice prochainement pour deux autres dossiers opposant le journal à des magistrats. "Encore une fois, la presse est mise en examen à Mayotte, c'est devenu systématique dès qu'on touche à la gendarmerie, à la justice ou à l'administration en général", déplore Samuel Boscher.

Se retrouver dans le bureau d’un juge ou devant un tribunal est presque devenu une habitude pour le rédacteur en chef de France Mayotte, Samuel Boscher. Le problème est que ce n’est pas pour recueillir des informations en vue d’éventuels articles, mais pour répondre à de multiples plaintes en diffamation émanant des différents services de l’Etat.

"Nous avons été mis en examen une première fois dans l’affaire Gauthier (l’affaire de trafic de stupéfiants mettant en cause plusieurs gendarmes, dont l’ex-patron du GIR Gérard Gauthier, ndlr)", rappelle Samuel Boscher, soulignant que "Gérard Gauthier a retiré toutes ses plaintes".

Ce mardi, c’est pour une autre affaire concernant la DEAL de Mayotte que le journal est mis en examen. "Nous avions révélé au début de l’année 2013, que la secrétaire générale de la DEAL à Mayotte, Brigitte Renaudin, avait touché 76 000 euros de primes à travers tout un système mis en place", explique le rédacteur en chef du quotidien mahorais, ajoutant qu’il y a eu "une enquête interne et elle a été suspendue pour deux ans". Il poursuit : "Elle a porté plainte pour diffamation sur  trois articles datant de mars 2013. Mais le dernier article était une interview du directeur de la DEAL Dominique Vallée qui authentifiait nos révélations, donc elle l’a retiré de sa plainte."

Pour Samuel Boscher, toutes ces procédures n’ont qu’un seul objectif, "gagner du temps alors que son procès n’a pas encore eu lieu", rappelant que "Brigitte Renaudin est mise en examen dans cette affaire, tout comme Dominique Vallée".

Mais le journaliste regrette surtout "qu’encore une fois, la presse est mise en examen à Mayotte", ajoutant que "c’est devenu systématique dès qu’on touche à la gendarmerie, à la justice ou à l’administration en général".

Il sera ainsi de nouveau appelé à la barre pour deux autres dossiers le 26 février prochain, le journal ayant également été attaqué en diffamation par la présidente du tribunal de grande instance et par un juge d’instruction. "Quand la presse s’attaque aux organes de l’Etat, elle est systématiquement attaquée", estime ainsi Samuel Boscher.

www.ipreunion.com

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6 Commentaires
Zaléo na mésso
Zaléo na mésso
9 ans

Ha ha Heureusement que les journalistes réunionnais sont là. MDR!! La liberté de la presse n'a jamais été aussi bafouée qu'à la Réunion. Les journalistes réunionnais sont des moutons tenus aux couilles par les mafieux et autres barons réunionnais. Alors sous le soleil des tropiques la corruption, le clientélisme, l'appât du gain a encore des beaux jours tout ca sur le dos des dominés inconscients!! Et vive la France et vive la République!!!

SNJ Réunion
SNJ Réunion
10 ans

En cas de besoin, que les confrères de France Mayotte n'hésitent pas à solliciter le SNJ (nous écrire à snjreunion@gmail.com).

kiki
kiki
10 ans

c est de notoriete publique ke M. Boscher diffame depuis tjs a Mayotte... Il utilise le pouvoir des medias pr faire ses petites affaires... C est trop facile pr lui de se faire passer aupres des journalistes reunionnais pr 1 victime car il raconte ce kil veut ! Sachez ke ce monsieur n est pas k1 journaliste... Il est surtout 1 intriguant directement lie a des interets politico financiers... Voila tte l histoire alors mefiez vous du peu de credibilite de cette publication !

Gloseur sensé
Gloseur sensé
10 ans

La liberté de la presse est un droit fondamental. La liberté d'expression l'est également. Manifestement, les valeurs civiles et civilisées déplaisent voire dérange fortement certains.
Ceci n'est pas nouveau, surtout sous le soleil de plomb de Mayotte, tout comme autrefois, sous la III ème République, à l'époque où l'affaire Capitaine Dreyfus dérangeait déjà plusieurs puissants privilégiés passés au travers de la suppression des privilèges.
Sans la presse, notamment écrite, la vérité ne serait souvent pas révélée. Chaque année de nombreux journalistes et reporters sont emprisonnés ou tués dans le monde. De la liberté de la presse dépend donc aussi notre liberté commune. Ne laissons personne nous réduire à l'omerta, ni à l'interdiction d'expression, on tomberait dans leur secte ou sous leur junte et nous perdrions notre âme de civil civilisé.
Ceux qui ont pris la succession des opposés à la vérité et à la justice détestent toujours autant la vérité, la transparence, la liberté d'expression, le droit de grève, le droit de manifester, la liberté de conscience, la liberté de démissionner facilement etc.
Manifestement, avec certains heureusement minoritaires, nous n'avons ni les mêmes valeurs ni les mêmes principes ni la même déontologie (s'ils en ont une, chiche comparons), ni le même idéal, ni la même finalité, Dieu merci pour cette dernière.
Un lecteur de la presse écrite et Internet qui est reconnaissant envers elle.

Rémy François
Rémy François
10 ans

@ Snif, le pire est que certains d'entre-eux soit ne se rendent pas compte de cette chance, soit l'utilisent pour fouler aux pieds leur déontologie...

snif, depuis son mobile
snif, depuis son mobile
10 ans

Certains journalistes ont de la chance a la reunion !!!!!!!