Réactions au décès de l'ancien maire de La Possession

L'hommage à Roland Robert

  • Publié le 29 avril 2014 à 15:55

L'annonce du décès de l'ancien maire de La Possession et conseiller général Roland Robert, ce mardi 29 octobre 2014, à l'âge de 77 ans, a suscité une vive émotion et de nombreuses réactions dans le monde politique, économique et associatif réunionnais. Tous saluent un homme qui aura marqué l'histoire de sa commune et la vie politique locale.

  • Le Parti communiste réunionnais

C'est avec une immense tristesse et une vive émotion que le PCR vient d'apprendre le décès de Roland Robert. Nous tenons à adresser à son épouse Mireille, à ses filles Valérie et Julie, à son fils Philippe, à sa famille et à ses proches nos plus sincères condoléances. Nous leur exprimons tout notre soutien dans cette épreuve.

La disparition de Roland Robert affecte les habitants de La Possession dont il a été le maire pendant plus de 40 ans ainsi que tous les Réunionnais. Elle est aussi douloureusement ressentie par tous les militants du Parti communiste réunionnais et tous ceux qui ont partagé avec lui tant de luttes et de combats pour les valeurs de la démocratie, de la justice et du développement de notre pays.

Le PCR perd un de ses plus illustres militants et dirigeants. Engagé dès son plus jeune âge, il est un des fondateurs de l'Organisation démocratique de la jeunesse réunionnaise (ODJR). Son action militante lui a valu de subir la répression du pouvoir. Jeune enseignant, il est une des victimes de l'Ordonnance du 15 octobre 1960. Exilé en France, il continue le combat et participe à la fondation de l'Union générale des travailleurs réunionnais en France (UGTRF). Malgré une décision de tribunal en faveur de son retour, Roland Robert sera injustement maintenu en exil. Il ne reviendra à La Réunion qu'à la fin des années 1960.

Il reprend aussitôt ses activités militantes à La Réunion au sein du PCR en devenant l'un de ses responsables et en animant notamment des mouvements de jeunesse. En 1971, le PCR présente sa candidature à La Possession. Comme Paul Vergès au Port, il est élu maire et permet à La Possession de participer à la grande victoire des forces démocratiques dans l'île.

La Possession comptait alors 7 000 habitants. Aujourd'hui, sa population est proche de 40 000 habitants. Il faut mesurer tout le chemin parcouru. Roland Robert fut un bâtisseur. Il a fallu tout créer : écoles, réseau d'eau potable, routes, logements sociaux, nouveaux quartiers… C'est sous son impulsion que la ville de La Possession s'est transformée et qu'elle est devenue une des plus attrayantes de l'île. 

Avec d'autres collègues, Roland Robert fut également un des pionniers de l'intercommunalité qui avait pris son essor avec la création du SIVOMR au début des années 1980. C'est fort naturellement que plus tard Roland Robert est devenu le président de l'Association des maires de La Réunion, apprécié de tous ses collègues au-delà des tendances politiques.

De même, il a également joué un rôle important dans l'ACCDOM (Association des communes et collectivités d'Outre-mer) mais surtout il a été un des pionniers de la coopération décentralisée en ouvrant la voie de jumelages entre sa commune et des communes de notre environnement géographique.

Au conseil général, dont il était le premier vice-président, il avait la responsabilité de la coopération régionale. L'histoire retiendra que c'est à l'occasion d'un déplacement dans le cadre de cette fonction que Roland Robert a été victime d'un accident vasculaire cérébral qui s'est avéré fatal.

Toute la vie de Roland Robert a épousé son engagement politique. C'est l'exemple d'un militant et d'un responsable politique qui s'est mis au service de l'intérêt général jusqu'à son dernier souffle. Dans son long parcours, il a connu tant la répression la plus injuste que les honneurs dus à ses responsabilités. Mais il est toujours resté fidèle à ses convictions tout en étant animé d'un esprit d'ouverture. C'est une des leçons qu'il nous laisse et qui restera dans la mémoire de ses compatriotes.

  • Jean-Luc Marx, préfet de La Réunion

Jean-Luc Marx, préfet de La Réunion, a appris avec une profonde émotion le décès de Roland Robert. Le préfet salue l’homme politique réunionnais. Il était maire de la commune de La Possession de 1971 à 2014, conseiller général depuis 1973, président de l'association des maires depuis 2008 et premier vice-président du conseil général de La Réunion depuis 2011. Engagé fervent de la première heure, figure respectée du parti communiste réunionnais, il a profondément marqué la vie politique de l’île. Homme de conviction dévoué à ses concitoyens et soucieux du partenariat avec l’Etat, son histoire se mêle désormais à celle de La Réunion. Le préfet s'associe à la douleur de sa famille et de ses proches et leur adresse ses condoléances les plus sincères.

  • Nassimah Dindar, présidente du conseil général

C’est avec une immense douleur que j’apprends le décès de Roland Robert. C’est un grand Réunionnais qui s’en est allé. Il fut l’un des grands combattants de la démocratie à La Réunion, à l’époque où celle-ci était ouvertement bafouée. Ses convictions lui ont valu de figurer parmi les victimes de " l’Ordonnance Debré ", et de devoir vivre en exil en France métropolitaine.

De retour dans son île, il devint maire de la Possession en 1971. Il porta sa commune sur la voie du développement pendant 40 ans. Et il comptait bien y exercer son rôle de premier opposant, plaçant l’intérêt général de la population au-delà des contingences partisanes. Il fut aussi conseiller général durant de très nombreuses années. Depuis 2011, il était le premier vice-président du conseil général, en charge de la coopération régionale et des affaires européennes.

C’est en ma présence que Roland Robert fut victime de l’AVC qui devait malheureusement l’emporter, alors qu’il m’accompagnait au conseil des ministres de la commission de l’océan Indien qui se tenait aux Comores. Je garderai de lui le souvenir d’un vice-président grand travailleur, désireux d’apporter sa pierre à la construction de l’édifice Réunion, et toujours resté fidèle à ses principes : modeste, humble militant, ouvert aux autres.

Il était un idéaliste, selon la définition qu’en donnait Henry Ford, c’est-à-dire "une personne qui aide les autres à prospérer". J’ai beaucoup appris à ses côtés. Il me manquera, comme il manquera à La Réunion.

Je présente toutes mes condoléances à sa femme, Mireille, à ses enfants, et à tous les Possessionnais dont il fut l’un des plus ardents défenseurs et l’un des meilleurs ambassadeurs.

  • Thierry Robert, député-maire de Saint-Leu

Je viens d’apprendre la triste nouvelle. Roland Robert est décédé des suites d’un accident vasculaire cérébral survenu aux Comores. Au nom du conseil municipal de Saint-Leu, je tiens à adresser toutes mes condoléances à sa famille et à ses proches mais aussi à l’ensemble des Possessionnais dont il était jusqu’à récemment le maire. Pour tous les observateurs, Roland Robert restera un exemple de longévité politique.

Premier magistrat durant six mandats de 1971 à 2014, il est à l’origine de nombreux projets de développement au-delà de son territoire communal en tant que président de l’association des maires de La Réunion, de l’association des communes de l’Outre-mer mais aussi comme vice-président du Territoire de la Côte Ouest.

Au TCO, nous avons pu ensemble ces dernières années réaliser de nombreuses actions dans l’intérêt général. Je garde l’image d’un homme plein de bons sens et d’un ardent défenseur des Réunionnais. Professeur, Roland Robert avait en effet dans les années 60 été victime de l’ordonnance Debré pour avoir dit tout haut ce que tout le monde pensait tout bas. Il avait pour cela été "expédié" en métropole.

Je tiens donc aujourd’hui à rendre hommage à Roland Robert l’ancien maire et conseiller général de La Possession mais aussi à l’activiste, militant de la première heure pour la liberté d’opinion et d’expression des Réunionnais.

  • Ericka Bareigts, députée de la 1re circonscription de La Réunion

Je viens d'apprendre le décès de monsieur Roland Robert. Je voudrais ici saluer son parcours. Son parcours de militant tout d'abord. C'était un militant infatigable au service de la cause réunionnaise. Très tôt il s'est engagé, souvent en innovant et toujours en combattant les injustices. Chacun se souvient d'ailleurs de son exil forcé face à l'administration Debré.

Son parcours politique ensuite. Pendant plus de 40 ans à la mairie de la Possession, il a su adapter sa commune face à sa démographie, passant d'un village à une véritable ville. Et il s'est engagé au-delà de sa commune : au conseil général, il oeuvrait pour le développement de l'île ; en tant que président de l'association des maires de La Réunion, il cherchait toujours à dégager des solutions consensuelles; élu au conseil international de la Fédération mondiale des cités unies, il était un fervent défenseur de la coopération régionale.

Je salue l'homme politique qui a mis son engagement au service de l'intérêt général et j'adresse toutes mes condoléances à sa famille et à ses proches.

  • Maurice Gironcel, maire de Sainte-Suzanne, secrétaire général du PCR

C’est avec une grande tristesse que j’apprends la disparition de Roland Robert, qui a exercé les mandats de maire et de conseiller général de La Possession pendant plus de 40 ans. Sa vie a été vouée au combat politique pour le développement de sa commune et de La Réunion. Je salue ici l’engagement qui a été le sien pendant toutes ces années malgré les épreuves qu’il a dû traverser. Au nom du conseil municipal et en mon nom personnel, j'adresse les plus sincères condoléances à la famille et aux proches de Roland. Puisse son combat et son engagement servir d’exemple aux générations futures.

      •  Section communiste de Sainte-Suzanne

C’est avec beaucoup de tristesse que la section communiste de Sainte-Suzanne a appris le décès de Roland Robert. Engagé depuis sa jeunesse pour le développement de La Réunion, il a œuvré toute sa vie pour son idéal. Il a aussi été victime avec d’autres militants de l’ordonnance scélérate de Michel Debré du 15 octobre 1960.

Nous garderons de lui le souvenir d’un homme de combat et de cœur. Il restera un exemple pour tous les militants

La section de Sainte-Suzanne salue le camarade et adresse toutes ses  sincères condoléances aux membres de sa famille, à sa femme, ses enfants,  ses petits-enfants et à tous ses proches.

  • Gilbert Annette, maire de Saint-Denis

C’est avec une vive émotion que j’ai appris  le décès de Roland Robert. Homme passionné, il a voué toute sa vie à l’engagement politique. Un engagement qui l’a mené de l’Organisation démocratique de la jeunesse réunionnaise à de nombreuses responsabilités dans le département. Ce seront probablement les 41 ans passés à la tête de la mairie de La Possession qui marqueront le plus les esprits. Cette longévité politique s’explique par le lien tissé avec la population possessionnaise et aussi par la capacité à renouveler ses projets.

Je tiens également à saluer celui qui a présidé pendant de nombreuses années l’association des maires de La Réunion. Le Parti communiste réunionnais perd aujourd’hui un de ses militants les plus chevronnés et l’ensemble des réunionnais voit disparaître un pilier du paysage politique local. Je tiens à adresser personnellement mes sincères condoléances à son épouse, ses enfants et à l’ensemble de ses proches.

  • Joseph Sinimalé, maire de Saint-Paul

C’est avec une grande tristesse et beaucoup d’émotion que nous avons appris la mort, ce jour, de Monsieur Roland Robert, à l’âge de 77 ans. Avec lui disparaît une personnalité qui aura profondément marqué l’histoire de la politique à La Réunion, pendant les 43 ans où il fut le maire de la Possession. Tout au long de sa vie publique, avec des convictions profondes qu’il assumait pleinement, Monsieur Robert qui était Saint-Paulois, puisque né au Guillaume en 1937, fut soucieux du rayonnement de la commune où il exerçait ses fonctions d'élu, et de la défense des intérêts de la collectivité communale.

Le maire de Saint-Paul, Joseph Sinimalé, et son conseil municipal expriment leurs très vives et très sincères condoléances à la famille et aux proches de Roland Robert et adressent à ses proches et aux Possessionnais, le témoignage de leur solidarité.

  • Olivier Hoarau, maire du Port

J'apprends avec une profonde et sincère tristesse le décès de Roland Robert.

Je tiens à saluer le parcours d'un homme qui toute sa vie, a choisi de se tourner vers les autres en luttant pour un mieux-vivre. Il a veillé constamment au respect de l’identité réunionnaise, au développement de l’île et à son rayonnement dans tout l’Océan Indien.

Son engagement politique s’est forgé dans la lutte auprès de ses compagnons d’armes au sein du PCR. Il en a payé le prix fort en étant l’une des victimes de l’ordonnance Debré.

Dans toutes les responsabilités qui lui ont été confiées, il a été reconnu pour sa force de travail et son opiniâtreté. C'est avec cet esprit qu'il assuma les fonctions de maire de la commune de la Possession de 1971 à 2014 et de Conseiller Général depuis 1973. 

En mon nom personnel et au nom du Conseil municipal du Port, j’adresse mes très sincères condoléances à son épouse, à ses enfants et à l'ensemble de ses proches.

  • Jessica Alaguiry, membre du PLR de la Possession

Roland Robert a été maire de la Possession de mars 1971 jusqu'aux municipales de 2014 soit pendant 43 ans. C'est le seul maire à être resté le plus longtemps à la tête d'une mairie à la Réunion. Professeur de biologie au collège du Port, il a été dans sa jeunesse victime de l'Ordonnance Debré de 1960 parce qu'il combattait les idées de la droite et du colonialisme français.

Après avoir exercé son métier en métropole, il revint à la Réunion et il se présenta comme candidat en 1971 à la Possession où il remporta une victoire éclatante. De 1973 à aujourd'hui, il fut constamment réélu conseiller général de la Possession. Il fut aussi jusqu' à aujourd'hui président de l'association des maires de la Réunion. De part la longueur de ses mandats, c'est un homme qui a marqué l'histoire de notre département. Nous, membres de la section PLR de la Possession, saluons en Roland Robert le militant et le combattant au service de la population.

Nous adressons à sa famille et à ses proches nos plus sincères condoléances

  • Gilles Leperlier, président de l'AJFER-Nou lé Kapab

Nous apprenons le décès de Roland Robert, figure émérite de l'histoire de La Réunion. Il a durant toute sa vie œuvrait pour les Réunionnais à travers la création de plusieurs organisations de jeunesse et comme responsable au Parti communiste réunionnais.

Toute l'équipe de Nou Lé Kapab (AJFER) tient à présenter ses sincères condoléances à son épouse et ses trois enfants, ainsi que toute ses proches et notamment les militants et militantes de La Possession, qui l'ont soutenu durant plus de 40 ans.

Sa vie est un exemple pour tous. Après avoir subi de terribles injustices, il a tenu bon et continuait la lutte. Exilé par l'ordonnance Debré, en 1960, il maintient son engagement politique et cofonde en France l'Union générale des travailleurs réunionnais en France (UGTRF). Cela montre à quel point, son pays, La Réunion, lui était cher.

Ses combats nous montrent que c'est en luttant que l'on y arrive. Sa sympathie, son engagement et sa ténacité auront marqué l'histoire de La Réunion et doivent servir d'exemple pour les générations à venir.

  • Jean-Raymond Mondon, président du CESER

C'est avec une profonde tristesse que j'ai appris le décès de M. Roland Robert. J’ai eu l’occasion de côtoyer M. Robert dès mon adolescence, et ce lors de ses rencontres avec mon père, que cela soit en France ou à la Réunion lors de leurs réunions de travail, voire dans un cadre plus amical.

J’ai eu aussi le plaisir de travailler avec lui au collège E. Albius, où il fut mon collègue, mais aussi un camarade syndical. J’ai eu également l’occasion de le retrouver lors de différentes réunions dans sa qualité de maire de la Possession ou encore de président de l’association des maires. J’en garde le souvenir d’un homme affable et serein, sûr dans ses convictions et ses engagements.

Roland Robert a été un acteur infatigable du développement de la Réunion, son île qu’il aimait tant et qu’il a été dans l’obligation de quitter suite à la mise en application de l’Ordonnance Debré.

Pendant plus de 40 années d'action publique, il a accompagné et généré les transformations de sa ville, la Possession et de son île, La Réunion, en tant qu'élu dans différentes collectivités territoriales.

Son engagement pour la coopération dans l'océan Indien, mais aussi avec les autres départements et territoires d’Outre-mer, a permis la mise en œuvre de partenariats qu'il savait créer, faire vivre et permettant aux Hommes de se rencontrer, de se retrouver et de travailler dans une vision commune du devenir de leur territoire dans des actions de co-développement.

La Réunion vient de perdre un de ses fils, inlassable combattant dans sa défense et de celle de ses habitants. Je tiens à rendre hommage à l'homme de courage et de persévérance qu'il était. Les membres du CESER de la Réunion se joignent à moi pour adresser à sa famille et à ses proches, nos plus sincères condoléances.

  • Mouvement le Progrès

Les élus du Progrès saluent avec émotion la mémoire de Roland Robert. Sa fidélité à ses convictions et la constance de son engagement lui ont permis de mener une carrière politique hors-normes. Celui qui a été Premier Magistrat et Conseiller Général pendant plus de quarante ans a également été le président respecté de l'Association des Maires de la Réunion, mais aussi de l'Association des Communes et Collectivités de l'Outremer.

Roland Robert a marqué l'histoire politique de sa ville et de son île. Il n'a pas seulement été un grand homme politique. Il a aussi été un grand Réunionnais.

Le Progrès présente ses condoléances à sa famille, à ses proches et à tous ceux qui ont été à ses côtés dans son action politique.

    • Charles Moyac et Jean Erpeldinger, EELV-Réunion

C'est avec tristesse  que nous avons appris le décés de Roland Robert, maire de la Possession et figure historique du Parti Communiste Réunionnais.

Nous retiendrons de Roland Robert le long parcours militant. Après avoir été victime de l'exil forcé de la scandaleuse ordonnance Debré, il avait su refermer la parenthèse des années sombres de la fraude électorale et de la violence en emportant la Mairie de la Possession en 1971.

A compter de cette date, il aura consacré la majeur partie de sa vie à sa ville avec son lot de  réussites et difficultés.

Nulle opposition idéologique, nul combat politique ne peut occulter la douleur d'une famille qui, des décennies durant, a soutenu cet élu de la république. Il a marqué incontestablement la mémoire et l'histoire réunionnaises.

C'est à sa femme, à ses fils, frères, sœurs et amis que nous adressons nos pensées de courage et de soutien.
 

  • Raymond Lauret, ancien premier adjoint de la commune du Port, ancien conseiller régional

Roland Robert vient juste de quitter notre monde. L'histoire retiendra que, pour l'essentiel de sa vie, il s'est totalement investi pour sa ville de La Possession. Les générations d'hier et d'aujourd'hui relèveront qu'il fut un homme de proximité, très proche de ses administrés, non pas dans une relation clientéliste mais pour qu'une dynamique de quartiers crée une réelle entité communale à laquelle les Possessionnais seraient attachés et dont ils sauraient se recommander et être fiers. En de nombreux endroits dans le monde, des hommes et des femmes pourront témoigner de son souci de participer à la construction d'une démarche faite de solidarité entre les peuples.

Roland Robert, comme maire et comme conseiller général, s'est fortement impliqué pour que le jumelage entre les villes de pays étrangers et la coopération entre les îles de notre Océan Indien deviennent des réalités toujours en ébullition pour des fenêtres qui s'ouvriraient sur la complémentarité de nos divers horizons. L'histoire de sa ville et l'histoire de notre île retiendront cela.

Roland Robert vient de nous quitter. J'ai, pour ma part, envie à la petite place qui est la mienne en tant qu'habitant de La Possession depuis plus de quarante ans maintenant, de me souvenir du temps où, encore tout jeunes lui et moi, le hasard de nos chemins d'alors nous fit nous croiser. J'ai envie de me souvenir de ce temps où nos destins prenaient place sur le chemin de nos vies. Oui, j'ai envie de me souvenir...

C'était en 1961, au Collège d'enseignement général (CEG) du Port où j'étais en quatrième. L'un des meilleurs élèves de notre classe s'appelait Maurice Robert. Un matin, une nouvelle nous arrive. Très vite, elle fait le tour de la cour de récréation : le grand frère de Maurice et tout jeune professeur de sciences à Saint-Paul, Roland Robert, a été, lui aussi, frappé par l'Ordonnance d'octobre 1960, au même titre que de nombreux autres fonctionnaires en poste dans notre île.

Nous avons beau n'avoir de 14 ou 15 ans, nous sommes dans le bain des batailles que le Parti communiste réunionnais, le parti de nos parents, a depuis toujours menées pour que La Réunion cesse d'être une colonie pour devenir un département français. Nous sommes imprégnés des luttes que les dirigeants de ce mouvement animent pour le respect du suffrage universel et contre les fraudes électorales et les violences que subissent ses militants. L'Ordonnance d'octobre 1960 est un déni de justice que s'autorisent Michel Debré et le pouvoir parisien pour exiler hors de son île "tout fonctionnaire dont le comportement est de nature à troubler l'ordre public" !... Dès sa promulgation, cette " Ordonnance" nous avait révoltés, même si nous étions encore loin d'avoir l'âge de voter. Mais nous avions l'âge de raisonner.

J'avais une fois croisé Roland Robert, quelque part dans cette ville du Port où nos parents habitaient. La nouvelle de la mesure qui le sanctionne aussi injustement et aussi cyniquement nous bouleverse à l'école. Avec d'autres de mes camarades de classe, nous voyons Monsieur Jean Boyer, un instituteur engagé contre la fraude électorale. Jean Boyer nous propose de rencontrer Monsieur Roland Robert. Ce sera un après-midi, après la sortie des classes, chez lui, rue de la République, pas loin de l'église Sainte Jeanne d'Arc. Pas loin de là où habitaient mes parents. Notre rencontre durera une grosse heure. J'en ai encore quelques images et notamment celle de Roland, d'une dizaine d'années notre aîné, qui nous disait que nous devons comprendre que la vie est faite des mille luttes qui nous attendent et que, en ce qui le concerne, il ira se battre à Paris, avec les réunionnais qu'il faut organiser là-bas en métropole. Et que son vœu le plus grand c'est que le combat qui sera alors le sien soit aussi le nôtre.

J'ai retrouvé Roland neuf ou dix ans plus tard. C'était à l'occasion des municipales de mars 1971. Lui conduisait la liste du PCR à La Possession. J'étais au Port, avec Paul Vergès. Nous gagnâmes ici et là-bas. Nous eûmes à nous mettre au travail pour développer les territoires de nos communes respectives. Ce fut, au Port et à La Possession, un dur mais magnifique travail. Ayant eu, en 1973, l'opportunité d'acheter une petite maison SATEC dans ce qui s'appellerait " la cité Jacques Duclos ", j'ai vu La Possession se transformer. Comme tant d'autres, j'ai vécu le développement d'une urbanisation qui a su équilibrer une modernité inévitable et le respect d'un cadre de vie agréable pour ceux qui avaient choisi et qui choisiraient de s'y installer.

Une vie de maire n'est ni évidente, ni surtout de tout repos. On pourra donc toujours reprocher telle ou telle chose à Roland Robert. C'est si facile... Mais rien n'effacera ni n'affectera l'extraordinaire bilan qui est le sien comme premier magistrat d'une commune qui s'étire de l'océan au sommet de la montagne avec, au départ, des terrains ingrats, extrêmement pentus et particulièrement difficiles à travailler. Les nombreux quartiers de la commune sont riches d'originalités et de profondeurs qui se complètent pour faire de La Possession une cité particulièrement bien positionnée dans notre île.

Et je suis sûr de refléter l'état d'esprit de milliers et de milliers de Possessionnaises et de Possessionnais de tous âges et de toutes opinions en disant notre reconnaissance à celui qui a su mettre leur ville là où elle est aujourd'hui et qui l'a fait en sachant qu'il demandait alors de gros sacrifices à son épouse et à ses enfants.

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