Urbanisme

Mayotte - L'État veut éradiquer l'habitat insalubre

  • Publié le 2 août 2015 à 05:00

Le Conseil général de l'environnement et du développement durable (CGEDD) a rendu en ce mois de juillet 2015 un plan d'actions pour le développement urbain durable de Mayotte. au Ministère de l'écologie et de l'énergie.

Depuis son statut de département, Mayotte est le sujet de nombreux rapports affirmant tous que l’archipel fait face à de nombreux défis sociaux et fonciers : bidonvilles, chômage, pauvreté, habitat insalubre et indigne, vague migratoire et coûts élevés de la construction ... Le plan d'action écrit par Philippe Schmit vise à répondre durablement au manque de logement dans l’île, qui connaît une forte croissance démographique. Cette situation impose aux autorités la construction de 14 500 logements d'ici 2020 et de 53 220 d'ici 2040.

Le rapporteur explique que les besoins en construction ne sont pas indiqués dans les politiques locales, parce qu’elles ne disposent pas de projection démographique et économique. Pour lui, cela explique pourquoi les autorités ne peuvent pas "bâtir une vision d'avenir pour le territoire". Cela se traduit dans les décisions prises par les collectivités, qui investissent surtout dans " l'urgence du quotidien, " sans stratégie sur le long terme.

La case SIM (société immobilière de Mayotte) est notamment un exemple des décisions immédiates en matière de logement. Ces cases s’apparentent aux maisons Tomi à La Réunion. Entre 1980 et 2004, les mahorais préféraient utiliser ce dispositif parce qu’il ne coûtait pas cher, et leur permettait de devenir rapidement propriétaires des murs et du sol. Mais, avec le temps, ces maisons sont devenues dangereuses, car construites dans des zones à risques et ne bénéficiant pas du confort requis.

L'archipel a désormais besoin de la construction d’un millier de logements sociaux par an, selon la DEAL de Mayotte. Pourtant, les crédits de la ligne budgétaire unique (LBU) ont fluctué ces dernières années, avec des montants les plus bas enregistrés en 2011 et 2013, à 9,0 millions d'euros et 8,8 millions, et les plus hauts, avec 18,4 millions et 16,8 millions en 2009 et 2010. Face à ce déséquilibre, le plan recommande d'orienter les crédits de la LBU sur l'aménagement et de compléter le fond régional d'aménagement foncier et urbain (FRAFU), qui permettra "d'engager une dynamique d'aménagement et d'asseoir le financement d'un outil au service des politiques locales", assure Philippe Schmit.

Le plan prévoit ainsi une meilleure " dispersion des moyens au sein des programmes prioritaires ". D'autant que 89% des habitations sont vulnérables aux risques naturels et sanitaires. Le rapporteur explique également que 63% de la surface de Grande Terre est inconstructible à causes des risques naturels. Raison pour laquelle il préconise le lancement d'un plan de libération du foncier public, pour "doper" la construction et faciliter l'accès au logement. L’auteur déplore la concentration de 40% de la population à Mamoudzou et Kougnou et assure que " la puissance publique est démunie face à l’étalement urbain et aux risques. "

Plusieurs obstacles sont relevés dans le plan, notamment l’absence de police de l'urbanisme et de la construction ainsi que le manque de sensibilité aux risques des décideurs locaux. De plus, aucune zone aissainie n'existe.

Le plan met enfin l’accent sur le lien historique des mahorais à la famille et au village, qui freine l’accession à des habitats collectifs. D’autant que les mahorais ont une image négative du logement social, car il s’agit pour eux d’une rupture avec les traditions. Pour répondre à cette problématique, l’auteur préconise d’adapter les constructions aux besoins spécifiques des mahorais.

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1 Commentaires
FOX
FOX
8 ans

Il y a quelque chose quelque chose qui m interpelle....et qui me choque....je cite: le plan mets l accent sur le lien historique des mahorais à la familleet au village.......d autant que les mahorais ont une image négative du logement social, car il s agit pour eux d une rupture avec les traditions. Pour répondre à cette problématique, l auteur préconise d adapter les constructions aux besoins spécifiques des mahorais....je suis stupéfais par tels propos !?...les Réunnionnais apprécieront.....un onseil , évitez d écrire ce genre de propos qui ne peut qu attiser la colère entre les Réunionnais et les Mahorais....Comoriens......vais je ètre censuré par ces propos ?!....j attends....