Ecole de la deuxième chance de La Réunion

Premières rencontres professionnelles au Cinépalmes

  • Publié le 24 septembre 2015 à 06:00

Ce mercredi 23 septembre 2015, les élèves de l'Ecole de la deuxième chance de La Réunion (E2CR) avaient rendez-vous au Cinépalmes de Sainte-Marie avec des chefs d'entreprise locaux pour les premières rencontres professionnelles. L'objectif est double : donner une tribune et une visibilité aux patrons qui souhaitent s'engager aux côtés de l'E2CR, et montrer aux jeunes inscrits à l'école que de plus en plus d'entreprises s'intéressent à eux.

Dans la salle de cinéma, les tee-shirts blancs de l'E2CR ont envahi les rangées du haut, les costumes-cravates, eux, naviguent plutôt en bas et sur les côtés. Le but de ces premières rencontres professionnelles est que les deux interagissent ou du moins puissent échanger entre eux. "Cela ne s'était jamais fait sous la forme d'un événementiel, explique Nicolas Deloffre, directeur de l'E2CR. C'est la première manifestation qui est entièrement dédiée aux partenaires professionnels en présence de l'ensemble des stagiaires de l'île disponibles."

Créée fin 2010, l'Ecole de la deuxième chance de La Réunion est labellisée par le réseau E2C national depuis 2011. Devenue une association le 1er juillet 2012 avec un bureau composé de chefs d'entreprise locaux, l'E2CR possède quatre sites dans l'île et accueille entre 650 et 700 élèves par année. "Cela fait trois ans que l'on tourne à plein régime, précise Nicolas Deloffre. Nous avons une obligation de qualité de travail et de suivi par rapport à notre label. Il nous faut un formateur référent pour quinze jeunes. On ne peut pas ouvrir plus de places." Un audit mené par l'Association française de normalisation (AFNOR) aura lieu au mois de novembre prochain pour contrôler les différents sites et voir si le cahier des charges des E2C est respecté.

L'objectif de ces premières rencontres professionnelles est d'opérer un rapprochement entre les stagiaires de l'E2CR et les entreprises partenaires. "Les jeunes ont entre 18 et 25 ans, n'ont pas de diplômes et ont quitté le système scolaire depuis un an minimum", détaille Nicolas Deloffre. Des critères qui englobent un public nombreux dans l'île. Présents dans la salle du Cinéplames, Anne-Claire et Yohan, 24 ans, ont tous les deux connu l'Ecole de la deuxième chance par la mission locale. La première a dû arrêter le lycée avec la naissance de sa petite fille, est au chômage depuis sept ans et espère obtenir un diplôme dans la vente. Le second n'est pas allé au delà de la 3ème, a multiplié les petits boulots - pas toujours déclarés - et a pu, avec l'E2CR, travailler pour de grandes enseignes comme Leclerc et Carrefour. Il aimerait, "éventuellement", devenir chef de rayon.  

Versement de la taxe d'apprentissage et don de matériel informatique

Un peu plus loin, Florent, 25 ans, est entré à l'école cinq mois plus tôt et dit avoir "bien aimé" tout ce qu'il a fait, des cours de remise à niveau aux stages de deux semaines en entreprise. Le jeune homme n'a pas encore eu de "coup de coeur" mais s'investit à fond pour décrocher "une formation un peu plus qualifiante". "C'est un gros enjeu, tout dépend de soi-même, estime-t-il. Les formateurs sont là pour nous, ensuite ça dépend du jeune même." La motivation est un élément clé pour des stagiaires qui ont tous, ou presque, connu le chômage. "Ils ont besoin de savoir que des patrons s'intéressent à eux, assène Nicolas Deloffre. Ils sont moins défaitistes, ils se disent qu'il y a des solutions."

Frédéric Cormerois est de ces "patrons"-là. "Très attaché au développement local", une valeur qui porte son établissement "depuis plus de 90 ans, ici, à La Réunion", le directeur régional BRED Banque populaire est venu signer une convention avec l'E2CR. "Un grand nombre de nos managers veulent s'investir dans les écoles du territoire, au contact des jeunes, met en avant l'homme fort de la BRED. Pour essayer de les rapprocher du monde du travail, de les sensibiliser à ce qu'est un établissement bancaire, sur la manière de tenir un budget, des choses très concrètes." Dans le cadre de la convention, la taxe d'apprentissage sera versée à l'E2CR et la BRED fera don de matériel informatique, "obsolète pour l'entreprise mais très opérationnel pour les étudiants". Tout en continuant d'accueillir des stagiaires dans ses agences.

www.ipreunion.com

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