Nomination du Secrétaire général de l'Académie de La Réunion

Syndicats et associations montent au créneau

  • Publié le 7 novembre 2015 à 10:00

Les réactions s'intensifient après la décision d'attribuer prochainement le poste de Secrétaire général de l'Académie de La Réunion a un fonctionnaire métropolitain actuellement en poste en Guyane. Le Conseil représentatif des Français de l'Outre-Mer (Crefom), qui a révélé cette information dans une tribune libre mi-octobre, se félicite de la mobilisation.

"Cette nomination, qui intervient au sein même d'une institution d’État, va à l'encontre des orientations du Président de la République et du Gouvernement", a réagi ce jeudi 5 novembre 2015 Gilles Leperlier, président de Nou Lé Kapab, l’association de défense des intérêts de la population réunionnaise. “Cette situation est d'autant plus inacceptable, qu'il existe des personnes compétentes localement pour occuper ce poste”, poursuit le communiqué de l’association.

Le fonctionnaire de métropole, après un séjour relativement court en Guyane, devrait être nommé le 15 novembre prochain. "La procédure n’est pas totalement achevée", a pourtant affirmé le recteur Thierry Theret, d’un air conciliant, le 5 novembre.

"À La Réunion, l’un des candidats qui postulait, n’a même pas eu un entretien pour ce poste, alors qu’il a, je dirais, un parcours d’excellence", regrettait également Richel Sacri, délégué régional du Conseil représentatif des Français de l’Outre-mer, le 15 octobre dernier. Dans ce courrier adressé au Premier ministre, le Crefom s’interrogeait par ailleurs sur la courte expérience du candidat pressenti.

Les organisations syndicales FSU - SNPTES, n’ont, elles, pas hésité à demander, dans un communiqué daté du 28 octobre, de recevoir les CV des candidatures locales "qui ont été écartées sans même avoir été auditionnées pour cet emploi" afin de "lever les doutes quant à la régularité et l’impartialité susceptibles d’entacher la procédure de nomination".

Une deuxième nomination extérieure en deux ans

"Nous ne pourrions accepter qu'une candidature ait été privilégiée, et ce, au détriment de candidatures locales au profil plus compétent et expérimenté", a renchéri, mercredi 4 novembre, le syndicat CGTR Educ’ Action dans un communiqué. Le syndicat assure ne pas avoir "d’opposition de principe" mais rappelle l’existence de règles nationales pour ce type de nomination.

Nou Lé Kapab espère bien empêcher cette nomination en passant à l’action. C’est la seconde fois en l’espace de deux ans que l’Académie de La Réunion réalise une embauche extérieure pour un poste à hautes responsabilités. En avril 2014 déjà, le nouveau directeur des services académiques, bras droit du recteur, venait directement de La Guyane.

"L'emploi relève de la compétence de l’État et de ce fait, des parlementaires, écrit l’association dans son communiqué. Eux qui réunissent chaque semaine des milliers de personnes lors de meetings électoraux doivent montrer leur capacité à faire de même lorsqu'il s'agit de défendre l'emploi des Réunionnais."

De leur côté, les Conseillers généraux, réunis en séance plénière le 28 octobre 2015, ont demandé au gouvernement de "réviser cette affectation afin qu’un Réunionnais, dont les centres d’intérêt Matériels et Moraux se trouvent sur l’île, qui possèdent une connaissance aiguë de l’environnement local et qui maîtrise la langue créole, soit nommée à cette fonction".

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