État d'urgence - Réunion des élus et du préfet

Radicalisation: "traiter ce cancer qui mine notre société"

  • Publié le 20 novembre 2015 à 06:00

Le préfet a réuni ce jeudi 19 novembre 2015 maires et parlementaires de La Réunion pour les informer des mesures à adopter en conséquence de l'état d'urgence, étendu à La Réunion depuis ce jeudi 00H00. Jean-Paul Virapoullé, Gilbert Annette, ou encore Michel Fontaine, se sont exprimés au micro de RTL Réunion, à la sortie de cette rencontre, sur "ce cancer qui mine notre société", selon la formule du maire de Saint-André

Dominique Sorain l’avait confirmé hier mercredi 18 novembre 2015, l’état d’urgence a été étendu à La Réunion. Le dispositif sécuritaire de l’Etat prévoit notamment l’interdiction de se rassembler dans les lieux publics sans autorisation. Michel Fontaine a confirmé le déroulement du Dipavali dans la commune de Saint-Pierre.

Gilbert Annette, maire du chef-lieu, s’est également exprimé à la sortie de la préfecture: " Le préfet a fait une explication de texte, il a rappelé les différentes dispositions de l’état d’urgence, commenté, écouté les élus qui ont bien sûr, évoqué les problèmes un peu particuliers des différentes communes. Nous sommes un peu mieux informés de la situation de la radicalisation et c’est une façon de sensibiliser les élus et d’appeler à la vigilance […] " Par ailleurs il précisera: que " le dispositif n’est pas plus développé à Saint-Denis qu’ailleurs"

Le maire de Saint-André, commune qui serait un vivier d’embrigadement djihadiste, est heureux de l’extension de cet état d’urgence.  J’avais été le premier à souhaiter à ce qu’il y ait l’état d’urgence à La Réunion pour donner au préfet, aux forces de police et de justice les moyens d’éradiquer les djihadistes qui viennent endoctriner notre jeunesse et entraîner cette jeunesse vers la morgue. C’est chose faite" martèle Jean-Paul Virapoullé. Il ajoute: "au delà de ce dispositif lié a l’état d’urgence, nous devons être de bons médecins pour traiter ce cancer qui mine notre société. Nous allons mobiliser la famille, les parents, le monde l’éducation, les services de la jeunesse de la ville, pour que nous mettions en place une grande politique de dialogue, d’information, et de remobilisation sociale".

André Thien Ah Koon, maire du Tampon, quant à lui précise que " le conseil municipal et le conseil des quartiers participeront pour lutter contre ces problèmes de radicalisation. Il faut faire attention. Il faut que les ethnies minoritaires soient plus écoutées du gouvernement".

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1 Commentaires
mécoué
mécoué
8 ans

Radicalisation :
Devant la gravité des faits , l’état d’urgence sans contexte s’impose. Par contre en aucun cas peut convenir, l’exploitation indécente qui est fait de ce drame.
La Force s’exprime et doit s’exprimer en tout temps et en tout lieu avec sagesse et dans la discrétion. Il y a trop de bavardages, trop d’images, trop de faiseurs, trop de connaisseurs après coup, trop de personnages en mal de publicité, autour de cette désolation macabre.

Dans ce type d’affaire jusqu’à présent, pratiquement personne n ‘a osé aborder le sujet sous l’angle de la « Détermination » des personnes en question. Pourquoi ces jeunes parviennent-ils ainsi à envisager et consentir l’ultime sacrifice pour eux même ?

Y a au moins deux aspects à prendre en considération :
a)Les scélérats assoiffés de pouvoir, bien camouflés en arrière plan, qui tirent les ficelles en alimentant idéologiquement et financièrement les filières d’embrigadement de jeunes? Ces tristes personnages sont assurément connus et il est probable que nous entretenons aussi des liens commerciaux avec eux, ( en cherchant dans le passé des grands terroristes, on est souvent surpris de découvrir les étroites relations qu’ils entretenaient ??) La guerre contre ces odieux personnages, sans hésitation, mais veut-on réellement la mener ? Faut bien vendre les canons hélas.

b) Les jeunes embrigadés et exploités, pourquoi deviennent-ils aussi déterminés ? qu’est-ce qu’ils rejettent ainsi dans ce monde qui les entoure et qui les ont vue et fait grandir ? d’autant selon une étude, 90% d’entre eux ne s’engage pas, par idéologie religieuse, chose que les milieux autorisés se gardent bien de dévoiler.

Il y a toujours eu des attentats, mais sans les justifier, les causes reposaient généralement sur une revendication concrète. Là, la plupart des parents sont surpris et désemparés devant cette radicalisation, qu’ils n’ont pas pressentie.

Le « jeunisme » dénoncé par un éminent homme politique et nos démissions à répétitions face au libéralisme tout azimut et autres déclinaisons perverses, occasionnant chômage et déconsidération de soi comme de l’autre, n’engendrent–ils pas ce type de rejet ?

Peut-on vivre sans moral ? Peut-on être libre sans être responsable ?
Doit-on tout dévoiler et dans les moindres détails ? N’y aurait-il pas d’autre moyen que celui de faire appel aux médias pour signaler un écolier de 11ans, perturbateur?
A part engendrer le mimétisme, la divulgation de faits divers résout quoi ? pour exemple, les bandes rivales de quartier ont toujours existé, sans bruit ni trompette policiers et gendarmes d’antan, ont toujours su avec efficacité ramener le calme…et sans « rallumer le feu » ailleurs.

Cette liste de nos démissions n’étant pas exhaustive, si on veut éviter de perdre davantage de jeune, il faut nous les sans grade, tenter de répondre à ces types de questions, il nous faut réapprendre à penser par nous même, sans faire appel aux périphrases des spécialistes.
Face à cette dramatique situation, l’emploi de la force ne peut pas être, la seule solution.
Il nous faut trouver une solution pour stopper de part et d’autre l’hécatombe.
Considération de l’autre, cadre de vie construit autour de l’éthique et des valeurs retrouvées, peuvent être aussi efficace face à la « Détermination » de ces jeunes en perdition.
Notre détermination et notre exemple les sauveront assurément du dégoût qu'ils ont d’eux-mêmes et pour leur semblable…