Crash au Maïdo - La société Mafate Hélicoptères en difficulté

Daniel Box : "Nous menons une mission de service public"

  • Publié le 6 janvier 2016 à 16:25

La société Mafate Hélicoptère a perdu un pilote et un appareil dans le crash du 31 décembre 2015 au Maïdo. Elle se retrouve aujourd'hui dans une impasse quant à son activité centrée sur l'aide au ravitaillement et à la vie des Mafatais. Sous le poids des dettes, elle ne peut se permettre l'achat d'un second hélicoptère nécessaire à la poursuite de son activité.

L’hélicoptère s’est explosé sur le rempart de Mafate jeudi 31 décembre 2015. Un pilote expérimenté est décédé, endeuillant la société Mafate Hélicoptère pour la seconde fois après le décès en mai 2010 du fondateur de l’entreprise André Bègue.

Dans ce crash, l’entreprise a aussi perdu un appareil. Elle en avait deux. Elle avait fait l’acquisition de celui-ci en avril 2015 pour la somme d'1,8 million d’euros, avait commencé à l’exploiter en octobre. “L’assurance va jouer, mais nous on ne touchera pas à cet argent, c’est la banque qui en bénéficiera pour solder une partie du crédit-bail qui a été fait avec elle, déclare Mathieu Cernot, gérant de la société Mafate Hélicoptères. On se retrouvera nous avec une seule machine.”

Difficile après l'accident de demander un nouveau prêt, or l'acquisition d'un second hélicoptère est indispensable à l'activité de l'entreprise. “Cela reste une activité à risque et l’assurance va aussi beaucoup augmenter après ce sinistre”, reconnait Mathieu Cernot. Si la société ne parvient pas à acquérir un nouvel hélico, elle ne sera pas en mesure de poursuivre ses deux activités : le circuit touristique, le transport et le ravitaillement pour les Mafatais. Suite au drame, les deux sont actuellement suspendues et devraient reprendre dans les 24 à 48 heures.

Poursuivre le désenclavement de Mafate

"Notre volonté est de pousuivre l'engagement d'André Bègue pour le désenclavement de Mafate, affirme Daniel Box, le dirigeant de Mafate Hélicoptères. Nous menons une mission de service public", qui devrait le cas échéant est prise en charge par les communes, la Région ou le Département, souligne-t-il. "Nous ne recherchons pas le profit, nous essayons juste de rentrer dans nos frais." Actuellement, la société supporte une dette de près de 2,4 millions d'euros, en raison de l'achat de l'hélicoptère et d'autres frais. Avec l'explosion de la seconde machine et la réduction de l'activité, il ne sera pas possible pour elle de retrouver l'équilibre. Le dirigeant de Mafate Hélicoptères regrette devoir prochainement se séparer des trois salariés, dont la femme du défunt qui travaillait en tant que commerciale.

Pour limiter les frais (d'essence, de maintenance, mais aussi de différentes taxes de vol), Mafate Hélicoptères devra se recentrer sur l'activité touristique : des vols simples, qui durent environ une heure et sont réservés deux ou trois jours à l’avance, sans la contrainte d’un engagement sur le long terme ou contractuel. Une décision qui pourrait être dommageable pour les Mafatais qui pourraient voir les prix des transports dans le cirque augmenter et connaître des problèmes de ravitaillement.

"Auparavant, on effectuait 60 à 80 rotations par semaine pour aider les Mafatais, dorénavant, nous ne pourrons en faire que 5 ou 6...", atteste Daniel Box avec tristesse. D'autres compagnies effectuent également des rotations mais celles-ci ne sont pas basées à Mafate même, elles sont moins disponibles et les frais qu'elles doivent supporter sont de fait largement plus conséquents. Les prix pourraient ainsi exploser et devenir inaccessibles pour une large part de la population. “Mafate hélicoptères a décidé d’appliquer des tarifs assez bas parce qu’on est conscient que les Mafatais ont très peu de moyens, n’ont aucune aide ni des communes ni de la Région en ce qui concerne les frais d’hélico", déclare de son côté Mathieu Cernot.

"Trouver une solution pour que l'entreprise continue"

Dans les prochains jours, l'entreprise va se tourner vers les communes, la Région et le Département pour essayer d'obtenir de l'aide. L'obtention d'un prêt sur le long terme lui permettrait d'acheter un nouvel hélicoptère. "Les Mafatais sont les premiers concernés mais les communes limitrophes, la Possession, Saint-Paul... sont entièrement concernées par ces problèmes", estime de son côté le maire de Salazie Stéphane Fouassin. 60 à 70% des marchandises importées dans le cirque proviennent en effet de Salazie.

"L’entreprise fait travailler sur son territoire des Salaziennes et des Salaziens et elle risque de péricliter parce qu’elle n’a pas les moyens d’acheter un autre hélicoptère… Nous devons nous mettre autour de la table, rencontrer l’entreprise Mafate Hélicoptères et voir avec la Région et les différentes collectivités comment on pourrait faire en sorte de trouver une solution pour que cette entreprise continue", poursuit Stéphane Fouassin.

De son côté, la maire de la Possession, Vanessa Miranville, reconnait que Mafate Hélicoptères assure une “mission très importante pour les Mafatais” en termes de ravitaillement et de transports. “Nous allons étudier leur appel pour voir financièrement et juridiquement ce qui est possible à la collectivité de la Possession, qui a 5 îlets à Mafate, de faire pour aider Mafate Hélicoptères”.

Les cendres de Philippe Morin, le pilote qui a péri dans l'accident, seront dispersées jeudi 7 janvier à 10h au Trou de Fer en présence de la famille du défunt actuellement présente sur l'île.

www.ipreunion.com

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13 Commentaires
voy974
voy974
7 ans

Le problème des 2 autres compagnies de l'ile (Corail et Héli lagon) pour ravitailler les mafatais est le temps de mise en place et de ravitaillement une fois dans le cirque. pourquoi Mafate hélicopteres qui travaille pour le bien des mafatais, n'ouvre t'il pas son hélistation à la Nouvelle aux helicopteres des 2 autres compagnies pour le bien des mafatais? Cela permettrait de faire baisser très largement le prix des rotations pour les mafatais...

voy974
voy974
7 ans

cousine
cousine
8 ans

La jaguar n'a rien n'a voir la dans vous été jaloux acheter vous un mafate helicopteres et en deuil je vois pas keske la jaguar vien faire la les mafatais à besoin de mafate helicopteres d ou pas beaucoup monde comprend sa malheureusement vous tan ke vous avez vos 4 roue c bon pour vous et pour le boeuf parquet vous savez même pas kske c alor monter faire le boeuf et on mettera les paquet ramassez vos langue si c pour dire des connerri mafate helicopteres est précieux pour les mafatais

marie
marie
8 ans

Il existe apparemment 2 autres compagnies d'hélicoptères ( Helilagon et Corail hélicoptères) qui peuvent faire ce travail.

mafaté
mafaté
8 ans

Perso j ai pas de Jaguar, mais je paye mes impôts. C est quoi, ca viens une ou deux fois par an à La Nouvelle et ça connait Mafate? L évolution du cirque est tt simplement la négligence des autorités et le désintérêt total à l égard des Mafatais. Quand il y en a qui réussissent ça dérange.. mais au lieu de s intéresser à ceux qui s en sortent pk pas essayé de trouver des solutions pour ceux qui galère.. jusqu'à preuve du contraire ils ont bosser dure pour arriver là où ils sont. Perso j ai le smic et je galère comme la plupart des Mafatais, mais ce n ai pas à cause de ceux qui roule en jaguar (lui o moins il propose un service utile) mais bien du désintérêt qu ont les communes et différentes instances pour les habitants du cirques...

arret pleré
arret pleré
8 ans

Quand on est entrepreneur il faut accepter des risques, mais la on est dans le: si ça marche c'est pour ma poche, si ça ne marche pas je suis un prestataire du service public. Si c'est c'est le cas du service public, alors il faut accepter de participer à un appel d'offre.

Jolaracaille
Jolaracaille
8 ans

Enfin une vraie réflexion politique pour une vraie décision politique qui engendra des deniers publics....ça changera des voyages ou autres frais de bouche....

8 ans

Arête ocuper notre qui svp

8 ans

Arrêt ocuper le qui des Mafatee svp

8 ans

Sauf erreur de ma part, quelques Mafatais qui pleurent aujourd'hui ont été assujettis à de sérieux redressements fiscaux au cours des 10 ou 15 dernières années. La Nouvelle est devenue ce qu'on bien voulu en faire ses habitants; business is business. Le développement et le droit à une vie normale, oui. Mais que ceux qui en tirent une large ressource acceptent de contribuer à la vie de la cité et au coût et dépenses que cela induit, c'est la moindre des choses aussi, or tous ne semblent pas prêts à l'accepter. Quand on a une Jaguar garée au col des Boeufs, on peut payer ses impôts, non ?

mafaté
mafaté
8 ans

Tôle su bœuf? .. coquille St Jacque? Mi norai jamais imaginé trouver c trois mots dans un seul commentaire! Cela témoigne de la bêtise et de la pertinence d un tel discours... Balaye devan out porte avant passer devant sak les autres. Emplois? Mafate helicop et d autres compagnies permettent indirectement ou directement l activité touristique qui est le revenu principal du cirque et font vivre bcp de familles.. c notre seul moyen de transport pour l acheminement de marchandises .. et pour info, par famille c une fois tous les trois mois en moyenne, et une fois tous les 2 semaines c à pied! Alors ce genre de réflexion en plus ds un moment comm cela , garder le pour vous

maki
maki
8 ans

Demandez à Didier Robert! Il avait promis d'agir pour l'économie réunionnaise! Il semblerait qu'il y ait de l'argent par la Région vu le salaire et les diverses compensations de loyer qu'il s'octroie...

créer des emplois
créer des emplois
8 ans

et pourquoi ne pas monter une compagnie de boeuf paquet? pour les balles de riz et les feuilles tole ca convient tres bien et ca fait moins de bruit. Par contre c'est vrai que pour les coquilles st jacques les soirs de reveillons il faut prevoir des congelateurs à gaz et s'y prendre avec des jours d'avance.