Renault

La presse pointe un manque de transparence préjudiciable

  • Publié le 15 janvier 2016 à 13:05

Le "jeudi noir" de Renault en Bourse, alors qu'était révélé que la firme automobile polluait plus que prévu sans toutefois frauder, illustre le manque de transparence de la marque au losange, selon la presse de vendredi.

"Renault pris la main dans le pot... d'échappement", titre plein d'à-propos Le Parisien/Aujourd'hui en France qui relate la "journée noire" vécue par le constructeur français "avec la révélation de perquisitions par la Répression des fraudes et de taux de pollution trop élevée de ses moteurs".

Les premiers tests réalisés dans le cadre de l'enquête ouverte après le scandale Volkswagen ont en effet montré que des Renault Diesel dépassent les normes de pollution mais n'ont pas de logiciel de fraude, ce qui n'a pas empêché l'action de perdre 10,28% à la Bourse de Paris.

"Estimant qu'il n'y a pas de fumée sans feu, les marchés ont fait plonger l'action de la marque au losange, qui crie pourtant son innocence et affirme qu'elle n'a pas triché", raconte David Barroux dans Les Echos.

"Aucune tricherie volontaire n'a été démontrée", insiste la ministre de l'Ecologie Ségolène Royal dans un entretien au Parisien. Mais, prévient-elle aussitôt, "Renault doit réagir dès maintenant pour mettre ses moteurs aux normes".

- 'Stratégie d'évitement' -

D'une manière générale, "ce climat électrique invite le monde de l'automobile à balayer rapidement devant sa porte avant qu'une nouvelle catastrophe survienne", estime Gaëtan de Capèle dans Le Figaro, s'interrogeant à l'instar de nombre d'éditorialistes : "qu'on le veuille ou non, le dépassement des normes d'émission de Renault et de certains de ses confrères, qui se présentaient jusqu'ici comme irréprochables, pose tout de même quelques questions..."

Pour David Barroux (Les Echos), "même si Renault n?a pas installé des lignes de code manipulatrices dans ses voitures, il n'en reste pas moins vrai que le monde de l'automobile sait bien que tous les acteurs ont appris à manipuler les résultats des tests de consommation d'essence ou de pollution".

La firme "aurait pu jouer la transparence ou la politique de l'édredon en officialisant ces contrôles pour mieux les banaliser. En les cachant à l'opinion, elle a pris un risque considérable", regrette Alain Dusart dans L'Est républicain.

"Le groupe conduit par Carlos Ghosn a visiblement cru que les perquisitions pourraient rester secrètes" et il "paie chèrement sa stratégie d'évitement", professe Laurent Bodin dans les colonnes de L'Alsace.

Par Jessica BERTHEREAU - © 2016 AFP

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