Tribunal correctionnel de Saint-Pierre

Affaire du foyer de Terre Rouge : 3 ans d'inéligibilité requis contre Nassimah Dindar, Jean-Jacques Vlody et Bachil Valy

  • Publié le 10 mars 2016 à 12:29

Le procureur a émis ses réquisitions à l'issue du premier jour du procès de l'affaire dite du "foyer de Terre-Rouge". 3 ans d'inéligibilité, 6 mois de prison avec sursis et 30 000 euros d'amende ont été requis contre Nassimah Dindar et Jean-Jacques Vlody. 4 mois de prison avec sursis, 20 000 euros d'amende et 3 ans d'inéligibilité ont été requis contre Bachil Valy. La présidente du conseil départementale s'est dite "surprise" par les réquisitions du ministère public les recrutements en soulignant être dans l'incapacité de suivre les évolutions de carrière de près de 5 000 agents de sa collectivité. Elle ajoutée être"sereine". Le procès s'est ouvert ce jeudi 10 mars 2016 pour deux jours au tribunal correctionnel de Saint-Pierre.

Nassimah Dindar, présidente du conseil départemental, deux ex vice-présidents de cette collectivité,  Jean-Jacques Vlody et Bachil Valy, un ex conseiller général, Yvon Bello, et un ancien membre du Cabinet du Département, Michel Soucramanien, sont poursuivis pour discrimination à l'embauche. Ce jeudi, le tribunal s'est attaché à comprendre le mécanisme des recrutements au foyer de Terre-Rouge, dans le but de déterminer s'il y a eu ou non intervention des élus.

Les faits se seraient produits entre 2008 et 2009. Les mis en cause auraient proposé des CV et favorisé l'embauche de militants réputés proches de la majorité du conseil général (ancienne dénomination du conseil départemental). A l'époque, Nassimah Dindar, venait d'être réélue à la présidence du Département, alors que la majorité changeait de bord et passait de droite à gauche.

17 agents dont le contrat n'a pas été renouvelés ont alors décidé de porter plainte. Nassimah Dindar a toujours réfuté une quelconque implication dans ce dossier. Elle indiquait ne pas être en mesure de suivre les recrutements et les évolutions de carrière de près de 5 000 agents de sa collectivité. Ce jeudi matin à la barre du tribunal, elle a réaffirmé qu'aucune réunion politique n'avait eu lieu "en catimini" pour décider de ces recrutements. "Je suis présidente d'une collectivité, c'est le directeur des ressources humaines qui recrute", a-t-elle souligné.

Jean-Jacques Vlody et Bachil Valy sont respectivement mis en cause dans le recrutement jugé litigieux de neuf et cinq personnes. Le premier reconnait avoir transmis des candidatures de certains de ses administrés à plusieurs structures et  réfute avoir fait le tri en fonction de considérations politiques. Il explique avoir accompagné dans ses candidatures "une population en grande souffrance vis-à-vis de l'emploi" qui sollicite les élus, "que ces personnes soient de notre sphère politique ou pas". De son côté, Bachil Valy admet avoir transmis trois CV à la directrice du foyer de Terre-Rouge.

Il est reproché à Yvon Bello d'être intervenu dans le recrutement supposé litigieux de trois personnes. Quant à Michel Soucramanien il est supposé avoir joué un rôle d'intermédiaire en informant les élus des postes disponibles. "Mon client n’a aucun pouvoir décisionnel, il a transmis tous les CV qu'on lui donnait sans distinction, même ceux de personnes qui ne faisaient pas de politique", assure l'avocat de Michel Soucramanien.

Le procès se poursuit ce vendredi.

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1 Commentaires
Roseline
Roseline
8 ans

Comme il ne faut jamais recruter quelqu'un de sa connaissance et qu' à la Réunion tout le monde se connaît plus ou moins, bientôt seules les goyaves de France seront recrutées sans risque et les créoles n'auront plus qu'à regarder!