Une 11ème journée mondiale organisée ce mercredi 15 juin 2016

La maltraitance faite aux personnes âgées, un sujet "encore trop méconnu et tabou"

  • Publié le 15 juin 2016 à 14:00

"Le mercredi 15 juin 2016, c'est la Sainte Germaine.... Mais c'est aussi la onzième journée mondiale de lutte contre la maltraitance des personnes âgées", ironise l'ALMA 974 dans un communiqué. Selon l'association, "la maltraitance à domicile a concerné 83 personnes dont 16 personnes handicapées (moins de 60 ans) et 5 en institution". (photo illustration)

La journée mondiale de lutte contre la maltraitance des personnes âgées a été lancée en 2006 par le réseau international de prévention contre la maltraitance des personnes âgées, pour donner une suite au plan d’action international sur le vieillissement des Etats Unis, adopté à Madrid en avril 2002.", explique l'association. " ALMA 974 ", créée en septembre 2000, participe à la lutte contre la maltraitance faite aux personnes âgées (et depuis 2005, aux adultes handicapés) en assurant 2 permanences téléphoniques par semaine (le mardi matin de 9h à 12h et le jeudi après - midi de 13h à 16h au 0262 41 53 48), en participant à des manifestations.

83 personnes maltraitées repérées par l'association en 2015

L’écoute ALMA 974 a ouvert, en 2015, 88 dossiers contre 58 en 2014. 35 fiches ont été transmises par le 39 77. L'association a compté 61 femmes, 22 hommes, 3 couples et 2 groupes de résidents en établissement ont fait l’objet d’un signalement. La maltraitance à domicile a concerné 83 personnes dont 16 personnes handicapées (moins de 60 ans) et 5 en institution.

La maltraitance psychologique est la forme la plus présente dans les situations traitées en 2015, suivies d’atteintes aux droits, financières, négligences, physiques et enfin médicales.

Néanmoins, pour l'association, ces chiffres ne traduisent qu’une faible partie de la réalité " la partie émergée de l’iceberg " selon le professeur Robert HUGONOT, père des écoutes ALMA. "Le vieillissement de la population amène plus de pathologies et une plus grande dépendance, des situations difficiles à gérer surtout lorsque l’aidant vieillit et se retrouve lui-même avec des problèmes de santé. Les nombreux conflits familiaux, d’intérêts, les addictions, le chômage ne favorisent ni l’entraide ni la communication. L’habitat mal adapté, la promiscuité, le bruit sont autant de facteurs aggravants", poursuit l'association.

www.ipreunion.com

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1 Commentaires
Daniel
Daniel
7 ans

C'est trois fois plus, et je constate que la situations de grande détresse n'interesse pas ou très peut les internautes, indiferense a la détresse des plus fragiles
La maltraitance des personnes âgées est un ensemble de comportements ou d'attitudes, uniques ou répétées, concernant les personnes âgées dans le cadre d'une relation de confiance ou de dépendance et qui peut causer la détresse ou des blessures à ces personnes. La maltraitance peut être de type physique, moral, financier, sexuel ou plus simplement de la négligence.
La maltraitance des personnes âgées
Définition internationale
Le Conseil de l’Europe donne une définition de la maltraitance dès 1987 :
« Tout acte ou omission commis dans le cadre de la famille par un de ses membres, lequel porte atteinte à la vie, à l’intégrité corporelle ou psychique, ou à la liberté d’un autre membre de la famille ou qui compromet gravement le développement de sa personnalité et/ou nuit à sa sécurité financière. »
Selon la classification du Conseil de l’Europe de 1992, on distingue :
• les violences physiques : coups, brûlures, ligotage, soins brusques sans information ou préparation, non-satisfaction des demandes pour des besoins physiologiques, violences sexuelles, meurtre dont euthanasie ;
• les violences psychiques ou morales : langage irrespectueux ou dévalorisant, absence de considération, chantages, abus d'autorité, comportements d'infantilisation, non-respect de l'intimité, injonctions paradoxales ;
• les violences matérielles et financières : vols, exigences de pourboire, escroqueries diverses, locaux inadaptés ;
• les violences médicales ou médicamenteuses : manque de soins de base, non-information sur les traitements ou les soins, abus de traitement sédatif ouneuroleptique, défaut de soins de rééducation, non-prise en compte de la douleur ;
• les négligences actives : toutes formes de sévices, abus, abandons, manquements pratiqués avec l'intention de nuire ;
• les négligences passives : relevant de l'ignorance, de l'inattention de l'entourage ;
• la privation ou la violation des droits : limitation de la liberté de la personne, privation de l'exercice des droits civiques, d'une pratique religieuse.
• la maltraitance civique : cette catégorie concerne la violation des droits élémentaires du citoyen (détournement de procuration, privation de papiers d'identité, enfermement)
Les différentes situations[modifier | modifier le code]
La maltraitance peut survenir aussi bien au domicile de la personne âgée qu'en institutions et émaner des professionnels comme de l'entourage. De plus, les victimes le plus souvent se taisent (sentiment de honte, peur de représailles éventuelles)1. Il est donc aujourd'hui malaisé de quantifier réellement le problème.
La maltraitance au domicile[modifier | modifier le code]
Dans le cadre de la maltraitance au domicile, les facteurs de risque d'apparition de la maltraitance sont liés :
• à la personne âgée (selon le degré de dépendance physique ou psychique, les états démentiels, la situation financière, ou encore l'isolement social) ;
• à la situation familiale au sein de laquelle la personne âgée évolue (alcoolisme, toxicomanie, problèmes financiers, fragilité psychologique, antécédents de violence familiale ou encore épuisement physique et nerveux des parents qui s'occupent de la personne âgée) ;
• à l'infrastructure du lieu de vie (locaux trop exigus ou non adaptés au degré de dépendance de la personne âgée, isolement géographique).
La maltraitance en institutions[modifier | modifier le code]
La maltraitance en institutions apparaît souvent comme le symptôme de lacunes institutionnelles graves. En effet, une institution qui n'a pas de démarche active debientraitance court le risque de voir survenir en son sein des maltraitances de différentes sortes. Comme l'indique Éliane Corbet, docteur en psychopédagogie, il existe« une violence faite à un usager dès lors qu'une institution ne remplit pas ou plus sa mission à son égard, dès que la qualité de son accueil n'est plus garantie, dès que les intérêts de l'institution priment sur ceux de l'usager accueilli »2.
« Chaque année en France des dizaines de milliers de cas de maltraitance rythment encore la vie des maisons de retraite. Officiellement, seuls 5 % des 10 500 établissements feraient l'objet de signalements. Cela concernerait tout de même plus de 32 000 pensionnaires, victimes potentielles de pratiques allant de la privation de nourriture aux coups et blessures »3.
En réalité, selon les professionnels du secteur (associations de familles de résidents FNAPAEF, syndicats de directeurs AD-PA et associations de lutte AFPAP), 70 % des maisons de retraite seraient maltraitantes. Il s'agirait de maltraitances passives dons les conséquences sont dramatiques et souvent tragiques pour les personnes âgées. Ces maltraitances sont rarement détectées et souvent minimisées par les autorités et les familles4.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Maltraitance_des_personnes_%C3%A2g%C3%A9es