Attentat de Nice : le bilan s'élève à 84 morts et une cinquantaine de blessés graves

Des feux d'artifice à l'horreur

  • Publié le 16 juillet 2016 à 01:05

La promenade des Anglais, à Nice, a été le théâtre de l'effroi ce jeudi 14 juillet 2016. Alors que les feux d'artifice célébrant la fête nationale touchaient à leur fin, un camion fou a foncé dans la foule rassemblée sur la place, causant 84 morts dont des dizaines d'enfants et adolescents. 202 personnes sont blessées dont une cinquantaine gravement. 25 sont toujours en réanimation Le chauffeur du poids-lourd a été abattu par les forces de l'ordre. Il s'agissait d'un Tunisien titulaire d'un titre de séjour, résidant dans les quartiers nord de la ville. Depuis la tuerie de Charlie Hebdo, en janvier 2015, ce sont 230 personnes qui ont succombé lors d'attentats en France. L'état d'urgence est prolongé pour trois mois. L'enquête a été ouverte et la cellule de crise anti terroriste du parquet de Paris s'en est saisie. Il s'agit désormais de déterminer si le chauffeur a pu bénéficier de complicité et d'éventuels liens avec des organisations terroristes.

Au volant de son camion frigorifique de 19 tonnes, il a foncé sur deux kilomètres sans s’arrêter, semant la mort sur son passage. Poussettes et victimes sont fauchées sur son passage, mais l’horreur ne s’arrête pas là. L’individu a tiré plusieurs fois sur la foule avant d’être abattu par les forces de l’ordre. D’abord interloqués, puis paniqués, les trois mille promeneurs amassés sur les lieux se sont dispersés, tentant d’échapper à la course folle du véhicule.

Le chauffeur : un Tunisien de 31 ans prénommé Mohamed Lahouaiej Bouhlel, détenteur d’un titre de séjour et résidant dans les quartiers nord de Nice. Si l’homme ne faisait pas l’objet d’une fiche S, la section antiterroriste du parquet de Paris a ouvert une enquête peu après le drame pour "assassinats et tentatives d’assassinats en bande organisée en lien avec une entreprise terroriste" et "association de malfaiteurs terroriste criminelle". Le camion frigorifique avait été loué quelques jours auparavant. Lors de son allocution en fin de journée, ce vendredi, le procureur de Paris a dressé le parcours du chauffeur.

Si le terroriste a été abattu par les forces de l'ordre, il a eu le temps de tirer à plusieurs reprises sur les policiers. Dans son camion, ont été retrouvées armes réelles et factice. Des papiers d'identité ont également été saisis. Une perquisition a ensuite eu lieu à son domicile, ce qui a permis aux enquêteurs de récupérer divers matériels informatiques et téléphoniques.

Il s'agit maintenant d'analyser de nombreuses données de téléphonie et de télésurveillance. L'objectif est ainsi de déterminer s'il a pu bénéficier de complicité et s'il avait d'éventuels liens avec des organisations terroristes islamiques. François Molins a notamment précisé que ce type d'action "s'inscrit et correspond très exactement aux appels aux meurtres de ces organisations".

Le président de la République, qui a pris la parole dans la nuit, vers 3h45, a annoncé que l’état d’urgence serait prolongé pour trois mois. Il devait s’achever le 26 juillet.  Lors de son allocution à Nice, il a déploré une tuerie dont l’objectif était de satisfaire "la cruauté d’un homme et peut-être d’un groupe". Trois jours de deuil national ont été décrétés, du 16 au 18 juillet.

- 84 morts dont des dizaines d'enfants -

Le bilan de cet attentat s’élève à 84 morts, dont des dizaines d’enfants et adolescents. Une cinquantaine de personnes sont en urgence absolue, donc entre la vie et la mort. Un lourd bilan qui fait de cette tuerie la plus importante d’Europe depuis les attentats de Pairs qui ont fait 130 morts. Parmi les victimes, des étrangers : une Russe, une Arménienne, un Ukrainien, trois Allemands et deux Américains. De nombreuses familles de disparus sont encore dans l’attente, le temps que le travail d’identification des corps soit effectué. Un hashtag #RechercheNice a été lancé sur les réseaux sociaux afin de relayer au maximum les avis de recherche.

Au lendemain du drame, c'est le choc qui primait à Nice. Une ambiance pesante, où d'autres ont tenté de garder leur quotidien intact, en sortant contempler la mer ou faire leur jogging alors que des corps gisaient encore sur la place. Et si, après les attentats de Paris, le sentiment d'unité nationale soutenu par la classe politique avait été privilégié, aujourd'hui, la tension a commencé à gronder quelques heures après l'attentat. L'opposition s'est notamment interrogée sur la gestion de l'état d'urgence par le gouvernement. Alain Juppé a aussi affirmé que "si les moyens avaient été pris, cet attentat n'aurait pas eu lieu". Des réactions fortes et rapides qui installent une situation de polémique alors que l'heure devrait plutôt être au rassemblement.

 

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