Ils se sont envolés vers l'Arabie Saoudite pour effectuer un pèlerinage à la Mecque

Islam - Le hadj, "quelque chose d'extraordinaire"

  • Publié le 28 août 2016 à 05:00

Ce samedi 27 août 2016, une vingtaine de personnes se sont retrouvé à l'aéroport Roland Garros en vue d'effectuer un long - très long voyage. Tous avaient le regard serein et apaisé, emplie d'une joie rare chez les voyageurs souvent stressés. A 17h30 cette petite foule issus de Saint-Denis et d'ailleurs s'apprête à rejoindre l'Arabie Saoudite, pour le pèlerinage sacré de la Mecque. Premier voyage pour certains, ou le trentième pour d'autres, chaque départ a pourtant une saveur particulière pour ces croyants.

Tout le monde avait rendez-vous à 15h00 à Gillot, ce samedi, afin d'enregistrer les bagages. Les pélerins seront absents pendant 20 jours. Le temps du voyage et du pélérinage. Avec la croyance en un Dieu unique et au prophète Mohamed, les cinq prières quotidiennes, le ramadan, l'aumône, le pélérinage à la mecque, le Hadj, fait partie des cinq pilier de l'Islam. Chaque Musulman doit accomplir ce pélérinage, à condition d'en avoir les moyens physiques et financiers.

Cette année c'est sur un vol d'Air Mauritius que les croyants réunionnais ont voyagé. D'abord en direction de Maurice avant de prendre un vol vers Dubaï. La liaison sera ensuite faite vers l'Arabie Saoudite. En tout, 13h00 de voyage sont nécessaires pour atteindre le lieu de pèlerinage.

Au départ de La Réunion, une vingtaine de personnes, accompagnées par Idriss Omarjee, qui a effectué plus de trente voyages dans la ville sainte. "C'est quelque chose d'extraordinaire" témoigne t-il. Il explique "vous avez beau avoir tout l'argent du monde, vous pouvez ne pas être appelé. Parfois le plus pauvre d'entre nous va lui, être appelé et partir à la Mecque".

Cet appel, dit-il, consiste à avoir une foi sans faille. Mohammed, qui accompagne son épouse, un peu stressée au départ de l'avion, est parti faire le Hadj il y a dix ans. L'émotion dans sa voix témoignait encore de la joie ressentie une fois arrivée sur place. "A l'épreuve de la foi, vous allez franchir un cap spirituel dans votre vie. L'arrivée à la Mecque est un moment d'intense émotion. Quand vous arrivez là-bas, toutes les personnes présentes sont là dans un seul but : rendre grâce à Dieu. Nous sommes vêtus d'un linge blanc - la matière ne doit pas être cousu -, avec laquelle nous ne voyons ni le riche ni le pauvre, ni le beau ni le moins beau… Tout le monde est sur un même pied d'égalité. Quand vous voyez cette ferveur religieuse, tellement intense, vous vous dites que le moment de consécration est arrivé" exprime t-il.

De nombreux proches ont tenu ce samedi à accompagner famille ou amis vers ce grand voyage. comme l'a confié une maman, "chacun son tour, et notre tour viendra Inch'Allah".

"Un monde qui n'a pas de frontières"

Même si le pèlerinage est avant tout un moment de joie pour ceux qui peuvent le vivre, il n'en reste pas moins une épreuve parfois dangeureuse. L'an dernier, près de 2 300 fidèles sont morts dans une gigantesque bousculade. La foule qui est chaque année estimée à plus de 2 millions de personnes est appréhendée par certains Réunionnais en partance pour l'Arabie Saoudite. Ces derniers gardent néanmoins l'esprit serein. Pour Mohammed, "le pèlerinage est parfois difficile, comme tout chose que vous vivez. A l'épreuve de la foi, rien n'arrête un pèlerin", même pas l'actualité qui frappe notamment les musulmans de France.  "Quand vous êtes appelés, vous le faites au delà même de ce qu'il se passe dans votre pays. Là bas, c'est la fusion, l'union, l'intégration dans un monde qui n'a pas de frontières" conclut-il.

Lorsque les fidèles arriveront sur place, ils devront se rendre à Médine où se trouve la Kaaba, pour en faire sept fois le tour. C'est autour d'elle qu'a été construire la Grande Mosquée, vers laquelle les Musulmans se tournent pour prier cinq fois par jour. Le moment fort du Hadj reste la journée consacrée à la prière sur le Mont Arafat.

Ce pèlerinage marque aussi l'Aïd-al-Adha (la fête du sacrifice) célébrant la soumission à Dieu d'Abraham. Ce dernier avait, selon la tradition, failli immoler son fils Ismaïl. Pour mettre sa foi à l'épreuve, Dieu lui avait demandé son fils unique. Au moment où il allait passer à l'acte, Dieu, dit la tradition, lui a envoyé l'ange Gabriel pour qu'il arrête son geste et lui demande de sacrifier un mouton à la place d'Ismaïl.

www.ipreunion.com

 

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