Tribune libre de Jean-Luc Duval, Président Collectif Citoyen Handicap

Rentrée scolaire : un véritable parcours du combattant pour les parents d'enfants handicapés

  • Publié le 3 septembre 2016 à 08:21

Alors que le gouvernement annonce une réussite sans faille de la rentrée scolaire dans un discours désormais bien rodé, il omet de faire mention de ces milliers d'enfants handicapés qui n'ont pu rejoindre leurs camarades sur les bancs de l'école, faute d'un minimum d'empathie d'un ministère qui les a encore abandonné sur le chemin de l'école. la loi est pourtant claire, tous les enfants sans aucune distinction doivent pourtant accéder à l'école de la république mais dans la réalité, ce n'est a peine 25% d'entre eux qui ont ce privilège car dans ce grand pays des droits de l'homme, une ségrégation silencieuse, cruelle s'est mise en place.

Cette rentrée scolaire 2016 n'a pas été différente des précédentes, le manque de préparation, l'absence des auxiliaires de vie scolaire par un recrutement insuffisant, le manque de formation de celle-ci ont transformé cette journée si importante pour les enfants en un véritable parcours du combattant pour les parents d'enfants handicapés impuissants face à un système qui les considèrent encore au 21ème siècle comme des pestiférés, en traumatisme pour ces enfants obligés pour beaucoup d'entre eux, refoulés aux portes des école de rebrousser chemin.

Mme Belkacem interpellée, il y a quelques jours sur une radio par une maman désemparée n'a pas hésité a lui promettre sa présence à ces cotés avant de se servir d'elle, à travers de certains médias pour faire croire que l'inclusion de tous ces enfants est effective, point de ministre comme promis mais un mépris total de la part d'une ministre effrontée qui semble considérer que mentir aux Français est partie intégrante de ces fonctions, un rendez-vous manqué pour une jeune maman qui pensait naïvement pouvoir lui montrer son quotidien.

Le Collectif Citoyen Handicap dénonce vigoureusement l'atteinte aux droits fondamentaux de ces milliers d'enfants qui attendent toujours de pouvoir rejoindre leurs camarades à l'école, l'attitude méprisante des administrations qui refusent d'apporter la moindre réponse aux parents ces chefs d'établissement qui ont renvoyé ces enfants chez eux comme à l'époque la plus sombre de l'histoire ou certaines catégories de populations étaient interdites d'école. Nous demandons à M.Hollande et sa ministre de l'éducation de nous recevoir sans délai,de mettre fin à cette discrimination, à M.Toubon défenseur des droits d'assumer ces responsabilité en condamnant l'état Français.

La situation étant devenue explosive, nous mettons en garde sur une éventuelle multiplication des actions spectaculaires de parents qui n'hésiteront plus à monter sur des grues, forcés de constater que se mettre en danger semble être devenue une condition préalable à l'obtention du droit à l'éducation pour leurs enfants.

Jean-Luc Duval, Président Collectif Citoyen Handicap

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1 Commentaires
Handireunion
Handireunion
7 ans

Ce problème n'est pas du fait de la ministre actuelle, mais de TOUS les gouvernements depuis 40 ans. Depuis 2005 les choses sont claires mais les habitudes institutionnelles françaises sont ancrées profondément.
Sur le fond du problème il n'y a rien à redire mais :
- l'inscription à l'école maternelle et primaire se fait en mairie, pas au ministère.
Donc si l'enfant n'est pas inscrit, c'est la faute de la mairie. L'inscription d'un enfant porteur de handicap dépend de l'orientation de la notification de la MDPH : école publique ou institution spécialisée. Dans le premier cas, il y a une commission composée de l'enseignant référent (handicap) de la circonscription, du directeur de l'école, de la mairie… Dans le deuxième cas, le manque de places disponibles relève du Département et de l'ARS.
Si le maire ou l'EN n'ont pas prévu d'AVS, le directeur peut refuser l'enfant. C'est moche mais c'est ce qui arrive dans la plupart des cas. Question de responsabilité vis à vis de l'ensemble des élèves.

Les parents qui se sont vus refuser l'inscription et l'accès à l'école publique peuvent entamer une procédure en référé contre l'Education nationale, avec le soutien actif de votre association bien entendu. Les familles ont toujours gagné. Cela demande un peu de courage et beaucoup d'obstination de la part des parents et des associations qui les soutiennent.

Inscrivez-vous à la direction de la cohésion sociale pour participer aux commissions d'orientation et à la CDAPH et faites bouger les lignes de l'intérieur, là où tout se décide.