Pour Halloween, La Réunion a ses propres légendes effrayantes

Gran Mère Kal et autres "zistoir bêbête"

  • Publié le 31 octobre 2016 à 15:27

Plutôt qu'une sorcière juchée sur son balai ou une grimace de citrouille, La Réunion a ses propres légendes effrayantes. Entre l'ombre planante de Gran Mère Kal ou le souvenir angoissant du sorcier Sitarane, les "zistoir bêbête "péi ont de quoi faire dresser les cheveux sur la tête.

"Gran Mère Kal, kel hèr i lé ?" Quel marmaille n’a jamais entendu cette interrogation mystérieuse et effrayante dans la cour de l’école ou dans sa case ? Gran Mère Kal, c’est un peu le personnage emblématique de l’imaginaire créole. Aux origines rocambolesques, elle est régulièrement apparentée à une sorcière ou un oiseau sombre aux ailes menaçantes.

Car plutôt qu’Halloween et ses citrouilles grimaçantes, La Réunion a ses propres légendes teintées de sorcellerie et empreintes de mystère. Ainsi, Gran Mère Kal pourrait avoir pris ses quartiers au fin fond du volcan, cette montagne impétueuse et colérique vomissant des fontaines de lave. Et où l’obscurité au fond des cratères n’est perturbée que par la lumière rougeoyante d’un liquide brûlant et les chuchotements des âmes errantes, anciens hommes dont la témérité aurait conduit à la mort. Sur les parois, se dessine l’ombre intimidante de Grand Mère Kal. Selon la légende, elle se transformerait en oiseau de mauvais augure, passant près des cases pour annoncer une funeste nouvelle en hurlant "Tout ! Tout !". Pour les enfants, elle fait office de "grand méchant loup". Les deux personnages ont en commun leur cannibalisme, leur cruauté et leur goût pour la chair tendre.

Et puisque le temps de l’esclavage est prompt à la création et circulation d’histoires "bêbêtes", impossible de faire l’impasse sur Madame Desbassyns. Puissante esclavagiste dans l’ouest de l’île, son traitement à l’égard de ses hommes aurait été d’une cruauté sans égale. Pied coupé, rebelle pendu la tête en bas sous le soleil jusqu’à ce qu’il meurt de soif et autres sanctions inhumaines : peut-être a t-elle aujourd’hui rejoint Gran Mère Kal au fin fond du volcan.

Un compère sans foi ni loi a pu venir les rejoindre. Un sorcier répondant au nom de Sitarane, d’un don prodige pour les cambriolages. Buvant le sang de ses victimes, la légende voudrait que sa bande attende minuit, l’heure favorable pour égorger un coq noir et s’assurer du succès de leurs opérations. Répandant sur leur trajet un sachet de poudre pour mieux endormir leurs victimes…

Peut-être ces légendes n’ont elles ni queue ni tête. Peut-être que non. En attendant, la sorcellerie à La Réunion a la vie dure. Et dans le doute, on préfère continuer à éviter les étranges paquets déposés à " la croisée chemins "...

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