Tribune libre d'Alternative Transport Réunion (ATR-Fnaut)

Carrière des Lataniers: "Un faux problème"

  • Publié le 2 décembre 2016 à 17:07

L'association Alternative Transport Réunion (ATR-Fnaut), membre de la Fédération Nationale des Associations d'Usagers des Transports, s'est donné pour objectif de défendre les intérêts des usagers des transports, et de " favoriser un aménagement équilibré du territoire et un développement durable, protéger l'environnement local et global, améliorer le cadre de vie et le paysage urbain, suburbain et naturel, réduire les gaspillages économiques liés aux déplacement à La Réunion. " Dans un communiqué, que nous publions en intégralité, elle fait part de sa position sur la carrière des Lataniers.

Les Possessionnais ont raison de refuser de payer par leurs impôts les nouveaux raccordements à la RN1 sur le littoral. Mais ils ne doivent pas plus accepter que la Région conditionne ce financement en échange des désagréments d’une carrière, en centre-ville, aux Lataniers.

Les problèmes de circulation de la commune ont certes accompagné le dynamisme démographique dont peut s’enorgueillir la Possession depuis les années 80. Il n’était pas facile de libérer et viabiliser les terrains pour accueillir autant de familles supplémentaires sur un temps relativement court.

Mais les emplois restaient extérieurs !

L’engorgement du centre s’est accru d’autant plus que les nouveaux quartiers d’habitation renvoyaient tout le trafic sur la RN1, concentré sur quatre branchements : au départ du CD41 pour Ravine à malheur, au marché des pêcheurs, pour le nouveau centre, vers Sainte-Thérèse, à la Zac 2000, à la Rivière des Galets, au Sacré-cœur.

Le problème est donc bien celui de l’engorgement automobile sur la route nationale 1 vers Saint-Paul, vers le Port et vers Saint-Denis ! Ces trois communes concentrent les emplois sans avoir à financer l’hébergement des Possessionnais ! Seule La Possession offrait encore des terrains à bâtir pendant que services et activités se déployaient et enrichissaient leurs économies en périphérie.

Le Schéma d’aménagement Régional (SAR) entérine cette orientation sans en soulever tous les impacts communaux. Or " l’Écocité tropicale et insulaire " soutenu par l’Europe et l’État, couvre les agglomérations continues de Saint-Paul à La Possession et au Port. Et ce faisant, il ambitionne d’intégrer l’objectif d’un " déplacement durable " dans ces trois agglomérations, sur la colonne vertébrale qu’est la RN1.

C’est donc aux deux communautés de commune – TCO et CINOR – et à la Région qu’il revient de relayer La Possession dans cet effort financier qu’elle ne peut plus assurer seule. Et cela sans aucune contrepartie, quelle qu’elle soit, comme la carrière des Lataniers.

La commune de La Possession n’est pas en position de mendiant ! Elle peut au contraire réclamer de vieilles créances à ses débiteurs !

" Carrière des Lataniers ou augmentation des impôts ? " C’est un faux problème !

La Déclaration d’Utilité Publique (D.U.P.) de la Route en mer perd aujourd’hui ses raisons d’être avec le doublement de la part du financement régional et le manque de matériaux : le Groupement NRL a été retenu alors qu’il ne disposait que de 4% des besoins à la Rivière des Rempart et aujourd’hui, avec Dioré à Saint-André, de seulement 14%.

En reportant l’ordre de service de commencer la digue, la Région ne pourra pas longtemps masquer la défaillance du Groupement NRL autour de Bouygues et Vinci. Il est responsable de la fourniture des matériaux et coupable d’avoir promis ce qu’il ne possédait pas.

Prévue pour 2020, la Route en mer ne sera livrée, faute de matériaux, que beaucoup plus tard (l’administration concède " en 2022 ", mais c’est probablement encore un mensonge). Le chantier prend du retard… Le point de non-retour financier et technique ne sera atteint qu’en fin 2017 voire en 2018…

Or Bordeaux doit encore se prononcer les mois prochains sur 4 jugements en appels contre les arrêtés préfectoraux. Et les enquêtes financières du Parquet sont en cours ainsi que celle de la cellule antifraude de l’Europe. La Route en mer risque encore d’être condamnée !

Heureusement il est encore possible de raccorder les chantiers actuels sur une alternative terrestre : Un mixte de route sous galerie et de tunnel. Cela coûtera moins cher et n’épuisera pas nos ressources en matériaux et créera plus d’emplois locaux.

Non au chantage de la carrière des Lataniers absente du Schéma départemental des carrières (SDC) !

Non à une NRL sur tout viaduc encore plus chère et moins créatrice d’emplois locaux !

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