Un sondage s'intéresse à ce pilier de la culture créole

Pique-nique réunionnais : les jeunes peu motivés pour perpétuer cette tradition

  • Publié le 26 janvier 2017 à 10:30

Une étude menée par l'Institut de Sondages Ipsos pour les Brasseries de Bourbon s'intéresse, ce jeudi 26 janvier 2017, à l'intérêt des Réunionnais pour l'un des piliers de la culture créole: le sacro-saint pique-nique. Selon les conclusions de ce sondage, mené auprès de 300 personnes en décembre dernier, les Réunionnais aiment toujours pique-niquer, mais la pratique pourrait être en danger, les jeunes s'impliquant peu dans l'organisation, et donc dans la transmission de la tradition.

A La Réunion, le pique-nique est presque une religion, avec son credo, le fameux "Pique-nique chemin volcan" chanté par Ousanousava et ses lieux sacrés, comme Grand Anse, l'Anse des Cascades, la plage de l'Ermitage, à l'ombre des Filaos, ou tout ce qui s'apparente à un kiosque dans les hauts , plus ou moins au bord de la route.

Néanmoins, si la pratique reste bien ancrée dans les habitudes des Réunionnais, elle serait en danger. C'est en tout cas ce qui ressort des résulats de ce sondage de l'Institut de Sondages Ipsos pour les Brasseries de Bourbon. 

Cette étude, qui s’intéresse aux modes de vie des Réunionnais, en particulier des jeunes adultes montre que "s’ils restent attachés au traditionnel pique-nique familial, ces derniers ont tendance à moins le pratiquer entre amis, faute d’initiative".

Le pique-nique, une véritable institution à La Réunion

Le pique-nique, tout le monde l'aime et le pratique : dans le classement des activités, il arrive après les repas familiaux, les soirées entre amis et les sorties au restaurant, mais devant les concerts et les sorties dans les bars.

Le pique-nique est plébiscité par 90% des personnes sondées, mais sa pratique reste occasionnelle. 34% des Réunionnais interrogés disent ainsi pique-niquer au moins une fois par mois, et 38% plusieurs fois par an.

97% des pique-niqueurs en font une occasion de se retrouver en famille. Ils sont moins nombreux à vouloir partager ces moments privilégiés entre amis. Toujours selon le sondage, la pratique est motivée par cette recherche de la nature, pour " changer d’air et de paysage ", " partager un repas, parfois traditionnel ". 

Mais une pratique qui décline...

Néanmoins, 44% des Réunionnais interrogés affirment aller de moins en moins souvent pique-niquer. La raison: toute la logistique qu'un grand pique-nique induit.

Selon l’étude, "9 sondés sur 10 citent au moins un élément négatif. Principal grief : l’obligation de se lever tôt le matin pour être sûr de se trouver une place sur son aire de pique-nique. Une source de démotivation importante pour la moitié des sondés"

48% des sondés avouent qu’ils sont parfois découragés par la difficulté de trouver un bon emplacement. Certains pique-niqueurs regrettent également le fait que les endroits sont mal ou peu équipés. 32% déplorent le manque de kiosques, de tables, de fontaines à eau et l’absence de sanitaires et 28% des Réunionnais sont gênés par le bruit et la promiscuité.

Le fait de tout prévoir et d’avoir des choses à transporter jusqu’au site, de la marmite à la saisie, en passant par la sono pour les plus organisés, font aussi partie des contraintes les plus souvent citées par les personnes interrogées (35%).

Résultat, la logistique décourage près de la moitié des 30-44 ans. "Convivialité en famille, oui, s’impliquer dans l’initiative de ce loisir, pas vraiment, surtout en ce qui concerne les jeunes adultes", note l'étude.

Alors, face à ce constat, que faire pour que les nouvelles générations continuent à pique-niquer ? "Pour 45% des sondés, parmi lesquels les jeunes adultes en recherche de fonctionnalité, le pique-nique devrait être " plus fun " pour perdurer", conclut l'étude. Aux jeunes de prendre la relève !

ch/www.ipreunion.com

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1 Commentaires
Jose
Jose
7 ans

ça finira par être purement et interdit de pic-niquer, à cause de ces mal fondés de makotes qui pourrissent les lieux qu'ils fréquentent !