[AUDIO] Il n'y a plus eu de grandes manifestations, depuis le Cospar

Guyane: Un mouvement d'une telle ampleur n'est plus possible à La Réunion, selon les syndicalistes

  • Publié le 31 mars 2017 à 12:57

La Guyane connaît depuis une dizaine de jours un mouvement de contestation d'une ampleur historique, sur fond de revendications sécuritaires, économiques et sociales. Mardi, ce département a connu "la plus grosse manifestation de son histoire", avec près de 15.000 marcheurs sur une population de 250.000 habitants. Cette étincelle pourrait-elle embraser les autres départements d'Outre-mer, sur le modèle des grèves générales de 2009, parties des Antilles, et qui avaient fait descendre plus de 20 000 Réunionnais dans la rue ? A l'époque, un collectif, le Cospar, était parvenu à mobiliser, mais aujourd'hui, peu de Réunionnais s'en souviennent et même les syndicalistes ne semblent plus croire à sa résurrection.

Parti du collectif des 500 frères, créé lors d’une manifestation contre l’insécurité le 22 février, le mouvement a rapidement pris de l’ampleur. Un appel à la grève générale a été lancé lundi 27 mars, par un collectif de 37 syndicats, réunis autour de l'Union des travailleurs guyanais (UTG). Barrages routiers, vols annulés, rassemblements, plusieurs organisations syndicales ont mené des actions tout au long de la semaine pour protester contre la montée de l’insécurité, et plus généralement dénoncer une crise sociale et un sentiment d’abandon.

Inégalités sociales, chômage, prix élevés, les maux dont souffrent la Guyane, La Réunion les connaît également, mais le conflit pourrait-il s’exporter dans l’Océan Indien?  Si la question est posée aujourd’hui, c’est parce qu’en janvier 2009, un conflit social démarré cette fois aux Antilles - avec la création du collectif guadeloupéen LKP (Liyannaj Kont Pwofitasyon, soit le collectif contre l’exploitation outrancière) -, s’était étendu à La Réunion. Le Collectif des organisations syndicales, politiques et associatives de La Réunion (COSPAR) avait alors vu le jour en février 2009, et était parvenu à faire descendre dans la rue des dizaines de milliers de Réunionnais. Une mobilisation historique contre la vie chère.

Le Cospar est mort et ce n’est pas le conflit en Guyane qui le ressuscitera, pour Eric Marguerite

Mais cette fois, les mêmes causes ne semblent pas avoir les mêmes effets. Le mouvement guyanais ne passionne pas les Réunionnais et, même si elles se disent solidaires, les organisations syndicales locales ne projettent pas de profiter de l’étincelle pour descendre dans la rue. Il faut dire que la faible mobilisation enregistrée lors des manifestations précédentes est dans toutes les têtes. Ainsi, en mars 2016, parvenir à mobiliser 4 000 personnes était déjà une victoire, alors que le 1er, on parlait davantage de "plusieurs centaines" de manifestants.

Pour Jacky Balmine, secrétaire général de la CGTR-BTP, avec l'approche des élections, ce n’est pas le bon timing pour descendre dans la rue. Mais il en est persuadé, une mobilisation, qui viendra de la rue, peut arriver sans que personne ne puisse la prévoir :

 

 

Marie-Hélène Dor, secrétaire départementale de la Fédération Syndicale Unitaire (FSU), si les manifestations en Guyane n'ont pas d'écho à La Réunion pour l'instant, elle compte sur le 1er mai pour mobiliser les citoyens. "C'est un premier mai particulier qui nous attend cette année, puisqu'il est entre deux tours de la présidentielle" :

 

Eric Marguerite est, lui, plus grave. Pour lui, c'est surtout l'insécurité qui a poussé les Guyanais à manifester, il voit donc mal comment les Réunionnais pourraient se reconnaitre dans les revendications des Guyanais. Pour lui, le Cospar, qui était d'ailleurs un collectif auquel des organisations "plus ou moins bidons" s'étaient greffée, ne peut pas renaitre :

 

Que reste-t-il du Cospar ?

Baisse des prix à la pompe et de 250 produits de grande consommation, "bonus Cospar", le mouvement avait pourtant vu certaines de ses revendications aboutir. Néanmoins, dès juin 2009, un sondage rapportait que 69 % des Réunionnais estimaient décevants les résultats obtenus par le collectif.

Et avec les années, ces victoires ont été oubliées. Comme prévu, la Prime Cospar instaurée après le mouvement - un bonus salarial exonéré de charges sociales, compris entre 50 et 60 euros et qui ne peut excéder 1 500 euros par an - a disparu en décembre 2013, presque dans l'indifférence.

Le bouclier qualité prix, lui, est toujours là. En février dernier, ce panier de 107 produits, dont le prix de vente maximum est de 289 euros, a évolué. Fini le cari la corée et place au steak haché et au cari pelagique boucané

Mais pour le reste, "rien n'a bougé, tranche une dionysienne. La vie est de plus en plus chère". "C'est comme à Mayotte, quand ils baissent les prix sur des produits, ils les augmentent sur d'autres", rigole un jeune mahorais installé à La Réunion. "Plus personne ne se souvient du Cospar", estime un trentenaire :

ch/www.ipreunion.com

guest
2 Commentaires
bayoune
bayoune
6 ans

Yvan mi azoute lé syndika zordi i vé akonpaye délégasiyon ofisiyèl à Bruwxelle konm sate i viyin alé akonpaye D. Robert

yvan
yvan
6 ans

foutaise . syndicat coméla i aime etre reçu par le préfet alala la vériter vrai .