Cette Fête du travail, "particulière", tombe en plein entre-deux-tours

Saint-Denis : quelques centaines de manifestants défilent pour le 1er mai

  • Publié le 1 mai 2017 à 03:00

L'intersyndicale est unanime : ce 1er mai est particulier. Par le hasard du calendrier d'une part puisque la France et La Réunion ont la tête dans l'entre-deux-tours de l'élection présidentielle. Mais il sera également marqué par l'appel plus ou moins explicite de s'opposer au Front National, présent au second tour du scrutin. Nous avons demandé à l'intersyndicale FSU-CGTR-FO-UNEF si des actions de toute nature étaient ou non prévues à l'issue du résultat annoncé le soir du dimanche 7 mai. Pour l'heure, il s'agira d'étudier les sujets de société qui seront posés sur la table, lors des 100 premiers jours de la nouvelle présidence et de réserver le 1er mai aux revendications traditionnelles. A Saint-Denis, le défilé a pris le départ à 9h30 depuis Jardin de l'Etat. (Photo archives)

Depuis le Jardin de l'Etat à Saint-Denis, quelques centaines de manifestants ont pris le départ du traditionnel défilé du 1er mai. Jusqu'au Barachois, en traversant la rue de Paris, les militants de l'intersyndicale FSU-CGTR-FO-UNEF mais aussi ceux de la France Insoumise étaient présents. Hausse des salaire, lutte contre le chôme et opposition à la Loi El Khomri figurait parmi les revendications des syndicats.

Un 1er mai particulier

L'intersyndicale est unanime sur la question. Le calendrier et la couleur du second tour opposant Emmanuel Macron, candidat du jeune mouvement En Marche !, ne se qualifiant "ni de droite, ni de gauche" à Marine Le Pen, classée à l'extrême-droite, se veut forcément différent. Cette finale, inédite en France, n'a pas manqué de faire réflechir les différentes organisations syndicales de l'île. 

Force ouvrière, qui défilera comme chaque année ce 1er mai, ne compte pas oublier ses revendications traditionnelles. Chômage, hausse des salaires et abrogation de la Loi Travail seront au coeur des banderoles. Mais à l'analyse du résultat de ce premier tour, Eric Marguerite, secrétaire général de FO Réunion parle d'un "rejet de l’etablishement" de la part des Français. Pour ce dernier, l'issue finale importe moins que les dossiers qui seront sur la table, l'élection de Marine Le Pen ne justifiant pas pour l'instant un mouvement de rue.

Si la CGTR rejoint sur quelques points Force ouvrière, Georges Caro secrétaire général de la branche commerce et services de la Confédération, pense tout de même que l'élection de Marine Le Pen pourrait conduire à faire "descendre dans la rue des miliers de gens" dès le lendemain des résultats. Toutefois, nous ne savons pas encore si les militants de la CGTR suivront le mouvement.

De son côté, le syndicat de la fonction publique est inquiet. Car, si le programme d'Emmanuel Macron peut paraître "dangereux" pour les fonctionnaires, celui de Marine Le Pen l'est tout autant, voire plus selon la FSU. D'ailleurs, si cette dernière parvient à atteindre la tête du pays, Marie-Hélène Dor, déléguée départementale de la FSU sait que "les négociations seront difficiles car le Front National n'est pas un parti républicain". Le défilé du 1er mai ce dimanche sera l'occasion pour le syndicat d'appeler à ne pas donner le pouvoir à l'extrême droite.

Enfin si les syndicats des travailleurs n'ont prévu aucune action explicite en cas de victoire du Front, l' UNEF prépare une action en amont de ce second tour. Le syndicat étudiant appelle au rassemblement contre le FN le 3 mai prochain sur le parvis des Droits de l'Homme de Champ Fleuri. Il a été rejoint par la CGTR, la CFDT, l'UNSA, et des associations. Comme l'explique Samantha Pothin, présidente de l'UNEF Réunion, "nous ne voulons pas voir nos droits bafoués".

Si le résultat issu du suffrage universel en décevra obligatoirement plus d'un, l'enjeux des élections législatives rassemble là aussi les différentes organisations, qui attendent de voir les grandes orientations que prendra le nouveau gouvernement, avant d'agir. Mais ces dernières, agiront.

jm/www.ipreunion.com

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3 Commentaires
Joseph
Joseph
6 ans

C'est moi qui cotise, c'est moi qui paie mes impôts, c'est moi qui choisis pour qui j'irai voter, et ce ne sera certainement pas un ancien banquier d'affaire, copinou à Hollande !

Jose
Jose
6 ans

Bien avant de devenir ministre de l’Economie, Emmanuel Macron a travaillé dans les bureaux feutrés d’une banque d’affaires. C’est dans cet établissement au cœur du pouvoir qu’il s’est acoquiné avec les patrons français.
C'est pour ce fruit de la mondialisation et de Hollande que vous irez voter ?
Vous vous serez bien faits avoir, vous verrez !

RIPOSTE974
RIPOSTE974
6 ans

Avant de manifester , zot lé à jour de la cotisation annuelle de zot syndi K

Un PV lé pas loin si pas à jour de cotisation 2017