Making of d'Eric Darcourt-Lézat, ancien journaliste à l'AFP

Affaire Grégory - Retour sur "ce soir-là" d'il y a trente ans

  • Publié le 25 juin 2017 à 08:32

Alors que l'affaire Grégory revient sous les crépitements des appareils photos, 32 ans après la disparition de l'enfant, Eric Darcourt-Lézat, ancien journaliste de l'AFP, raconte comment il a appris l'information, le mardi 16 octobre 1984. Le journaliste retrace les méthodes de travail employées il y a trente ans par les journaliste, qui s'étaient pris de passion pour cette faire, tandis qu'à ce jour, plusieurs d'ombres persistent sur le dossier du petit Grégory.

Gérard Noel, un correspondant de l’AFP journaliste de la Liberté de l’Est, quotidien d’Epinal aujourd’hui disparu, m’a appelé chez moi peu avant 23h, ce mardi 16 octobre 1984,  pour me donner l’info : le corps ligoté d’un enfant a été repêché en début de soirée dans la Vologne, une rivière du versant lorrain des Vosges. Une enquête est ouverte mais on n’en sait pas plus.

En Lorraine, à cette époque, le grand sujet c’est la peur de l’avenir.

La région voit vaciller les piliers qui ont fait sa prospérité et sa fierté: les houillères, à l’agonie, la sidérurgie surtout, sur la pente d’un douloureux déclin économique et social. Le sujet m’absorbe à plein temps depuis des mois sur fond de conflits à répétition.

Il faut dire aussi que je ne suis pas un fait-diversier: pas de goût particulier pour ce genre journalistique, où mon expérience est des plus minces.

Mais la mort d’un enfant… retrouvé ligoté: un crime donc! Glaçant et impensable.

Il faut faire une info ce soir.

A l’époque, pas de smartphone, pas d’ordinateur, je décide finalement de faire un saut au bureau de l’AFP à Metz, situé à 5 minutes à pied. Coup de fil à la gendarmerie de Bruyères, j’en sais un peu plus.

L’enfant a été retrouvé par les pompiers vers 21h30 dans les eaux froides de la Vologne, arrêté par des branchages, non loin de Docelles...

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