Groupement d'insertion pour les personnes handicapées

Une grève de la faim pour lutter contre le "harcèlement moral"

  • Publié le 22 juillet 2017 à 08:00

Isabelle Baillif, mère de famille et salariée administrative au Groupement d'insertion pour les personnes handicapées, est en grève de la faim depuis ce mercredi 19 juillet 2017 et campe devant les locaux du GIPH de Saint-Denis. Elle dénonce "les brimades et le harcèlement moral" qui seraiet opérés par le directeur du Groupement, Fabrice Souprayenmestry. L'employée "n'a plus que sa détermination pour se faire entendre". Elle souhaite "retrouver sa dignité et de bonnes conditions de travail". Ce vendredi, la députée Huguette Bello a tenté d'alerter la collectivité départementale, tandis que ce samedi, les membres du cabinet de la mairie de Saint-Denis, sont venus à la rencontre de la mère de famille.

"Cela dure depuis des années". Isabelle Baillif est salariée du GIPH depuis 1993. Après 24 ans de service, cette dernière a entamé une grève de la faim pour se "faire entendre et retrouver [sa] dignité de femme". L'employée administrative assure subir des "pressions, du harcèlement moral, le dénigrement dans le travail, des brimades, et une diminution injustifiée de salaire", le tout, qui serait orchestré par l'actuel directeur.

L'histoire daterait de plusieurs années. "En 2003, moi et quelques collègues avons soutenu la présidente du GIPH Bernadette Vienne, qui demandait le licenciement de Fabrice Souprayenmestri. Depuis ça ne s'arrête plus, je suis la dernière personne à être là" déplore Isabelle Baillif.

Pour tenter de faire cesser les brimades, la salariée convoque la médecine du travail, qui lui conseille de démissionner. "J'ai fait plusieurs tentatives de suicide", mais malgré cela, tout continue. Une douzaine de salariés auraient été licenciés, "sans parler des démissions. Quatre responsables des ressources humaines sont parties, dont une après 4 mois de souffrance selon elle" témoigne la gréviste.

Mère de deux enfants, l'employée adrministrative souhaite se faire entendre et retrouver "[s]es conditions de travail". Une réunion a été organisée en présence du directeur, du président de la structure, Eric Turpin et des organisations syndicales, pendant laquelle la mère de famille a dénoncé ces pressions. Mais la rencontre n'avait rien donné à l'époque. Aujourd'hui, Isabelle Baillif, déléguée du personnel et représentante syndicale MDPS - Mouvement pour la défense prud’hommale et salariale - se sent soutenue.

Au mois de novembre, les deux parties seront entendues devant le tribunal des prud’hommes. En attendant, une déléguée CHSTC - Comité hygiène et sécurité - a demandé une réunion "en urgence" pour tenter de débloquer la situation. Mais elle ne sera organisée que lorsque le directeur et le président seront présents. De son côté, la direction du DIPH assure être "étonnée de cette action individuelle alors que le dialogue existe" dans un communiqué diffusé par nos confrères de Clicanoo. Contactés par téléphone, Fabrice Souprayenmestri et Eric Turpin n'ont pas répondu à nos appels.

jm/www.ipreunion.com

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