[PHOTOS] Un début de saison exceptionnel

Baleines : prendre de la distance pour mieux les observer

  • Publié le 3 août 2017 à 02:59

Tout le monde aime les admirer, au risque parfois, de s'en approcher d'un peu trop près. Après deux années de faible activité, la saison des baleines 2017 s'annonce exceptionnelle. Plusieurs dizaines de cétacés ont déjà été observés au large de nos côtes. Une abondance qui implique la responsabilité des badauds, qu'ils soient à l'eau ou sur un bateau pour éviter de faire fuir ces géantes des mers qui offrent toujours un merveilleux spectacle aux chanceux qui parviennent à les observer. (Photos réalisées ce mercredi 2 août par notre photographe)

"Capturer un instant, au détriment d'une belle recontre". Si l'envie de s'approcher au plus près des géantes des mers est parfois plus forte que celle de respecter la charte d'approche des cétacés, mise en place par l'association Globice, cela n'est pas toujours couronné de succès.

Ce cliché a fait débat sur les réseaux sociaux, beaucoup d'internautes soutenant que ce plongeur était placé bien trop près de la baleine. "C'est peut-être une bonne chose, cela montre que les gens ont compris l'enjeu de la charte d'approche" soutient Laurent Moysset, responsable administratif de la structure Globice.

Cette charte, établie en 2003, puis modifiée pour s'étendre aux dauphins et tortues marines, prévoit plusieurs règles de bienséance à l'approche des baleines, pour éviter les mauvais comportements. D'autant que "c'est un début de saison exeptionnel, après deux années où il y a eu très peu de baleines", note le responsable de Globice.

En effet, un bateau ne doit pas s'approcher à moins de 100 mètres du cétacé observé, de même que plus de trois embarcations ne peuvent pas se réunir autour de l'animal, au risque de le blesser ou de le faire fuir. Pour les mises à l'eau (les plongeurs), la distance conseillée est de 15 mètres, au risque, là encore d'effrayer la baleine et pour la propre sécurité de l'usager. "Si on observe que leur comportement change, il faut les laisser tranquilles. Si on remarque qu'elles changent de trajectoire, cela veut tout simplement dire qu'elles n'ont pas envie" rappelle Laurent Moysset.

- Verbalisations -

Les différentes points de la charte n'ont pourtant pas de valeur réglementaire et n'orientent pas les verbalisations des usagers de la mer. Assurés par les agents de la Réserve naturelle marine de La Réunion, la Direction de la mer sud de l'océan Indien (DMSOI), ou les agents de la Brigade nature océan Indien, les contrôles peuvent donner lieu à une contravention en cas d'infraction. En revanche, ces différents acteurs appliquent les règles d'un arrêté ministériel paru en 2011, qui condamne la perturbation intentionnelle des cétacés, leur poursuite et leur harcèlement. Les usagers adoptant un mauvais comportement envers les animaux risquent une amende s'élevant entre 150 et 250 euros.

Environ cinq verbalisations de ce genre sont appliquées à chaque saison des baleines dans les eaux réunionnaises. "Nous verbalisons dans la mesure du possible, mais c'est quelque chose qui n'est pas évident" explique Nicolas Mariel, directeur adjoint de la DSMOI. La difficulté : prendre les usagers sur le fait, puisque les agents assermentés sont repérés de loin par les plaisanciers, qui changent immédiatement de comportement à leur arrivée.

La DMSOI a la particularité d'utiliser un "bateau banalisé", plus discret pour repérer les fauteurs de troubles. "On pourrait en voir plus, mais c'est aussi une question de disponibilité des agents en mer" ajoute de son côté Laurent Moysset.

- Attrait touristique -

La "police de la mer" est depuis cette année appuyée par des agents de l'association Globice, qui, tous les jours en mer, entre le Port et Saint-Leu, "font un énorme travail de sensibilisation auprès des usagers de la mer. Ils distribuent des dépliants, expliquent les différents points de la charte et pourquoi il est important de la respecter pour avoir de meilleures observations (...) Plus on va respecter les règles, plus les animaux s'approcheront du bateau" souligne Laurent Moysset.

Même "si des mauvais comportements sont signalés chaque année" - Globice invite également les usagers à signaler les cétacés observés pour effectuer leur recensement - les choses s'améliorent avec le temps.

"Je n'ai jamais eu de remontées d'actes de cruauté, mais de comportements stupides, comme quelqu'un qui a chevoché le dos d'une baleine, ça oui, c'est déjà arrivé" témoigne le responsable de Globice, rappelant que la baleine, aussi belle soit-elle reste un animal sauvage et de ce fait, potentiellement dangereux.

Sur la terre ferme, les baleines font également le bonheur des opérateurs touristiques. Sur le front de mer de Saint-Gilles, "les loueurs de bateau sont pris d'assaut dès que la météo est bonne, les restaurants travaillent, l'effet baleine sur la fréquentation du port est énorme" décrit Laurent Moysset.

En espérant que la saison s'achève de manière exceptionnelle, comme elle a commencé.

jm/www.ipreunion.com

guest
3 Commentaires
accompagnateur en moyenne montagne,  passionné par le fric
accompagnateur en moyenne montagne, passionné par le fric
6 ans

"La "police de la mer" est depuis cette année appuyée par des agents de l'association Globice" ....

Et apres on s'etonne des incendies mysterieux qui ont détruit 2 bateaux de plongée à st leu. A ce jour les auteurs n'ont toujours pas été identifiés.

Jean Eldé
Jean Eldé
6 ans

Ben moi j'en pense que l'auto-proclamée spécialiste des baleines globice n'a aucune légitimité, si ce n'est d'avoir su faire subventionner sa passion.
Tant mieux pour eux mais qu'ils ne viennent pas jouer les arbitres des élégances dans mes parages, sauf à prouver qu'ils sont entrés dans l'intellect des baleines et savent ce qui est bon pout elles.
Dans cette attente merci de bien vouloir laisser les autorités faire leur travail .

Nanar
Nanar
6 ans

Bien mon Ami