L'augmentation du coût de la vie des jeunes universitaires n'arrange rien

Lorsque le job étudiant devient une nécessité

  • Publié le 24 août 2017 à 03:00

L'UNEF Réunion (Union nationale des étudiants de France) a dévoilé le mardi 22 août son rapport sur le coût de la rentrée universitaire 2017. Un résultat sans surprise. Elle coute plus chère de 2,09%. Qu'ils soient étudiants boursiers ou non, aucun jeune n'est épargné par cette hausse du prix de la vie. Nombreux sont donc les étudiants chaque année à devoir trouver un petit boulot pour payer leurs études ou tout simplement pour vivre.

 

Droits d'inscription, transport, frais de sécurité sociale, premier mois de loyer, caution, frais d'agence, eau, électricité, alimentation, tout est passé au crible de l’UNEF-Réunion. Résultat, les étudiants vont devoir payer plus cette année pour étudier et vivre. " C’est une année difficile et hostile pour les jeunes ", déplore Samantha Pothin, présidente du syndicat majoritaire des étudiants de La Réunion.

Certains d’entre eux doivent parfois tout payer de leur poche. Duncan, 20 ans, fait partie de ces étudiants. Scolarisé en deuxième année d’informatique à l'Université de La Réunion, il travaille chaque week-end pour subvenir à ses besoins. Le Saint-Paulois est vendeur-conseil dans un magasin de bricolage. " Je ne suis pas boursier et c’est la seule solution que j’ai pour avoir de l’argent ", déclare Duncan.

En travaillant 11h par semaine, il gagne environ 550 euros par mois : " Je paye 130 euros pour le loyer avec les APL, 80 euros pour l’essence et 200 euros pour les courses ".  Au total, ce sont 410 euros qui sont retirés de son compte bancaire mensuellement. " J’essaye tout de même de garder un peu de monnaie pour me faire plaisir ", lâche le grand blond.

- "La bourse ne suffit pas " - 

Comme lui, Floriane est étudiante salariée. Une nécessité pour cette jeune femme de 24 ans. Elle a commencé par des petits boulots d’animatrice d’évènementiels et d’hôtesse d’accueil alors qu’elle était en deuxième année de droit. La précarité de l’emploi l’a poussé à trouver autre chose. Aujourd’hui, et depuis 5 ans, elle est assistante d’éducation dans un collège alors qu'elle suit un Master d'Information-Communication. Elle touche 900 euros pour 21 heures aménagées en fonction de ses horaires de cours. " Mes parents ne pouvaient pas m’aider, et la bourse ne suffisait pas à payer toutes mes dépenses obligatoires", admet Floriane.

Ces deux étudiants sont comme beaucoup d’autres obligés de travailler pour pouvoir étudier. S’ils ne le font pas, ils ne peuvent payer les frais engendrés par les études supérieures. Selon l’UNEF, ce sont les non-boursiers qui dépenseront le plus cette année, surtout s’ils résident dans une location privée. Ils devront payer 2745,10 euros contre 2740,90 euros pour l’ensemble des dépenses " prioritaires et indispensables " selon le rapport du syndicat étudiant. " Cette augmentation est due aux hausses de 1,20 euros de l’alimentation générale, de 2 euros de la sécurité sociale étudiante et de 4 euros pour le loyer privé ", explique Samantha Pothin du syndicat. Un étudiant boursier qui vit quant à lui chez ses parents dépensera uniquement 274,10 euros.

- " 47% d'étudiants non-boursiers " - 

Dorian est dans ce cas mais il a quand même un petit boulot. Son job étudiant est un peu particulier. Il fait un service civique de 8 mois en parallèle à ses études d’éducateur spécialisé. S’il le fait, c’est parce qu’il souhaite " arrondir les fins de mois et mieux vivre sa vie d’étudiant ". Résidant dans l’Ouest et étudiant dans l’Est, c’est l’essence qui le coûte le plus. Pour lui, il est primordial d’avoir un petit boulot quand un étudiant n’a aucune aide financière.

Selon le rapport de l’UNEF, 47% des étudiants sont non-boursiers à La Réunion. Le syndicat craint que la précarité de ces jeunes augmente avec les mesures " catastrophiques " appliquées par François Hollande. Mais également avec la baisse des APL (Allocations Personnelles au logement) et les 331 millions d’euros d’économie que souhaite faire le gouvernement de la nouvelle présidence sur l’Enseignement supérieur.

 

de/www.ipreunion.com

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1 Commentaires
safe
safe
6 ans

Très bien, sa leur apprendra la vie et ne pas tout attendre de l'état. J'ai payé mes études supérieures de ma poche, je sais la valeur du travail, de l'argent et de ce que j'ai pu réussir.