[AUDIO/VIDEO] Le syndrome d'alcoolisation foetale touche 15 enfants par an

Lésions cérébrales, malformations : un seul verre pendant la grossesse suffit

  • Publié le 5 septembre 2017 à 02:59

Le syndrome d'alcoolisation foetale (SAF) est un problème méconnu mais récurrent, notamment à La Réunion, territoire sur lequel le SAF est étudié, et dont les chiffres ne baissent pas. Une pathologie qui touche une naissance sur mille sur notre île, sous sa forme la plus grave. L'Agence régionale de santé Océan Indien (ARS OI) a lancé un plan d'action régional sur le sujet à titre expérimental, prenant en compte l'Ensemble des troubles causés par l'alcoolisation foetale. Ces derniers concernent à La Réunion une naissance sur 100. De nombreux ateliers de prévention seront menés cette semaine et lors de la journée mondiale de prévention du SAF, le 9 septembre prochain.

 

"Il suffit d'un verre pour qu'il y ait des conséquences" lance Bérénice Doray, professeur de génétique au Centre hospitalier universitaire de La Réunion, mais également vice doyen recherche à l’UFR santé de l'Université de La Réunion et directrice du centre ressource Ensemble des troubles causés par l’alcoolisation foetale. Tant de titres pour une seule préoccupation : informer les mamans, mais aussi les professionnels de santé quant aux dégâts provoqués par la prise d'alcool durant la grossesse. L'idée n'est pas de "paniquer la jeune maman qui a bu de l'alcool" alors qu'elle était enceinte, mais plutôt d'activer un réseau pour la suivre et vérifier que les verres ingérés n'aient pas de conséquence sur lme développement de l'enfant.

 

 

 

Les conséquences du SAF sont multiples et comptent des degrés de gravité différents. Une naissance sur mille, soit une quinzaine de bébés par an, seront atteints de la forme du syndrome la plus sévère, tandis qu'un enfant sur 100 sera concerné par les troubles liés à l'alcoolisation foetale à La Réunion. Ces derniers "n'ont pas de signes physiques mais vont présenter des conséquences cérébrales de l'exposition prénatale à l'alcool, ce que l'on appelle des troubles neurodéveloppementaux liés à l'alcool. Un enfant nait tous les deux jours avec un trouble causé par l'alcoolisation foetale" déplore Bérénice Dionay. Des enfants, qui auront, plus tard, besoin d'une prise en charge et souffriront de grandes difficultés d'insertion sociale, selon la spécialiste.

Dans un document, l'Agence régionale de santé avance que "les conséquences d’une exposition prénatale à l’alcool dépendent :

• de la quantité d’alcool consommée (mais le risque existe dès le premier verre),
• de la période gestationnelle exposée (absence de malformation ou de particularités faciales en cas d’exposition après le troisième mois de grossesse),
• du mode de consommation (modérée, régulière ou effrénée),
• des caractéristiques génétiques de la mère et du fœtus susceptibles de moduler les capacités
d’élimination de l’alcool.

L’alcool est un tératogène :

• il génère des malformations chez l’embryon en développement
• il est également neurotoxique surtout pour le cerveau (organe sensible tout au long de la grossesse)
• il génère des anomalies épigénétiques (des perturbations de l’expression des gènes importants dans le développement de l’embryon) tant au niveau de l’embryon lui-même que dans les cellules sexuelles

Il n’existe aucune dose minimale en dessous de laquelle l’alcool serait sans risque. En conséquence, le seul message préventif scientifiquement reconnu est l’abstinence" note de son côté l'ARS.


Deux profils de femmes se distinguent en matière de SAF. Le premier sera celui d'une femme qui ne présente pas de prblème avec l'alcool, qui va boire de manière occasionnelle, pendant les périodes festives, mais qui ne connait pas les risques qu'elle fait prendre à son enfant. D'autres présentent d'ores et déjà une addiction à l'alcool au moment de la grossesse. Dans le cadre du plan d'action régional lancé les partenaires espèrent, sur la période 2016/2018 constituer une base de données pour développer la recherche et mettre en œuvre un véritable parcours de santé pour les femmes et les enfants. De même, "la grossesse est éventuellement un bon moment pour le sevrage" de l'alcool note, Bénérice Doray.

 

Dans le cadre de la journée mondiale du SAF le 9 septembre prochaine, une semaine d'actions de sensibilisation est prévue aux quatre coins de l'île. Des formations sont assurées pour les professionnels de santé, d'autres, sont à destination du grand public, comme en témoigne le programme ci-après.

 

Vendredi 8 septembre

Action de sensibilisation dans le Sud

• Lieu : CSAPA Sud à Saint-Pierre (71, rue Luc Lorion)
• Horaires : 9h à 16h
• Organisateur : ANPAA 974
• Intervenant : Karine Josse (Educatrice spécialisée équipe mobile du CSAPA Sud)

Action de sensibilisation dans le Nord : micro-trottoir à destination du grand public

• Lieu : Hall d’accueil du CHU Nord
• Horaires : 9h à 12h
• Organisateurs : CHU et Centre Ressources ETCAF
• Intervenant : Professeur Bérénice Doray et étudiants IFSI et sages-femmes

Samedi 9 septembre : Journée mondiale de prévention du SAF

Action de prévention dans le Sud

• Animations : slam, cirque, méditation, danse, théâtre, stands d’information, débat public et concert de clôture avec SIMANGAVOLE
• Lieu : Jardins de l’Hôtel de Ville à Saint-Pierre
• Horaires : 9h à 17h
• Organisateurs : Centre Ressources ETCAF et Ville de Saint-Pierre
• Intervenants : Associations d’entraide (FHOM, ANCRE, Vie Libre, SAF OI, ANPAA 974),
SAOME, Centre de Diagnostic CHU Sud Réunion

Dimanche 10 septembre

Une journée de sensibilisation et d’animations

• Animations : marche de 5 km, stands d’informations, concerts, débats publics, repas de partage
• Lieu : Cœur Vert Familial à Saint-Denis
• Horaires : 9h à 16h
• Organisateur : Les Maillons de l’Espoir
• Intervenants : Professeur Bérénice Doray, Docteur Dafreville, Docteur Mété, associations d’entraide...

Jeudi 14 septembre

HappIJ’HOUR : sensibilisation des jeunes aux TCAF

• Lieu : CRIJ à Saint-Denis
• Horaires : 17h à 20h
• Organisateurs : CRIJ et Centre Ressources ETCAF
• Intervenants : Professeur Bérénice Doray, Barbara Delmotte (Centre Ressources ETCAF)

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2 Commentaires
La Pie
La Pie
6 ans

@Le Malbar : c'est bien, vous avez sorti votre petit crachat. Félicitations, c'est comme ça qu'on avance....

Le malbar
Le malbar
6 ans

Il faudrait faire une marche blanche pour la violence de l'alcool faite aux femmes. Peut être que c de n'autres fautes à nous les hommes si les femmes boivent