[VIDEO-PORTRAIT] Elle devra débourser 10.000 euros pour étudier

Alternance - Amélie galère pour trouver une entreprise

  • Publié le 11 septembre 2017 à 02:59

Chaque année, ils sont de plus en plus nombreux à choisir une formation en alternance pour obtenir leur diplôme. Cette méthode séduit les étudiants de par la possibilité pour eux d'être formés en entreprise tout en poursuivant la formation à l'école. Le jeune en alternance est donc directement au coeur de la structure professionnelle et est rémunéré en fonction de son âge. Amélie Rivière, 24 ans, fait partie de ceux qui ont fait ce choix. Pourtant, aujourd'hui, elle se retrouve sans patron à quelques jours de la rentrée de son école de commerce à Toulouse. Et va devoir soit abandonner son projet professionnel soit débourser 10 000 euros pour payer ses frais de scolarité. Un cas parmi tant d'autres. (Photo d'illustration)

Une centaine d'entreprises contactée mais toujours aucune réponse positive. C'est le constat que fait Amélie Rivière en ouvrant chaque jour sa boite de messagerie électronique. La Saint-leusienne ne baisse pourtant pas les bras. Cela ne fait pas partie du caractère de cette jeune femme qui sait ce qu'elle veut. Elle souhaite être maître de conférence à l'Université dans le domaine du marketing. Pour y arriver, elle a entamé ses études par un DUT en Gestion des Entreprises et des Administrations suivie d'une licence du même domaine en Espagne.

Diplômes en poche, elle s'est lancée dans l'alternance à La Réunion pour valider sa première année de responsable de développement commercial et marketing. Après plusieurs semaines de recherches, elle est recrutée par la société "Les Huiles de Bourbon" et termine sa première année de master. En route donc pour le M2 Marketing Digital et Business. Et pas n'importe où puisque la jeune femme obtient son ticket d'entrée dans une école de commerce à Toulouse. "J'ai travaillé plusieurs mois et bataillé dur pour avoir mon concours", lâche l'étudiante. Un parcours qui jusque-là était parfait.

Pourtant, aujourd'hui, Amélie est "perdue" et ne sait plus quoi faire. Pour cause, une recherche d'entreprise non fructueuse pour effectuer son année d'études en alternance. " J'ai envoyé des mails, passé des coups de fil et même fait une vidéo de présentation mais aucune entreprise ne joue le jeu", regrette-t-elle. Elle déclare même avoir essayé quasiment toutes les entreprises de Toulouse : "au début je cherchais dans l'agroalimentaire mais j'ai vite compris je n'allais rien trouver si je ciblais les domaines. Je cherche donc dans tous les secteurs sans résultat".

La distance ne lui est pas non plus favorable. Si Amélie a choisi l'alternance c'est parce qu'elle souhaite avoir de l'expérience professionnelle tout en suivant des cours à l'école. "Je vise un poste à responsabilité et logiquement on va me demander d'en avoir et surtout j'aurais plus de chance de trouver un emploi", explique-t-elle. 

- S'inscrire à Pôle Emploi - 

La rentrée d'Amélie est prévue pour le 15 septembre et la phase de recrutement des entreprises se termine le 30 du mois. Après cette dernière date, si la Saint-leusienne n'a toujours pas signée de contrat auprès d'une société, elle n'exclue pas l'option Pôle Emploi : "Je cherche un plan B parce que je me suis inscrite nulle part à La Réunion". En effet, elle envisage difficilement de poursuivre ses études à Toulouse puisque les frais d'inscriptions s'élèvent à 10.000 euros. "Je suis fille d'ouvrier, je n'ai pas beaucoup de moyens. Je ne me vois pas commencer ma vie professionnelle avec un prêt bancaire", déclare-t-elle. En ce qui concerne les aides, elle ne bénéficie que d'un billet d'avion pour partir : "Le reste est à ma charge, le transport, le loyer, la nourriture, le matériel scolaire..."

Selon la jeune femme, le système n'est pas favorable à la classe moyenne, qu'il n'y pas d'égalité des chances et que les entreprises sont frileuses. "Je suis sûre que si j'étais fille de médecin ou d'avocat, je n'aurais pas été là à témoigner" ricane-t-elle amèrement. Amélie a donc sollicité les députés de La Réunion pour parler de ce problème : "un seul d'entre eux m'a répondu. Mais j'ai l'impression qu'ils ne sont pas sensibles à ce sujet qui touche beaucoup de jeunes ici", déplote-t-elle.

Plus les jours passent, et plus la situation devient angoissante pour Amélie. Elle sait que les chances de trouver une société qui l'accueille devient de plus en plus difficile. "Je n'ai pas encore abandonné", termine-t-elle.

de/www.ipreunion.com

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