Érick Fontaine de la CNL évoque des pistes prioritaires

Les Assises du logement démarrent en catimini

  • Publié le 30 octobre 2017 à 03:00
  • Actualisé le 30 octobre 2017 à 07:55

La première réunion des Assises du logement se déroulait le vendredi 21 octobre 2017 à la préfecture dans la plus grande discrétion. Érick Fontaine, conseiller communautaire y participait et représentait le Territoire de la Côte Ouest. Il liste les priorités pour l'île dans un domaine qu'il connaît.


Différents acteurs se rendaient à ce premier rendez-vous des Assises. L’association régionale des maîtres d’ouvrages sociaux et des aménageurs de l’Océan indien (Armos OI), des représentants de la DEAL, de la fondation Abbé-Pierre et de la Confédération nationale du logement (CNL). Tous devaient formuler un nombre limité de propositions.

"J’ai dit que je n’étais pas d’accord pour ne donner que quelques propositions. Il y a de multiples sujets. On ne peut pas régler le problème du logement qu’avec 4 propositions", explique l’administrateur de la CNL. Il détaille les sujets les plus urgents à régler.

Le foncier trop cher, l’aménagement aussi

Selon lui, le coût de l’aménagement du territoire est problématique. Tout comme celui du foncier jugé "trop élevé". "On parle du coût du foncier mais on oublie souvent l’aménagement. Après la livraison de logements, les collectivités doivent installer derrière des services et des équipements publics. Des routes, des écoles, l’éclairage, le réseau de transport. Il faut des moyens financiers pour les communes et les intercommunalités. S’il y a des constructions et rien autour, cela ne peut marcher, ajoute-t-il.

Un foncier solidaire ?

Selon lui, le concept du foncier solidaire, créé sous le quinquennat de François Hollande, représente une alternative avantageuse. Avec la création d'un organisme rassemblant plusieurs actionnaires (collectivités, privés, bailleurs) afin d’acheter des terrains dans le secteur privé. "Ce client privé serait exonéré de la taxe sur la plus-value foncière. Cela a des avantages car on touche la classe intermédiaire et cela permet de récupérer du foncier privé."

Les logements sociaux trop chers

Il faut selon lui revoir leur prix mais aussi réduire la taille des logements. Objectif : accueillir davantage de locataires. En terme de demande, l’île compte 25.000 demandeurs de logements sociaux. "On ne construit pas assez de T2. Ils sont trop chers à 450 euros par mois. Celui qui est au RSA ou le smicard ne peut accéder au logement."

Des constructions de logements sociaux insuffisantes

En 2016, 2.118 logements étaient édifiés. L’administrateur de la CNL pointe un gros retard dans le programme de la construction. "3.000 logements financés par l’État sur les crédits de la Ligne budgétaire unique (LBU) de 2013 à 2016 ne sont jamais sortis de terre. On ne sait pas pourquoi", tacle-t-il. 8.000 logements sociaux devraient sortir de terre par an afin de pouvoir faire face à la demande.

"Un rêve" impossible à concrétiser selon Érick Fontaine. "On confond souvent les logements en train de se construire et ceux qui sont livrés. On dit qu'il y a 2.000 logements livrés et construits chaque année. Je pense plutôt qu'on est sur une fourchette de 1.000 ", glisse-t-il.

L’insalubrité

Les chiffres indiquent que 20 % de Réunionnais vivraient dans des conditions indignes. Dans les secteurs privés et sociaux. Il appelle à sanctionner les bailleurs lorsque les bâtiments se dégradent rapidement après leur livraison. Objectif : renforcer les contrôles. "Certains locataires fuient ces logements mais les moyens financiers n’existent pas pour remettre en état les cases à terre. Le gouvernement veut lutter contre l’indignité mais il faut mettre des moyens derrière."

Une aide spécifique existe pour l’habitat indigne mais elle serait très insuffisante à ses yeux.

ts/www.ipreunion.com

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