Les conséquences de Berguitta s'annoncent terribles pour les agriculteurs réunionnais. La forte tempête tropicale provoquait des dégâts sur leurs exploitations dans toute l'île. Glissements de terrains, sols rendus inexploitables à cause de pluies trop intenses, chemins d'exploitations coupés... De gros préjudices constatés pour eux ce jeudi 18 janvier 2018. Plusieurs professionnels témoignent de leurs craintes.
Le président de la Chambre d’agriculture Jean-Bernard Gonthier jouait le rôle de guide pour nous permettre de les interroger. À bord de son pick-up, il nous emmenait sur le terrain. Routes barrées, inondations de certains axes, radiers submergés... Un bilan déjà conséquent. Selon lui, le réveil risque d’être difficile, une fois les pluies terminées. Il s'exprime sous les averses chez un de ses collègues agriculteurs à Petite-Île.
Le président de la Chambre d’agriculture allait à la rencontre de plusieurs agriculteurs. À bord de son pick-up, il nous emmène sur le terrain pour constater de nos yeux les conséquences déjà visibles du passage de la forte tempête tropicale. pic.twitter.com/LBZB2s9ZVT
— Thomas Selly (@Thsly) 18 janvier 2018
Des professionnels de l’Est, du Sud et de l’Ouest subissent de plein fouet les effets de la tempête. Les techniciens agricoles des quatre micro-régions du département vont aller dès ce vendredi 19 janvier sur le terrain afin de les voir. Objectif : évaluer les dégâts. Le responsable de la Chambre verte était directement concerné pas la météo dantesque dans ses exploitations à Petite-Île et dans le quartier de Jean-Petit à Saint-Joseph.
Des agriculteurs de l’Est, du Sud et de l’Ouest sont déjà touchés de plein fouet. Les techniciens agricoles de toutes l’île iront dès ce vendredi sur le terrain voir les professionnels. Objectif : évaluer les dégâts. Lui aussi était concerné dans ses exploitations. pic.twitter.com/LghcvPoJaI
— Thomas Selly (@Thsly) 18 janvier 2018
Jean-Bernard Gonthier connaît bien Samuel Payet. Il cultive des cannes dans le quartier de Ravine du Pont dans les hautes de la ville petite-îloise. Il préparait aussi un terrain pour diversifier son activité et planter des carottes. Un projet déjà enterré après le déluge observé au-dessus de son exploitation. Le sol est inexploitable. Il doit repartir de zéro.
Samuel Payet cultive plusieurs milliers de mètres carrés de cannes dans le quartier de Ravine du Pont à Petite-Île. Il préparait aussi un terrain pour diversifier son activité et planter des carottes. Peine perdue après le déluge observé au-dessus de son exploitation. pic.twitter.com/Hz4azLPFqG
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Le professionnel confie ne plus avoir vu de telles averses depuis le météore Firinga. En 1989… C’est dire. L’eau venue des hauts se déverse à proximité de sa maison et file droit vers ses champs. "Mwin la pakor vu les dégâts. Mi essaye regard dabor ma kaz et mes zenfants", lance-t-il, complètement trempé, les pieds dans la boue.
Le professionnel confie ne plus avoir vu de telles averses depuis le météore Firinga. En 1989… C’est dire. L’eau venue des hauts se déverse en plein milieu de sa maison et file droit vers ses champs. "Mwin la pakor vu les dégâts. ", lance-t-il, complètement trempé. pic.twitter.com/18FfS2SNun
— Thomas Selly (@Thsly) 18 janvier 2018
Et pourtant comme il le souligne, Berguitta n’était pas un cyclone. "Ma na poin de dégâts. C’est juste de l’eau. Les cultures i refé", précise-t-il avec optimisme. Le risque de glissement de terrain existe réellement. Il a dû enlever son matériel en bordure d'une ravine. Des galets se mettaient à tomber et la terre s’effritait. Autre conséquence de Berguitta : une source naturelle s’écoule à nouveau au bout de 15 ans en plein milieu de ses cannes. Il nous emmène voir en se faufilant au travers des cannes.
Et pourtant comme il le souligne, Berguitta n’était pas un cyclone. "Ma na poin de dégâts. C’est juste de l’eau. Les cultures i refé", précise-t-il. Le risque de glissement de terrain existe réellement. Il a dû enlever son matériel en bordure d'une ravine. pic.twitter.com/O87tfU6W7y
— Thomas Selly (@Thsly) 18 janvier 2018
À quelques mètres de l’exploitation de Samuel Payet se trouve celle de Patrick Fontaine. Il voyait sa terrasse s’effondrer ce jeudi à cause des fortes pluies. Le conteneur situé au-dessus glissait également sans faire de blessé. Fort heureusement. Lui aussi ignore pour l’instant les dégâts de la pluie sur ses champs de cannes.
Patrick Fontaine voyait sa terrasse s’effondrer ce jeudi 18 janvier 2018. Son conteneur situé au-dessus de son terrain tombait suite à un glissement de terrain. Lui aussi ignore pour l’instant les dégâts de la pluie sur ses champs de cannes. pic.twitter.com/U9W7RMIfPQ
— Thomas Selly (@Thsly) 18 janvier 2018
Sans compter que l’eau coupe la circulation sur le chemin communal en bas de sa maison. Il doit donc passer pas une autre voie pour quitter les lieux. Dans le quartier, plusieurs chemins d’exploitation sont coupés par les averses et l’eau dévalent les pentes.
Cultures endommagées, terrains détruits, sols déjà saturés d’eau, chemins coupés… Le réveil sera effectivement très compliqué pour les agriculteurs réunionnais. Il va falloir panser les plaies et évaluer les impacts agricoles mais aussi financiers. Des conséquences bien réelles avec de gros dégâts causés par Berguitta.
ts/www.ipreunion.com