Avant la récolte du miel de baie rose mi-mars

Les apiculteurs redoutent un nouveau cyclone

  • Publié le 12 février 2018 à 02:59
  • Actualisé le 12 février 2018 à 05:45

La récolte du miel de baie rose va démarrer à partir de la mi-mars 2018. Les apiculteurs craignent de fortes pluies car les averses grillent les fleurs de poivriers sur lesquelles les abeilles viennent butiner. Ils redoutent surtout un nouveau cyclone. Les fortes rafales de vent peuvent en effet casser les arbres et compromettre la miellée. Sans oublier la menace varroa : un danger toujours présent dans les ruchers réunionnais. (Photo d'archives)

 

Henri Bègue, technicien-conseil en apiculture à la Chambre d’agriculture, installé aux Avirons, ne veut pas d’un nouveau système cyclonique. Il s’en explique. "Plus la miellée de baie rose approche, plus il y a un risque en cas de cyclone. Car si les rafales de vent cassent les arbres ou que la pluie tombe juste avant la récolte, c’est fini", détaille-t-il, contacté en pleine visite chez un apiculteur.

Une inquiétude également confirmée par Bruno Ariapoutry, apiculteur au Tampon depuis 20 ans. Il prend le temps de nous répondre entre deux ventes effectuées sur un marché forain. "Il ne faut surtout pas un gros vent car si un cyclone arrive, ce n’est pas bon du tout car cela va casser les poivriers", commente-t-il par téléphone.

Outre les rafales, il faut aussi prendre en considération d’éventuelles pluies. "Quand la récolte de la baie rose va commencer, il ne faut absolument pas de grosses averses sinon cela va détruire les fleurs. On commence la récolte mi-mars jusqu’à fin avril-mai. Après la saison catastrophique des letchis en 2017, il ne faut surtout pas une mauvaise saison des baies roses", précise-t-il avant de s'en aller reprendre une activité normale.

Son collègue installé dans le quartier de Bras Creux dans la ville tamponnaise, Pascal Fontaine, partage son avis et évoque un autre problème. Le varroa présent dans l’île depuis mai 2017. "C’est la première miellée de baie rose où l’on a le varroa sur le dos. C’est le moment de traiter les ruches. On est encore plus vigilant que d’habitude. La ruche doit être en bonne santé avec un niveau de varroa inférieur à 3 %."

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Il se montre malgré tout optimiste pour la miellée à venir. Le Sudiste accorde actuellement un soin particulier à ces colonies d’abeilles. Tout comme Bruno Ariapoutry. "Pour faire une bonne miellée, on doit avoir des abeilles en bonne santé. S'il n’y en a pas assez, ça ne marche pas. D’autant plus que l’on a plus la même quantité de ruches à cause de ce parasite. Le Conseil départemental nous a aidés pour l’achat de produits phytosanitaires", lance-t-il.

Selon Henri Bègue, le Département a versé 300.000 euros aux producteurs de miel dont 120.000 pour lutter contre le varroa. "Ce parasite est la principale menace. Il faut se consacrer à cette lutte même si cela coûte de l’argent. Je fais des démonstrations chez les apiculteurs pour qu’ils adoptent les méthodes de lutte. Il faut traiter régulièrement", lance-t-il. Avant le passage de la forte tempête tropicale Berguitta le 18 janvier, les professionnels ont eu la crainte de voir le météore ravager les ruches dans les forêts de l’île.

Certains ont connu des dégâts. Comme le confirme Henri Bègue. "Certains apiculteurs ont perdu une 50aine de ruches. D’autres une dizaine ou une vingtaine. 10 apiculteurs sur la centaine de professionnels ont été touchés. Si on compte ceux qui font ça pour le loisir il y en a 400 en tout", commente-t-il. L’eau est rentrée dans les ruches et a noyé les abeilles. Et les jeunes colonies ont aussi été stressées par les averses de Berguitta.

Varroa, cyclone, pluie et vent… Les menaces semblent nombreuses autour de la filière apicole. Elles tournent autour des professionnels comme les abeille rodent autour du miel.

ts/www.ipreunion.com

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