L'Organisation mondiale de la santé craint une épidémie régionale

Peste : La Réunion doit-elle s'inquiéter ?

  • Publié le 12 février 2018 à 13:35

La prochaine épidémie de peste "risque d'affecter davantage Madagascar et même de déborder dans les pays voisins et au-delà", a alerté le directeur général de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), l'Ethiopien Tedros Adhanom Ghebreyesus, jeudi 8 février. La Réunion doit-elle réellement s'inquiéter d'une future épidémie de peste ? Pour l'Agence régionale de santé (ARS), il est "important de rester vigilant".

 

Quelques semaines après un retour à la normale à Madagascar après l'épidémie de peste qui a frappé le pays en 2017, le directeur de l'OMS, l'Ethiopien Tedros Adhanom Ghebreyesus s'est rendu sur place : "Nous sommes d'accord pour dire que la prochaine transmission pourrait être de plus grande ampleur", a-t-il dit.

Selon lui, la prochaine épidémie "risque d'affecter davantage Madagascar et même de déborder dans les pays voisins et au-delà". Parmi les pays voisins, le Mozambique, les Comores ou Mayotte à l'Ouest. Les Seychelles, Maurice et La Réunion à l'Est.

Lire aussi : Peste à Madagascar - La crainte d'une épidémie régionale

Pour Olivier Reilhes, directeur adjoint de la veille et de la sécurité sanitaire à l'ARS Océan Indien, "il est difficile de prédire" l'avenir "d'une épidémie". Selon lui, le message lancé par le patron de l'OMS appelle surtout "les pays voisins à rester vigilant et prêt à intervenir".

Pour La Réunion et l'ARS, "il est important d'être opérationnel afin d'activer les dispositifs en cas d'épidémie". Il affirme que "le cas de cette année 2017 a profité à l'ARS pour acquérir de l'expérience".

En 2017, plus de 200 morts et des milliers de personnes infectées entre le mois d'août et le mois de décembre : c'est un vent de panique qu'a amené l'épidémie de peste sur Madagascar. Présente chaque année sous sa forme bubonique, c’est à dire transmise par les rats, sur la Grande Île lors de l'hiver austral, ce sont 300 à 600 cas qui sont recensés en moyenne. 

Cette saison c'est sous sa forme pulmonaire, ainsi transmissible directement entre hommes, que l'épidémie a frappé. "C'est surtout ce point-là qui a mis en alerte les autorités nationales et internationales" expose le directeur adjoint. "La peste bubonique est la forme la moins inquiétante puisque sa transmission est plus difficile" complète-t-il.

- Des dispositifs mis en place -

Autre point de forte attention : "la présence du virus à proximité des ports, aéroports". Pour répondre aux possibles arrivés sur le département de personne infectée par la peste, l'ARS a mis en place en 2017 trois dispositifs : "d'abord, la mobilisation et la coordination de tous les acteurs sur les points d'entrées : ports, aéroports, compagnies aériennes et les informations aux voyageurs" confie Olivier Reilhes.

"Ensuite, les informations aux voyageurs à l'arrivée des avions avec des contrôles visuels s'il y a une présence de signe". Il dévoile le chiffre de "10.000 passagers touchés" par le dispositif à La Réunion en 2017. Enfin, c'est "l'organisation de dispositifs d'intervention sur un cas suspect qui est aussi prêt à être activer".

À la PIROI, un outil de la Croix-Rouge française rattaché à la Direction des relations et des opérations internationales (DROI) qui mène depuis 2000 un programme régional de gestion des risques de catastrophes (GRC) dans la zone Sud-Ouest de l’océan Indien, la vigilance est aussi de mise.

Les déclarations du président de l'OMS ? "Ce sont des signaux d'alerte" lance le directeur de la PIROI Christian Pailler. Il rappelle que la PIROI est "intervenue à Madagascar avec une tente d'urgence pour lutter contre l'épidémie".

"Sur les autres zones où nous intervenons, nous avons pré-positionnés du matériel de protection. Ce sont des équipements de protection individuel de niveau forts type Ebola pour nos équipes" explique Christian Pailler. Pour lui, l'anticipation de ce type d'épidémie "doit être une priorité".


hf/www.ipreunion.com

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1 Commentaires
soweto
soweto
6 ans

Bien évidemment, la Réunion doive s’inquiéter quand on voit le travail de l'ARS dans le cadre de la lutte anti vectorielle. Pour lutter contre les moustiques, les agents balancent d'énorme quantité de produits chimiques biocides dans la nature sans aucun contrôle de leur efficacité, ni aucune évaluation. les moustiques et les autres insectes tels que les puces deviennent très résistants et si un jour la peste arrive à la Réunion, la lutte contre le vecteur de la peste porteur de la bactérie Yersinia pestis sera aléatoire et la transmission par piqûre de puce (peste bubonique) deviendra une réalité qui sera suivi par une autre forme de contamination (peste respiratoire) très contagieuse affectera une bonne partie de la population réunionnaise.