Un rapport accablant

Des pesticides dans la quasi-totalité des eaux réunionnaises

  • Publié le 28 mars 2018 à 11:43

Un rapport du ministère de la Transition écologique et solidaire de juin 2017 fait état des pesticides présents sur presque tout le territoire français mais à des concentrations variables. Si la tendance s'améliore année après année, La Réunion n'est pas épargnée et ce sont bien l'Ouest et le Sud-Est qui sont fortement impactés. Explications.

L'étude publiée en 2017 -et basée sur des chiffres de 2014- par le ministère de l'Écologie l'affirme. La quasi-totalité des eaux de La Réunion, eaux de surface et souterraines confondues, sont polluées aux pesticides. Sur l'ensemble du territoire français, outre-mer compris, "la surveillance des pesticides couvre en superficie les trois quarts des unités hydrographiques et hydrogéologiques" est-il indiqué dans le rapport.

Le rapport se divise en deux parties : d'un côté l'analyse des eaux de surface, comprenez les cours d'eau. Et de l'autre, les eaux souterraines, autrement dit les nappes phréatiques. Au niveau national, les cours d’eau, plus vulnérables car directement exposés, sont plus marqués par cette pollution aux pesticides avec 53 % de la superficie nationale en dépassement de la concentration de 0,1 µg/l, nommée la norme "eau potable" pour une substance.

Dans les eaux souterraines, le constat est différent. Le ministère explique que "la contamination superficielle prend, pour des nombreuses parties du territoire, plusieurs années avant d’être visible dans les eaux souterraines ; ainsi, en 2014, 31 % du territoire des eaux souterraines dépasse la norme "eau potable" pour un pesticide".

- L'Ouest pour les cours d'eau, le Sud-Est pour le souterrain -

À La Réunion, premier constat établi pour les cours d'eau : la tendance tend dans l'ensemble à s'améliorer depuis 2008. Entre 2008 et 2014, la teneur en pesticides dans les cours d'eau de l'île ont baissé de près de 25%. Si entre 2008 et 2011, la quantité présente avait augmenté d'un peu plus de 20%, elle a chuté de quasiment 45% depuis 2011. Une tendance globale qui marque toutefois des disparités.

En 2011, l'ensemble des eaux de surface du département contenait en moyenne en 0,1 et 0,5 µg/l (coloris orange du graphique). En 2014, la région Ouest est passée dans le rouge -entre 0,5 et 5 µg/l en moyenne dans les cours d'eau- pendant que le reste de l'île voyait sa moyenne diminuer à moins de 0,1 µg/, seuil de la norme "eau potable" (cf graphique ci-dessous).



Pour ce qui est des eaux souterraines, la situation a elle aussi évolué entre 2011 et 2014 (cf graphique ci-dessous). En 2011, c'est le Sud et l'Est du département qui voyaient leurs moyennes en-dessous des 0,1 µg/l, avec néanmoins quelques zones de l'Est plus touchées. En 2014, la teneur en pesticide moyenne est située entre 0,1 et 0,5 µg/l dans le Sud-Est. Le reste de l'île est sous les 0,1 µg/l. À noter que dans l'Ouest, là où les pesticides sont très présents dans les cours d'eau, il n'y a pas que quantification d'après le rapport.

- Les pesticides les plus présents -

Les classements établis à l’échelle nationale peuvent masquer certaines disparités territoriales, en lien avec les pratiques culturales et le contexte climatologique. Ainsi, les teneurs en pesticides et les molécules les plus présentes dans les territoires ultramarins diffèrent des classements établis pour la France entière.

Les fongicides et surtout les insecticides sont plus présents, que ce soit dans les cours d’eau et les eaux souterraines. C’est plus précisément le cas dans les Antilles, en raison de la persistance du chlordécone, insecticide employé dans les bananeraies jusqu’à son retrait complet en 1993, où il est présent dans 62% des analyses en cours d’eau et 34% des analyses en eaux souterraines. À l’inverse, par point de mesure, moins de pesticides différents sont retrouvés : 27 dans les eaux souterraines et 57 dans les cours d’eau pour les DOM, contre respectivement 260 et 385 pour la France métropolitaine.

- Le respect des normes -

À travers les données récoltés, le ministère de l'Écologie a pu faire apparaître le respect des normes de chaque partie du territoire. Plus du tiers des unités hydrographiques et hydrogéologiques surveillées présentent au moins un cas de dépassement des normes pesticides. En France métropolitaine, ces dépassements se concentrent principalement dans la moitié nord, avec toutefois des cas relevés également dans le sud-ouest. À l’inverse, les secteurs les plus préservés correspondent aux zones de relief, également zones dites de socle : sud du Massif armoricain, Massif central, Alpes et Pyrénées. En outre-mer, les Antilles sont très touchées, notamment la Martinique, en raison de la présence historique du chlordécone.

À La Réunion pour les cours d'eau, une grande partie de l'île respecte les normes. À défaut de la région Ouest fortement polluée et qui dépasse les normes en 2014 entre 25% et 50%. Pour les eaux souterraines, c'est le Sud-Est qui dépasse largement les normes à plus de 75%.

hf/www.ipreunion.com

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1 Commentaires
Paille en queue
Paille en queue
6 ans

Moi je pense malheureusement, que nous nous empoisonnons lentement mais sûrement ..
Ce qui compte, se sont des très beaux fruits calibrés n'est ce pas, des légumes qui rentrent dans un moule bien définie.. Et nous voulons montré du doigt nos agriculteurs, réveillons nous, la société Réunionnaise est devenue très exigeante, les agriculteurs sont obligés de trouver des moyens pour satisfaire ce petit monde, à mon grand regrets, les produits proposés à nos pauvres familles d'agriculteurs, est un poison à long terme, aujourd'hui moi j'accuse le gouvernement, de nous empoisonner depuis des années, moi je suis agricultrice, et je n'ai jamais utiliser de produit, aucun produit et le résultat est spectaculaire, puisque je n'ai jamais pu produire quoique que soit, même mes arbres fruitiers, typique de la Reunion ne produit rien, et je dois payer mes factures. Alors continuons de polluer, pour tuer à petit feu, non pas nos enfants mais sûrement nos petit enfants, ils ne vivront que 20 à 30 ans. Au nom de ces petits enfants, je voudraient remercier nos agriculteurs, notre gouvernement, je n'oublie pas cette génération, qui désire produire à n'importe quel prix.
En conclusion. Je mange une fraise j'ai la gorge qui gratte, je mange une mangue pareil, par contre si je mange une mangue sauvage tout va bien, je mange une salade j'ai l'estomac qui démange, je mange de l'astron salade sauvage tout va bien....😏 Je vous laisse deviner.