Elles étaient malades

Des centaines de tortues brûlées à Madagascar

  • Publié le 5 mai 2018 à 13:00

Ce mardi 10 avril 2018, des milliers de tortues ont été trouvées et saisies par les autorités malgaches. Malades, elles ont ensuite été placées au "Village des tortues de Mangily", une station dédiée à la protection des tortues de Madagascar, et mélangées aux animaux sains. Pas d'autre choix pour les experts que d'incinérer l'ensemble des cadavres.

L'organisation de la Soptom, spécialisée dans l'étude et la protection des reptiles, déplore un "drame" face à ces "milliers de tortues radiata saisies, menacées par des germes peu connus particulièrement létaux". Ce sont 10 976 tortues qui ont été saisies sur la Grande Île par les autorités à la mi-avril. Elles ont été transportées au village des tortues d'Ifaty. Dépêchés sur place, les experts de la Soptom ainsi que les membres des associations Turtle Sanctuary-Conservation Center, PRT Protection et Récupération des Tortues et Turtle Conservancy ont découvert un triste spectacle : celui d'enclos surchargés d'animaux en très mauvaise santé.

Les animaux saisis ont été mélangés aux animaux sains sans connaissance de leur état sanitaire. À la fin du mois d'avril, un bilan dressait la mort de plus de 900 tortues. Les symptômes sont ceux de germes peu connus et particulièrement létaux.

La décision prise par les experts a été d'immédiatement "isoler les enclos concernés". La clinique est vidée et "purifiée autant que possible". Les cadavres de tortues enterrés sont déterrés et sortis de l'enceinte du village afin d'être brûlés.

Armés de masques, gants et combinaisons, les hommes et femmes chargés de l'opération ont également euthanasié les individus les plus atteints. Les experts de la Soptom ont également mis en place un protocole pour les prochaines situations critiques en construisant 800 m2 d'enclos nouveaux afin d'isoler les tortues saisies. "Le Village des tortues de Mangily est en place pour faire face à la situation dans la durée" selon la Soptom.

"Nous sommes à la fois concentrés et écoeurés. Ces tortues si rares, si belles, si sauvages... quel gâchis" déplore la Soptom qui impute cette situation à la spirale du braconnages. Selon l'organisation, "pour chaque tortue achetée se sont des dizaines qui meurent, lors des collectes, du transport, dans les lieux de stockage".

Pour rappel, l'Astrochelys radiata - aussi appelée tortue rayonnée ou étoilée  est une espèce endémique de Madagascar. D'après l'IUCN (Union intenationale de conservation de la nature) a été classée "en danger critique d'extinction". Deux menaces visent le reptile : la déforestation et le trafic. Selon l'organisation de la Soptom, la population a été divisée par quatre en trente ans. De plusieurs millions de tortues dans les années 1980, elles sont passées à quelques centaines de milliers aujourd'hui.

www.ipreunion.com

guest
0 Commentaires