Mayotte

Annick Girardin : "il n'y a pas de projet de Communauté d'archipel des Comores"

  • Publié le 14 mai 2018 à 06:43
  • Actualisé le 14 mai 2018 à 06:55

La ministre des Outre-mer, Annick Girardin, a démenti tout projet de "Communauté de l'archipel des Comores", dimanche au premier jour d'une visite à Mayotte entamée alors que sont menées de nouvelles opérations de "décasage" (Photo archives)

La ministre a entamé dimanche sa visite trois jours après une manifestation de plus d’un millier de personnes à Mamoudzou contre le projet prêté aux gouvernements français et comorien de constituer une "Communauté de l’archipel des Comores" qui inclurait Mayotte et les trois îles comoriennes (La Grande Comore, Anjouan et Mohéli).

"Combien de fois faudra-t-il le dire ? Mayotte est Français et restera Français (...) tant que les élus de ce territoire le souhaitent", a-t-elle déclaré à l’AFP à l’issue d’une rencontre avec des élus.

Une "feuille de route a pu être réfléchie par un certain nombre de fonctionnaires (...) des notes ont pu exister en interne (...) mais c’est le politique qui décide", a-t-elle ajouté, assurant que "cette coopération qui irait très loin avec les Comores n’est pas à l’ordre du jour aujourd’hui. Il faut arrêter de se faire peur".

Sa première rencontre a été dédiée aux élus locaux qui lui "ont dit ce qu’ils avaient dans le ventre", a déclaré le député mahorais Mansour Kamardine (LR) à l’issue de cette entrevue rassemblant notamment les deux députés de l’île, un sénateur, de nombreux maires et le président du Conseil départemental.

La crise diplomatique déclenchée par l’Union des Comores refusant de réadmettre depuis mi-mars ses ressortissants expulsés en situation irrégulière sur le territoire de Mayotte a ainsi été évoquée. La ministre a appelé à la patience, reconnaissant que le temps des échanges diplomatiques en cas de crise "reste toujours trop long".

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Des habitants d’un village du Sud de Mayotte, Mtsamoudou, ont par ailleurs expulsé illégalement dimanche matin plusieurs dizaines de personnes, a confirmé la préfecture à l’AFP, qu’ils considèrent comme étrangères et en situation irrégulière sur le territoire.

Un peu moins d’une dizaine d’habitations ont été détruites et une trentaine de personnes délogées. Les forces de l’ordre "sont arrivées dès qu’elles ont pu" et "ont empêché l’action de se poursuivre", a précisé la préfecture qui a ajouté qu’elle avait mobilisé des solutions de relogement. "Pour l’instant", aucune interpellation n’a eu lieu et les familles expulsées n’ont pas sollicité le dispositif de relogement déclenché par la préfecture.

Depuis que l’Union des Comores refuse de réadmettre sur son sol ses ressortissants expulsés de Mayotte (mi-mars), les opérations de "décasage" par des villageois se multiplient à Mayotte.

Au cours de sa visite, Annick Girardin rencontrera un certain nombre d’élus et d’acteurs économiques, associatifs, ainsi que le collectif et l’intersyndicale à l’origine du mouvement de lutte contre l’insécurité qui avait débuté le 20 février et entraîné près de six semaines de barrages routiers sur l’île.

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La ministre devrait faire mardi des annonces dans le cadre du plan pour Mayotte promis en réaction au mouvement social.

AFP

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