Compte administratif du conseil départemental en 2017

"Taux record" : 50% des dépenses consacrés aux allocations

  • Publié le 7 juin 2018 à 02:58
  • Actualisé le 7 juin 2018 à 06:05

C'était l'heure du bilan 2017, ce mercredi 6 juin au Département. Le conseil départemental a présenté le compte administratif de l'année dernière. Les élus se félicitent : "nos comptes restent corrects". Néanmoins, le président, Cyrille Melchior a évoqué de "vives inquiétudes". Notamment concernant les allocations individuelles de solidarité qui représentent 53% des dépenses de fonctionnement du Département, un "taux record" à La Réunion.

"Une situation financière maitrisée". C'est en ces termes que le Département définit le bilan de son compte administratif 2017.

A la fin de l'année dernière, la collectivité a dévoilé un "taux d'endettement exemplaire qui a favorisé la relance de l'investissement" a déclaré Cyrille Melchior, président du Départemet. A la baisse par rapport à 2016 (14 millions d'euros en moins), ce montant d'endettement s'élève à 299 millions d'euros. "Cela équivaut à une détte de 350 euros par habitant alors que la moyenne nationale est proche de 500 euros par habitant" a indiqué Daniel Gonthier, troisième vice-président du Département, chargé des finances. Il a également mentionné une "capacité de désendettement qui s'établit sur trois années seulement". 

Le Département a investi 117 millions d'euros en 2017

Concernant le montant des investissements réalisés par le Conseil départemental, il s'élève, pour l'année 2017 toujours, à 117 millions d'euros. Soit "une augmentation de 8% par rapport à 2016". Les principaux investissements ont été consacrés au logement, avec la mise en place de dispositifs d'amélioration de l'habitat et de programmes de rénovation urbaine. Les collèges ont aussi bénéficié d'investissements importants (près de 8 milliard d'euros) consacrés aux équipements imobiliers et mobilier des établissement, l'équipement des cuisines et le financement des installations sportives. "Cette stratégie sera amenée à se déployer sur toute la durée de la mandature" a affirmé Daniel Gonthier.

Les recettes fiscales augmentent, les dotations de l'Etat baissent

Les recettes du Département, elles s'élèvent à plus d'un milliard d'euros et ont augmenté d'1,7% par rapport à 2016.. Parmi elle, les recettes provenant de la fiscalité augmentent de 11,8%. Tandis que les dotations et participations de l'Etat et de l'Europe continuent leur recul avec une baisse d'environ 7% par rapport à l'année précédente.  

"Poids record" des allocations dans le budget départemental

Enfin, les dépenses de fonctionnement, dont le montant dépasse le milliard d'euros, ont augmenté d'1%. De par "les allocations individuelles de solidarité (AIS) qui représentent près de 53% du total" expique le Département qui précise que, les investissements, eux, représentent 10% du budget. Ces AIS, qui concernent le RSA (revenu de solidarité active), l'APA (allocation personnalisée d'autonomie) et la PCH (prestation de compensation du handicap) représentent un "poids record" dans le budget départemental. Soit 747 millions d'euros (dont 602 millions d'euros pour le RSA). "C'est la première fois qu'à La Réunion, ces AIS atteignent 53% des dépenses de fonctionnement" a alerté Daniel Gonthier avant de préciser : "en métropole, c'est 30% en moyenne. Notre structure budgétaire est hors normes".

Cependant, les 58 millions d'euros d'épargne dont bénéficie le Département permet aux élus "de rester confiants". Le président Cyrille Melchior a affirmé : "en 2017, la situation est sous contrôle mais, avec l'augmentation des allocations individuelles de solidarité, il y a des risques. Il faut que l'Etat comprenne la situation de La Réunion. C'est à l'Etat de prendre en charge ces dépenses".

Le contrat de confiance alimente les débats

A noter : la fin de cette assemblée plénière a été marquée par de longs débats concernant le contrat de confiance que l'Etat demande aux collectivités de signer pour les contraindre à diminuer, sur les trois prochaines années, leurs dépenses de fonctionnement. Et ce, afin de contribuer à la baisse de la dette de la France. Via ce contrat de confiance, le gouvernement exige, de la part des collectivités, des économies de l'ordre de 35 à 40 millions d'euros. "C'est impossible! a réagi la président du Département. Ici, on compte plus de 100 000 bénéficiaires du RSA et un taux de chômage élevé. On ne peut pas signer ce contrat".

Après s'être entretenu avec les présidents de chaque groupe politique du conseil départemental, Cyrille Melchior et les élus ont finalement réfusé de signer ce contrat, en l'état. La date butoir étant fixée au 30 juin, ils espèrent poursuivre les négociations, notamment pour ramener les 30, 40 millions d'euros d'économie à 5, voire 6 millions d'euros d'économie. Si le Département décide de ne pas signer ce contrat, le préfet devra notifier au Département, un niveau maximal annuel des dépenses réelles de fonctionnemment pour 2018, 2019 et 2020. Si le Département dépense plus, il devra payer une amende en conséquence. Affaire à suivre...

sw/www.ipreunion.com

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