Pas de mise sous tutelle mais...

Le préfet recadre le budget de Saint-Louis

  • Publié le 24 juillet 2018 à 17:37
  • Actualisé le 25 juillet 2018 à 06:54

Ce mardi 24 juillet 2018, le maire de Saint-Louis Patrick Malet a honoré comme prévu son rendez-vous avec le préfet de La Réunion, Amaury de Saint-Quentin. Selon ses déclarations, le représentant de l'Etat n'a pas décidé de mise sous tutelle pour la municipalité saint-louisienne. Néanmoins, la préfecture prend en quelque sorte la main pour "rédiger un autre budget".

"Nous gardons la maitrise de notre budget" a déclaré Patrick Malet lorsqu'il est sorti de la préfecture. Regardez : 

 

 

Dans ce cadre, d'ici à quelques jours, le préfet devrait rendre un arrêté. "Nous aviserons à ce moment-là pour voir comment réorienter nos dépenses budgétaires" indique le maire de Saint-Louis. 

Lors de son premier rendez-vous avec le préfet, il y a une semaine, Patrick Malet déclarait ne pas comprendre l'analyse de la Chambre régionale des comptes. Aujourd'hui, il a déclaré : "il y a une discordance entre notre estimation et celle de la Chambre régionale des comptes" :

Ce sera donc au représentant de l'Etat qui "se conforme aux observations de la Chambre" de "recadrer les masses budgétaires" de Saint-Louis.

D'ailleurs quelques heures après la rencontre avec le premier édile saint-louisien, voici le communiqué de presse transmis par la préfecture de La Réunion : 

"Le budget primitif 2018, reprenant les résultats du compte administratif 2017 en application de l’article L. 1612-9 du code général des collectivités territoriales (CGCT), a été voté par le conseil municipal de Saint-Louis le 23 mai 2018.

Conformément au CGCT, le préfet de La Réunion a saisi la chambre régionale des comptes (CRC) de La Réunion. En effet, le code précité prévoit dans son article L.1612‑14 que " lorsque le budget d’une collectivité territoriale a fait l’objet de mesures de redressement, le représentant de l’État dans le département transmet à la chambre régionale des comptes le budget primitif afférent à l’exercice suivant ".

Dans un avis du 10 juillet 2018, la CRC de La Réunion a examiné les inscriptions budgétaires du budget primitif 2018 adopté par la commune de Saint-Louis, en l’occurrence les reports et les restes à réaliser au titre de 2017 et les mesures nouvelles votées pour 2018. Au regard des justificatifs produits par la commune et des informations connues au moment de l’instruction, la CRC de La Réunion a relevé, notamment, que le déficit de l’exercice 2017 s’élevait à – 2,8 M€ au lieu de – 0,9 M€ compte tenu de la comptabilisation à tort de 1,8 M€ en restes à réaliser d’emprunt, et que le budget primitif 2018 intégrait une surévaluation des recettes de fiscalité directe pour 1,3 M€.

Après correction de ces écarts, des mesures complémentaires permettant de rétablir l’équilibre budgétaire imposé par l’article L. 1612-4 du CGCT, ont été rendues nécessaires. En conclusion de l’avis susmentionné, la CRC de La Réunion constate que la commune de Saint-Louis n’a pas pris les mesures suffisantes pour résorber le déficit de son budget et invite en conséquence le préfet à régler et rendre exécutoire le budget primitif 2018 de cette collectivité.

Au cours de deux rencontres, les 17 et 24 juillet 2018, le préfet et les services de l’État ont écouté les arguments développés par le maire et ses services. Ces derniers n’ont pas permis au préfet de s’écarter des propositions formulées par le CRC.

En conséquence, Amaury de Saint-Quentin, préfet de La Réunion, a fait part au maire de Saint-Louis de sa décision de fixer par arrêté le budget primitif 2018 de cette collectivité en y intégrant les mesures correctives préconisées par le CRC.

Le respect des prévisions budgétaires ainsi fixées par le préfet conditionne le retour à l’équilibre du budget de la commune à l’issue de l’exercice 2018 et le maintien de la confiance de ses partenaires financiers dans le cadre de ses investissements."

sw/www.ipreunion.com

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1 Commentaires
Tang'la Rivière
Tang'la Rivière
5 ans

Malet joue sur le mots: son budget est retoqué, il est insincère. Il devra se conforter aux exigences du préfet qui va se conformer aux observations de la Chambre régionale des Comptes.
sa décision d'augmenter les indemnités des élus n'était pas justifiée.
C'est un controle budgétaire réel. Il faudra que le préfet soit aussi vigilant et qu'il regarde de très près les embauches qui risquent malgré tout d'avoir lieu à la veille des futures élections municipales, assimilables à de l'achat de voix