L'île est pionnière au niveau national

Nuits sans lumière : un bilan éclairant pour La Réunion

  • Publié le 2 août 2018 à 02:57
  • Actualisé le 2 août 2018 à 10:18

La 10e édition des Nuits sans lumière organisée par le Parc national en collaboration avec la Société d'études ornithologiques de La Réunion (Seor) du 5 au 29 avril 2018 avait pour mission de sensibiliser le public à la pollution lumineuse, à ses effets délétères et aux moyens de la réduire. Si le grand public était visé, les collectivités, les associations et les entreprises étaient invitées à participer massivement à cette nouvelle action de sensibilisation aux effets nocifs de la pollution lumineuse. Au total, 159 partenaires ont joué le jeu. L'opération de communication se joue à l'échelle nationale et La Réunion n'a pas à rougir de son palmarès : en effet, le département de La Réunion fait figure de territoire pionnier au niveau national en terme de réduction d'émission de lumière, en particulier pendant l'opération des Nuits sans lumière.

Les quatre secteurs du Parc national ainsi que l’équipe du Life+ Pétrels se sont mobilisés pour les Nuits sans lumière aux quatre coins de l’île proposant des animations auprès des scolaires et du grand public. 2 215 personnes ont ainsi été sensibilisées à la problématique de la pollution lumineuse et à la protection des pétrels par les équipes du Parc national. Collectivités et entreprises ont également joué le jeu, pour un bilan très positif.

5% d’économies d’énergie en plus par rapport à 2017

L’économie en consommation électrique, générée durant ces 25 nuits de l’opération " Nuits sans Lumière " de 2018  représente 820 Mwh, soit l’équivalent de la consommation de 250 à 300 foyers réunionnais sur une année. Un résultat en progression de +5% par rapport à 2017, qui avait généré 780 Mwh d’économie d’énergie. Une progression appréciable, surtout si on tient compte d’une moindre participation des communes, 16 au lieu des 19 motivées par l’opération " Nuits sans Lumière " en 2017.  Depuis 2015, les économies de consommation électrique otn été multipliées par 2,6 au cours de l’opération " Nuits sans lumière ".

Quelques exemples en chiffres

S’il est difficile de les citer toutes, voici cependant quelques deux exemples significatifs. Saint-Denis a éteint 1670 points lumineux sur les voiries et 1050 sur les terrains sportifs pendant les Nuits sans Lumière, soit quasiment le double depuis 2014, permettant une économie d’énergie multipliée par 5 depuis 2014.  Soit 31 496 € de dépenses en moins sur un mois pour la ville.

A Bras-Panon, 1 636 points lumineux éteints ont permis d’économiser 17 000 kW/h, soit 1 800 euros.

Quant à l’aéroport Roland Garros, son action a consisté à diminuer les éclairages des parkings publics et des accès à l'aérogare passagers et fret (du coucher du soleil jusqu'au départ du dernier avion). Dans un souci d’amélioration continue, l’aéroport a également éteint les lumières des parking avions en fonction de leur occupation ainsi que l'enseigne lumineuse de la façade de l'aérogare passagers durant les 25 nuits de l'opération. Les économies d’énergie réalisées ont atteint cette année 1% de la consommation totale de la plateforme aéroportuaire.

879 pétrels de Barau sauvés

A La Réunion, l’un des enjeux forts des Nuits sans lumière consiste à lutter contre l’extinction des Pétrels de Barau, oiseaux marins endémiques de l’île de La Réunion, en danger d’extinction, qui sont directement affectés par les éclairages puissants tournés vers le ciel. En effet, lorsque les jeunes pétrels prennent leur envol depuis les Hauts, le reflet de la lune sur l'océan leur indique naturellement la direction à suivre.

Or les éclairages urbains ont le même effet d'attraction, ce qui provoque l'échouage de nombreux pétrels qui ne pourront plus redécoller et sont réduits à mourir de faim ou à être victimes des rats, des chats et les chiens errants. Cette année, la période des " Nuits sans lumière " était bien calée sur l’envol des pétrels puisque 97 % d’entre eux ont été récupérés pendant ces 25 nuits. 988 jeunes pétrels de Barau ont été signalés pendant l’ensemble de la période d’échouage en avril et mai, dont 3 % morts. Parmi les 955 oiseaux vivants, 92 % (879 oiseaux) ont pu être sauvés et relâchés. 1010 enfants ont participé aux relâches de pétrels organisés par la Seor et le Parc national en collaboration notamment avec les communes de Saint-Denis, Saint-Pierre, Le Port et Saint-André.

Un projet de colloque en 2019

Les Nuits sans lumière, sont certes une opération de sensibilisation fédératrice. Mais le but est d’aller plus loin et de mener une réflexion plus globale sur la transition énergétique et écologique avec l’ensemble des acteurs du territoire réunionnais. Notamment sur l’impact de la pollution lumineuse et ses menaces sur les écosystèmes et les conséquences sanitaires sur l’homme. Une problématique qui exige d’aller plus loin que 25 nuits sans lumière, en réfléchissant sur l’aménagement urbain de demain.

Pour le Parc national, la transition énergétique et écologique doit être un enjeu de territoire à l’échelle de l’île. D’où un projet de séminaire sur le thème " Pollution lumineuse et transition énergétique", qui regrouperait les acteurs du territoire, les collectivités et les professionnels, qui pourrait se tenir à la fin du 1er trimestre 2019.

Les 25 prochaines Nuits sans lumière auront lieu du 08 avril au 2 mai 2019.

www.ipreunion.com

 

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