Visite ministérielle

Réactions des syndicats suite à la venue du Ministre de l'éducation

  • Publié le 29 août 2018 à 09:37
  • Actualisé le 29 août 2018 à 09:40

Le Ministre de l'Éducation Nationale était très attendu de pied ferme mardi 28 août par les différentes organisations syndicales. Attendant des mesures concrètes, ils ont fait part de leurs revendications. Nous diffusons ici leurs communiqués.

Communiqué de la FSU Réunion :

"Dans le cadre de la visite-éclair du Ministre de l’Éducation Nationale, la FSU a été reçue par un membre de son cabinet. A cette occasion, la FSU a rappelé que pour faire face aux difficultés scolaires de notre académie il fallait une politique ambitieuse qui passe par le classement en Éducation Prioritaire de tous les établissements scolaires et par un plan de rattrapage en postes.
La FSU a également pointé les multiples problèmes liés aux décisions prises depuis un an par le même ministre :

  • Parcoursup, censé améliorer les procédures d’affectation des bacheliers dans l’enseignement supérieur, est un véritable fiasco : à ce jour sur toute la France ce ne sont pas moins de 60000 lycéens toujours en attente d’affectation contre 10 fois moins l’an dernier à la même époque avec le précédent système, jugé pourtant très mauvais par le Ministère ! Pour la Réunion, il n’est pas acceptable qu’ordre ait été donné de ne pas communiquer le bilan chiffré de Parcoursup ; il ne fait donc aucun doute que ces chiffres sont mauvais. Le ministre doit s’expliquer !
  • La réforme du lycée sur laquelle la FSU alertait dès son annonce l’an passé, démarre dans la plus grande confusion. Entre autres absurdités, certains lycéens pourraient devoirfréquenter deux lycées " en même temps " : l’un pour une série de matières et un autre pour une option si celle-ci n’est pas offerte dans le premier !
  • La prétendue " revalorisation de la voie professionnelle " n’est qu’un slogan. En réalité, seul l’apprentissage a profité des largesses du gouvernement sous l’impulsion du Medef. Par ailleurs la réduction des temps d’enseignements généraux dans les lycées professionnels rendra quasi impossible toute poursuite d’étude dans l’enseignement supérieur. On aurait voulu ressusciter l’école du tri social qu’on ne s’y prendrait pas autrement.
  • Dans le 1 er degré, les problèmes sont également nombreux : des directions d’écoles sans secrétaires, baisse du nombre d’ATSEM, fermeture de classes décidées dans la précipitation à la rentrée, classes à 12 en CP et CE1 qui se font au détriment des autres classes où les effectifs explosent, manque criant d’accompagnants des élèves en situation de handicap, etc……..
  • Dans le Secondaire, aucune création de poste alors que le nombre d’élèves a augmenté.

Sur tous ces sujets, le Ministère n’a apporté aucune réponse quand il n’a pas simplement nié l’existence même des problèmes. Un véritable dialogue de sourds. Pourtant l’académie de la Réunion mérite mieux qu’une politique à la petite semaine qui vise exclusivement à faire des économies sur le dos des élèves et de leurs familles. "

Lettre ouverte de la FO

"Monsieur Le Ministre,
Profitant de votre visite à La Réunion, notre fédération vous interpelle sur quelques problèmes spécifiques de notre département. S'agissant de la circulaire fonction publique du 10 février 2012 relative aux autorisations d'absence accordées aux principales fêtes religieuses, le jour de l'an tamoul et la fête de Guandi, ne figurent pas dans cette liste.

Hors, une circulaire académique considère depuis cette rentrée que le "bindi" (point que les femmes portent sur le front) est un signe ostentatoire et religieux. Si c'est le cas, les personnels sollicitant une autorisation d'absence doivent avoir une journée de fête religieuse afin de respecter l'équité entre les diverses religions.

Concernant la réforme de la formation professionnelle, notre fédération est très attachée au caractère national des diplômes dispensés en lycée professionnel reconnus dans les conventions collectives et des programmes nationaux afin que tous nos jeunes Réunionnais puissent travailler dans n'importe quel département Français, orientation politique soutenue par la Région Réunion.

A la Réunion, la voie professionnelle est une voie d'ascenseur sociale pour tous ces
jeunes issus de milieu défavorisés.

Si votre deuxième chantier, c'est la valorisation de la voie professionnelle, alors comment expliquer à toutes ces familles qui chaque année sont obligés d'orienter leurs enfants en voie générale par manque de place et de lycée professionnel suffisants ? Nous ne sommes pas favorables également à des campus de métiers qui regrouperaient dans un même lieu et même région une seule filière car cela priverait une offre de formation à des milliers de jeunes dû à des problèmes de déplacement et de logement dans l'ile. Si votre projet est de supprimer des heures d'instruction (histoire géo, maths sciences..) en terminale bac pro et instaurer l'apprentissage dès la sortie du collège, c'est condamner des centaines de jeunes à la précarité et à l'exclusion sociale d'autant plus que le tissu économique local ne permet pas d'absorber toute cette jeunesse par manque d'activité économique dû à l'austérité qui impacte les services de l'Etat et les collectivités locales.

Cette austérité, c'est aussi des centaines de contrats aidés d'aide à la direction qui ne seront plus renouvelés d'ici la fin de l'année 2018. Comment un directeur ayant une classe en responsabilité peut-il se libérer pour accueillir des parents ou accomplir des tâches administratives pendant ses heures de cours ?

De même, des centaines d'enfant sont toujours en attente d'un personnel AESH depuis la rentrée scolaire alors que qu'on ne parle sans cesse d'intégration scolaire des élèves en situation d'handicap. Enfin, quelle est la volonté de votre ministère de permettre à tous ces jeunes professeurs qui étaient non titulaires durant plusieurs années de retourner au pays alors que les postes vacants sont occupés par des non titulaires, principe contraire aux règles de la fonction publique ou un emploi permanent doit être occupé par un titulaire.

Monsieur Le Ministre, il est temps après votre deuxième rentrée à La Réunion de passer des paroles aux actes. Les personnels en souffrance chaque jour qui assurent des missions de l'Etat dans les conditions difficiles de notre région, ne sont pas dupes.

Ils attendent des mesures concrètes sur leur fiche de paie et leurs conditions de travail. En l'absence de réponse, vous ne leur laissez pas le choix de se mobiliser si leurs revendications ne sont pas satisfaites.

En tout cas, ils peuvent compter sur notre soutien. Je reste persuadé de votre écoute et vous prie d’agréer, Mr Le Ministre, l'expression de mon profond respect.

Jean Paul Paquiry, secrétaire académique"

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