En 35 ans l'agriculture réunionnaise a perdu 18% de sa surface

Protéger les terres agricoles c'est protéger l'avenir

  • Publié le 10 septembre 2018 à 17:57

Entre la pression foncière et l'urbanisation galopante, La Réunion a perdu 11 500 hectares de terres agricoles ces trente-cinq dernières années. Lundi 10 septembre, l'État, le conseil départemental, le conseil régional, la Société d'aménagement foncier et d'établissement rural (SAFER), la Direction de l'Alimentation, de l'Agriculture et de la Forêt de La Réunion (DAAF) se sont réunis à la Préfecture pour acter la création d'un Groupement d'Intérêt Public "Ile de La Réunion Compensation"(GIP-IRC). Un nouvel outil, "innovant et expérimental", essentiel pour protéger les terres agricoles.

Il aura fallu attendre trois ans pour mettre en place ce dispositif qui représente avant tout un enjeu énorme pour le territoire. "A La Réunion, un hectare de terre agricole est une denrée extrêmement rare et difficile,"  confirme Philippe Simon, directeur de la DAAF. En un peu plus de 35 ans, 18% de l’espace agricole a disparu. Le territoire est particulièrement soumis à la pression croissante de l’urbanisation. Les bonnes terres des Bas sont utilisées pour la constructions d’immeubles, de routes etc. et les agriculteurs se retrouvent poussés dans les Hauts, sur des territoires rocailleux difficiles à aménager. Le foncier agricole est ainsi menacé de réduction et d’émiettement. "Il n’y a pas d’agriculture sans terre agricole", insiste le directeur de la DAAF. D’où l’importance de la protéger, de la valoriser et de la rendre productive. Ainsi, l’objectif premier du GIP-IRC sera de limiter la consommation des terres agricoles en appliquant le triptyque" éviter, réduire, compenser " sur l’ensemble de l’île, "la ferme-Réunion". Les incidences négatives des projets d’aménagement seront compensées.

L’outil est à disposition des collectivités et des promoteurs, il les accompagne "dans la démarche obligatoire de part la loi, de compensation," explique Philippe Simon, directeur de la DAAF.

Concrètement, il s’agit aux collectivités et aux promoteurs d’avoir recours à un fonds unique, hébergé par un GIP. Ce dernier est chargé de mettre en œuvre la réalisation d’un projet de compensation. Cette méthode permet de regrouper les moyens financiers mobilisables pour des opérations destinées à consolider l’économie agricole du territoire.

Protéger l’avenir

Près de 22.000 personnes travaillent dans la production agricole à La Réunion, soit 6,4% de la population active "Nous devons conserver cette terre, explique Jean-Bernard Gonthier président de la Chambre d’agriculture,  pour la préserver et la passer à nos générations futures. Nous devons aussi pourvoir être capable de nourrir la population réunionnaise " toujours plus nombreuse. Dans les projets qui seront développés par les compensations, "on pourra installer des jeunes", prendre des terres actuellement en friche, les améliorer et installer une nouvelle génération d’agriculteurs.

C’est la première fois qu’un tel dispositif est mis en place sur le territoire français. La démarche est "innovante et expérimentale" confirme le directeur de la DAAF. Un bilan sera dressé l’année prochaine et s’il est positif, le GIP-IRC pourra servir d'exemple et se généraliser dans les départements soumis aux mêmes problématique.

Quelques chiffres :

  • En 1980, les surfaces agricoles à La Réunion représentaient 53.864 ha, contre 42.421 en 2017, soit une diminution de 18% en 38 ans.
  • En 2017, l’urbanisation a augmenté de 125 ha, soit plus de 170 terrains de football en un an seulement.
  • Près de 22.000 personnes travaillent dans la production agricole, soit 6,4% de la population active de La Réunion
  • La production agricole représente 400 millions d’euros de chiffre d’affaires chaque année
  • La transformation de la production agricole : les industries agroalimentaires représentent 1 milliards 291 millions d’euros de chiffre d’affaires annuel. Une activité également productrice d’emploi, avec 435 établissements, 4.000 salariés.

nt/www.ipreunion.com

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1 Commentaires
Adrien
Adrien
4 ans

C'est une bonne chose . Mais n'aidez pas que les agriculteurs déjà an activités . L'avenir c'est aussi les jeunes . Pas que les grosse de l'agriculture devrez emprofite . En te que jeune , c'est une honte on nous forme et impossible de s'installer . Alors là direction de la daaf , safer , chambre d'agriculture , bouger un peu plus pour les jeunes . Ou se sera une agriculture perdu