Le service de la préfecture de Mayotte est fermé depuis plusieurs mois

Jacques Toubon dénonce des "atteintes graves" aux droits des étrangers

  • Publié le 26 septembre 2018 à 02:57
  • Actualisé le 26 septembre 2018 à 09:10

Le défenseur des droits, Jacques Toubon, a dénoncé ce lundi 24 septembre 2018 " les atteintes graves aux droits des étrangers " à Mayotte. En cause, la fermeture depuis plusieurs mois du bureau des étrangers de la préfecture de Mayotte, bloqué par des manifestants afin d'en empêcher l'accès, notamment aux Comoriens.

Pour Jacques Toubon, la situation est " particulièrement préoccupante ", jugeant que ces atteintes aux droits des étrangers étaient " graves ". " Faute de pouvoir renouveler leur titre de séjour, des étrangers en situation régulière ont perdu leur emploi ", des jeunes bacheliers dont les dossiers avaient été acceptés dans les université métropolitaines " n’ont pu quitter l’île " et des " parents d’enfants malades voient leurs droits à l’assurance maladie interrompus ", a affirmé le défenseur des droits.

Face à cette situation, l’ancien ministre a demandé le 7 septembre dernier à Gérard Collomb, ministre de l’Intérieur, de " l’informer des mesures envisagées " pour " mettre un terme à cette situation alarmante ". Il demeure " dans l’attente " de sa réponse, tout en insistant sur " l’urgence à intervenir ".

Le service des étrangers de la préfecture de Mayotte avait rouvert partiellement fin août, sous tension, et uniquement pour les enseignants et les malades. Concernant une réouverture totale, à ce stade, elle n’est pas du tout à l’ordre du jour ", avait indiqué fin août Etienne Guillet, le directeur de cabinet du préfet de Mayotte, interrogé par l’AFP.

"C'est un scandale d'Etat", souligne pour sa part Maître Ali Mihidoiri, avocat au Barreau de Saint-Denis et spécialiste du droit des étrangers, qui dénonce un "racisme d'Etat". Ces personnes deviennent des clandestins, du fait de l'Etat français, parce qu'on ne leur renouvelle pas leur droit de séjour." Quant à la fermeture de la préfecture, l'avocat estime que "le principe de continuité du service public est bafoué". L'intervention du Défenseur des Droits lui paraît louable mais l'avocat se dit "peu optimiste" que cela débouche sur une solution concrète pour les étrangers résidant à Mayotte. "Il faudrait une saisine de la Justice pour que le juge oblige d'Etat à respecter les principes de l'Etat de droit", conclut-il. 

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1 Commentaires
Nati
Nati
5 ans

l'État doit prendre c'est responsabilité car c'est pas comme sa que Mayotte ira loin on n'est tous des êtres humains on doit pas jugé une personne a cause de sa nationalité c'est pas du tout normale cette situation arrêtons .