Pour répondre aux besoins d'une population toujours croissante

La Réunion devra construire 168 900 logements d'ici à 2035

  • Publié le 11 octobre 2018 à 12:04
  • Actualisé le 11 octobre 2018 à 12:10

À l'horizon 2035, 168 900 logements seraient à construire à La Réunion d'après l'Insee. Selon les hypothèses d'évolution de la population, ce nombre peut être compris entre 124 800 et 187 800 logements. Les besoins en logements seraient plus importants à la Cinor, à la Civis et au TCO (40 000 logements pour chaque intercommunalité sur la période 2013-2035) qu'à la Cirest et à la CASud (23 000 logements).(Photo d'illustration)

Entre 2013 et 2035, 168 900 logements seraient à construire à La Réunion, soit 7 700 en moyenne par an. Cette estimation tient compte des besoins des personnes ou des familles actuellement dépourvues de leur propre logement, de ceux liés à la croissance de la population et à l’évolution des modes de cohabitation, et enfin de ceux induits par le renouvellement du parc de logements actuels et l’évolution de la vacance et des résidences secondaires.

419 100 ménages à l’horizon 2035

Les deux tiers des besoins en logements à l’horizon 2035 seraient liés aux besoins des nouveaux ménages. Si les tendances passées se maintenaient dans les années à venir en matière de démographie et d’évolution des modes de cohabitation, 419 100 ménages vivraient à La Réunion en 2035, soit 112 800 de plus qu’en 2013 (+ 1,4 % en moyenne par an). Deux hypothèses alternatives en termes d’évolution de la population, conduiraient à un nombre de ménages en 2035 de 380 600 (scénario bas) et 435 700 (scénario haut). Le nombre de ménages augmenterait le plus fortement à la Cinor et à la Civis (+ 1,6 %) et le plus faiblement à la CASud (+ 1,2 %).
Deux facteurs expliquent la hausse du nombre de ménages : la croissance démographique et la baisse de la taille des ménages. En 2035, 993 400 personnes vivraient à La Réunion, soit 158 000 de plus qu’en 2013 : cette croissance démographique contribuerait à la moitié de la hausse totale du nombre de ménages. Elle jouerait un rôle majeur dans la hausse du nombre de ménages à la Cinor, où la population augmenterait plus fortement que dans les autres intercommunalités. En parallèle, la taille des ménages continuerait de baisser sur l’île : en 2035, chaque ménage compterait en moyenne 2,3 personnes, contre 2,7 en 2013 et 3,8 en 1990. Cette diminution est une conséquence du vieillissement de la population et de l’évolution des modes de cohabitation.

Forte progression du nombre de ménages âgés

Le vieillissement induit une diminution de la taille moyenne des ménages, car les personnes âgées vivent le plus souvent à deux à la suite du départ des enfants du foyer parental, ou seules. Or la population réunionnaise vieillira, induisant une forte progression du nombre de ménages seniors, dont la personne de référence a 60 ans ou plus (+ 90 000 entre 2013 et 2035). Le vieillissement est à l’origine d’environ un tiers de la hausse du nombre de ménages sur la période. Au TCO, le vieillissement serait plus marqué qu’ailleurs et expliquerait la moitié de la hausse du nombre de ménages.

L’évolution des modes de cohabitation a également un impact sur la hausse du nombre de ménages. Les mises en couple plus tardives, les séparations plus fréquentes, la progression du nombre de personnes seules tendent à accroître le nombre de ménages. En 2035, 34 % des ménages réunionnais seraient constitués de personnes seules, contre 25 % en 2013. En parallèle, la part des couples avec ou sans enfant(s) se réduirait : 43 % en 2035 contre 51 % en 2013.

Environ 20 000 logements nécessaires pour les ménages dépourvus de logements

D’autres éléments que les évolutions démographiques et des modes de cohabitation sont à prendre en compte pour évaluer les besoins en logements.À l’heure actuelle, on estime à 19 800 le nombre de personnes seules ou familles ne disposant pas de leur propre logement à La Réunion, ce qui nécessite autant de logements supplémentaires. Parmi elles, 2
600 ont fait une demande d’hébergement d’urgence via le 115 (personnes sans abri, logées à l’hôtel ou nécessitant un relogement d’urgence). Par ailleurs, 16 600 personnes ou familles sont hébergées chez un tiers sans le souhaiter. En outre, 600 ménages sont locataires dans le secteur privé et vivent dans une habitation considérée comme " indigne " et qui sera détruite.Par ailleurs, 36 200 logements seraient nécessaires pour accompagner l’évolution du parc existant : destructions, fusions ou scissions de logements, maintien des taux de vacance et de résidences secondaires actuellement observés.

guest
0 Commentaires