La faute à qui... (actualisé)

La Réunion : #PasDeVague.... et pourtant la violence fait école

  • Publié le 24 octobre 2018 à 10:59

Un adolescent qui braque une enseignante avec une arme factice... Cette vidéo virale, mise en ligne le vendredi 19 octobre 2018, a généré un tsunami de hastags #Pasdevague... avec ou sans s, pour dénoncer une inertie supposée de l'Education nationale. Le rôle des parents est parfois souligné sans complaisance dans ces "tweets". A tort ou à raison ? Et à La Réunion, qu'en est-il ? C'est la question que nous sommes allés poser aux principaux intervenants : rectorat, syndicat enseignants et bien sûr... aux parents.

Du côté de la Fédération des Syndicats Enseignants Réunion (FSU), le discours est très clair "Il n'y a pas que les élèves, les parents peuvent aussi être violents verbalement et parfois physiquement, mais ça n'arrive pas non plus tous les deux jours", relativise Marie-Hélène Dor, secrétaire générale de la FSU.

Trop laxistes, les parents ? "Il ne faut pas généraliser : il y a des parents soucieux et préoccupés par l'avenir de leurs enfants, d'autres qui sont dépassés par leurs enfants et ne savent plus comment les gérer, d'autres qui sont très loin de l'école parce que cet univers leur est inconnu...," estime-t-elle. C'est pour cela que l'école "doit disposer de davantage de moyens,  notamment de personnels non enseignants : infirmiers, assistants sociaux, personnels éducatifs".

Mais l'éducation n'est-ce pas le rôle des parents ? " C'est trop réducteur de dire cela : l'Education nationale a son rôle à jouer aussi. Mais les enseignants ne sont pas assez formés pour bien réagir en situation tendue."

 

 

Un discours commun, enseignants et parents

Au rectorat, Eric Couleau, proviseur vie scolaire, se veut rassurant : "A La Réunion, nous n'avons pas plus d'un ou deux cas de dérapage par an et cela n'est jamais allé jusqu'à braquer un enseignant. Il s'agit de dérapages verbaux parfois de bousculade ".

La situation est souvent rattrapable : " Tout dépend des parents. Plus les parents vont prendre la mesure des choses, plus vite les choses vont rentrer dans l'ordre. Quand on est jeune, on peut vite passer les limites, il faut que les repères soient posés par les parents et par les enseignants dans un discours commun. "

Pour notre interlocuteur, le rôle des réseaux sociaux est indéniable : le jeune se sent obligé de créer de la viralité et cela expose au dérapage. " Les parents ne réalisent pas toujours le rôle des réseaux sociaux et des portables dans la violence des jeunes. En cela, interdire le portable dans les établissements a été une mesure nécessaire pour limiter l'escalade."

Les parents en quête de cadre

Pour Nadia, 42 ans, mère de deux ados, la société marche sur la tête : " On interdit la fessée et on tape sur les parents quand les ados font des c***, on vous dit que le portable c'est pas bon mais il faut avoir internet pour les devoirs, les classes sont trop chargées, les profs moqueurs avec le jeune à la traîne, et comme dans les associations de parents on a les parents des bons élèves, si notre gosse déraille on a tort..."

Pour Mathieu, 36 ans, père d'un ado, c'est le cadre qui manque : " Nos grands-parents allaient à l'école avec la blouse, il y avait le rang, la pension, les lignes à copier, les profs avaient aussi la blouse. Avec la perte de tenue, il n'y a plus de respect. Resserrer les boulons, ça aiderait les parents à éduquer leurs mômes, mais je ne le crois pas possible ".

 

ml et fh/www.ipreunion.com

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