Un syndicat de police réclame des sanctions réelles pour les délinquants

Violences urbaines : 5 policiers blessés et 19 interpellations au cours d'une nuit de furie (actualisé)

  • Publié le 1 novembre 2018 à 12:33
  • Actualisé le 2 novembre 2018 à 09:05

Dans la nuit du 31 octobre au 1er novembre, cinq policiers ont été blessés en intervention, face à des bandes de jeunes décidés à en découdre : 2 à Saint-Denis et 3 à Saint-André. Le bilan matériel de cette nuit de Halloween est lourd : des voitures incendiées ou renversées, des poubelles brûlées, des vitres cassées et des magasins pillés. Le syndicat Unité SGP Police FO, dès ce jeudi matin 1er novembre, a appelé à une prise en compte des causes de la délinquance, à une sévérité maximale des juges envers les auteurs des faits délictueux et à la mise à disposition des forces de police de moyens supplémentaires. D'autant que l'épisode cauchemardesque de la nuit du 31 octobre marque un tournant dans l'île à propos des exactions commises la nuit d'Halloween.

Vitres cassées, magasins pillés notamment un concessionnaire de deux roues au Chaudron, voitures dégradées voire incendiées, poubelles dégradées et en feu... Toutes ces exactions ont eu lieu au Chaudron à Saint-Denis, Saint-André, Saint-Benoît, Saint Paul, au Port, à La Possession et à Saint Pierre. Certaines communes ont vécu des épisodes contenus, limités à des feux de poubelle et du chahut, mais d'autres ont eu à faire à forte charge avec des troupes très vindicatives. Les plus lourdes exactions ont eu lieu au Chaudron et à Saint André.

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Dans le Nord, des dégâts importants

A Sainte Clotilde, l'hôtel Tulip Inn, sur la rue Leconte de Lisle, a payé un lourd tribut avec trois vitres de facade cassées et la voiture d'un client incendiée. "C'est une voiture de location, en plus", s'indigne un collègue de l'automobiliste concerné par l'incendie de la voiture. Ce témoin a assisté à l'altercation entre les forces de l'ordre et les délinquants. "C'était impressionnant, ils étaient une bonne centaine et très remontés", reconnait-il. Une autre voiture, dans le quartier, a été incendiée.

Dans la rue Lory le Haut, des poubelles noircies attestaient ce jeudi matin du passage des belligérants. Un peu plus haut sur la rue Leconte de Lisle en direction du Chaudron, une pizzeria a été vandalisée, les déliquants étant entrés par les vitres cassées.

A quelques pas de là, Brigitte, une gramoune, avoue qu'elle a eu peur. "Je suis restée dans ma cour, je ne suis pas sortie voir", explique-t-elle, mais ce matin, cette gramoune reste perplexe devant les dégâts dans le quartier, certes limités à quelques bris de glaces et poubelles abîmées, les voitures vandalisées ayant déjà été évacuées. "Ca va de pis en pis", se désole-t-elle.

 "Dans l'Ouest et le Sud, les désordres ont été plus limités", concède Gilles Clain, policier et représentant du syndicat Unité SGP Police FO. Si les jeunes étaient pour la plupart munis de bâtons et de galets comme projectiles, aucun blessé par les forces de l'ordre et les pompiers n'a été déploré.

Saint Pierre a vécu son lot de tracasseries. Parmi les plus graves, une voiture incendiée et une autre sur le toit (notre photo). Les forces de l'ordre étaient sur le qui-vive mais aucune interpellation n'a été effectuée.

Un commissariat et des policiers caillassés

Dans l'Est, les affrontements ont aussi été nourris. "Le commissariat de Saint André a été attaqué par des jets de projectiles. Des policiers ont été caillassés alors qu’ils portaient assistance aux pompiers.  Il est urgent que nos dirigeants s’attaquent en profondeur aux causes de la délinquance et donnent à la Police nationale les moyens de défendre la population", précise le communiqué envoyé ce 1er novembre 2018. Parmi les dégâts collatéraux, la police note la dégradation de véhicules de police.

Un policier a été blessé au bras et à la jambe par des jets de galets, deux autres plus légèrement. "Les six interpellations effectuées sur la commune concernaient des majeurs et des mineurs", souligne Gilles Clain. Qui précise :  "C'est très difficile pour les policiers de passer leur temps à interpeller les mêmes délinquants. On les interpelle, ils ressortent libres et ils recommencent. Le Code pénal prévoit des sanctions, il faut que ces sanctions soient appliquées. On doit mettre hors d'état de nuire à la population ces individus dangereux."

Pour l'heure, sur les centaines de jeunes vandales impliqués dan les désordres de la nuit dernière, seuls cinq sont en garde à vue. Les 14 autres interpellés (11 à Saint-Denis, 2 à Sainte Suzanne, 6 à Saint-André) sont déjà ressortis.

Si les chahuts entre jeunes désoeuvrés et parfois alcoolisés existent de longue date, force est de constater l'escalade de violence d'année en année. Les réseaux sociaux jouant un rôle de catalyseur et de recruteur, donnant à ces exactions une ampleur jusqu'ici rarement constatée à La Réunion la nuit précédent la Toussaint.

ml/www.ipreunion.com

 

 

 

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