Diplomatie

Donald Trump envisage un accord commercial avec Pékin "très bientôt"

  • Publié le 16 novembre 2018 à 23:35
  • Actualisé le 17 novembre 2018 à 05:10

A une semaine d'un sommet du G20 en Argentine, Donald Trump a estimé qu'un accord commercial entre Washington et Pékin pourrait être conclu "très bientôt", envisageant pour la première fois de ne pas infliger de taxes douanières supplémentaires sur les importations chinoises.

"La Chine veut conclure un accord. Ils ont envoyé une liste de ce qu'ils sont disposés à faire" pour parvenir à un compromis, a-t-il révélé. "Pour moi, ce n'est pas encore acceptable", a-t-il tempéré, tout en estimant possible la conclusion d'un accord, et ce, "très bientôt".

Donald Trump doit rencontrer son homologue chinois Xi Jinping en marge du sommet du G20 en Argentine les 30 novembre et 1er décembre.
Il s'est en outre montré optimiste sur la possibilité d'atteindre un accord pour des échanges commerciaux plus équilibrés et "réciproques" entre les deux pays.

Le président républicain accuse Pékin de pratiques commerciales déloyales, pointant du doigt subventions des entreprises, transfert forcé de technologies américaines pour entrer sur le marché chinois et "vol" de propriété intellectuelle.
Il exige de Pékin de réduire le déficit commercial américain de 200 milliards de dollars, celui-ci ayant atteint plus de 375 milliards l'an passé (pour les biens) et devant encore augmenter fortement cette année.
Pour contraindre la Chine à résorber le déséquilibre commercial, l'administration Trump a multiplié les mesures protectionnistes depuis le début de l'année, imposant entre autres des taxes de 25% sur l'acier et de 10% sur l'aluminium chinois.

Vendredi, pour la première fois, Donald Trump a envisagé de mettre un bémol à l'imposition de taxes douanières supplémentaires sur les importations chinoises.
"Nous avons imposé des tarifs douaniers sur 250 milliards de dollars de marchandises chinoises et des taxes sur 267 milliards de dollars additionnels sont prêtes si nous le souhaitons. Nous pourrions ne pas le faire", a-t-il déclaré.
Il a expliqué que la liste présentée par Pékin portait sur 142 produits et incluait "de nombreuses choses que nous avions réclamées".

Mardi, le conseiller économique de la Maison Blanche, Larry Kudlow, avait déjà fait état d'un dégel dans les tensions commerciales avec la Chine.

De son côté, le secrétaire américain au Trésor, Steven Mnuchin, qui avait dirigé des négociations avec Pékin au printemps, s'est entretenu la semaine dernière, au téléphone, avec le vice-Premier ministre chinois Liu He.
Pour autant, les déclarations de Donald Trump contrastent avec des commentaires de son secrétaire au Commerce Wilbur Ross.
Ce dernier a, lui, estimé quelques heures plus tôt vendredi qu'un accord avec Pékin était "impossible" avant la fin de l'année. "Nous n'aurons sans doute pas un accord complet formel d'ici janvier. Impossible", a-t-il dit, selon l'agence Bloomberg.

Wall Street déboussolée

A la Bourse de New York, les indices se sont nettement redressés après les commentaires du président américain, les investisseurs étant particulièrement sensibles aux gros titres sur la guerre commerciale entre les deux premières puissances mondiales.
Et plusieurs analystes estiment que si un accord devait être scellé, cela permettrait à Wall Street de repartir franchement de l'avant après plusieurs semaines compliquées.

Mais ce rebond a été de courte durée, les indices piquant à nouveau du nez alors que la chaîne financière CNBC citait des sources de la Maison Blanche assurant qu'aucun accord n'était imminent et que Donald Trump ne faisait qu'exprimer son optimisme sur le sujet.

Depuis des mois, les économistes mettent en garde Washington et Pékin sur une guerre commerciale qui pourrait affecter durement la croissance des deux géants.
L'économie chinoise semble déjà montrer des signes de faiblesse, car outre la guerre commerciale, elle est confrontée à une dette massive et à un affaiblissement du yuan.
L'imposition par Washington de droits de douane sur la moitié des exportations chinoises vers les Etats-Unis a en outre renforcé les inquiétudes sur la capacité de Pékin à maintenir la croissance.

Vendredi, Donald Trump a assuré qu'il n'avait pas l'intention de fragiliser l'économie chinoise. "Je veux qu'ils soient dans une position confortable", a-t-il ajouté alors que les deux économies sont interdépendantes.

AFP

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